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Largages humanitaires: une opération complexe et risquée

Le largage de vivres que l'Onu tente d'organiser pour venir en aide aux populations assiégées en Syrie est une opération complexe, risquée et pas toujours efficace, soulignent des experts. Photo AFP.

Le largage de vivres que l'Onu tente d'organiser pour venir en aide aux populations assiégées en Syrie est une opération complexe, risquée et pas toujours efficace, soulignent des experts.

 

Première contrainte : la sécurité


Les avions doivent pouvoir voler dans un espace aérien sûr, soit avec l'accord des belligérants soit à très haute altitude (8.000 à 10.000 mètres) pour échapper aux tirs de missiles.

L'Onu va demander dimanche un feu vert du régime de Damas pour larguer vivres et médicaments là où aucun accès terrestre n'est possible, selon des diplomates. Près de 600.000 personnes, selon l'Onu, vivent dans 19 zones ou localités encerclées par les belligérants, principalement les troupes du régime, et près de quatre millions dans des zones difficiles d'accès.

"On peut imaginer que l'armée syrienne reçoive des ordres du président Bachar el-Assad pour empêcher ces largages mais au plan politique ce serait très mauvais pour lui alors qu'il est en train de se repositionner comme un élément fort dans la lutte contre Daech ou prétend l'être", estime l'ancien général Jean-Claude Allard, expert en aéronautique militaire à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques(IRIS) à Paris.

"Des groupes rebelles islamistes peuvent être tentés d'empêcher ces parachutages parce que leur tactique consiste aussi un peu à prendre en otage les populations", poursuit-il. Mais ils n'ont pas pour l'heure de capacités air-sol à haute altitude.

En cas de feu vert de Damas, une coordination devra aussi être engagée avec Russes et Américains, omniprésents dans le ciel syrien.

 

Une opération complexe techniquement

 

Faute de garanties pour sa sécurité, l'avion va devoir parachuter ses colis à très haute altitude, ce qui réduit la précision des largages.

"Suivant la nature de la menace et la météo (..) on définit à partir de quelle hauteur on peut obtenir tel rayon de dispersion", explique un expert militaire. "Entre 0 et 10.000 mètres vous avez des couches de vents différents. En fonction de ces vents, on va calculer un point de largage et larguer des charges qui ne s'ouvriront par exemple qu'à 500 mètres du sol et tomberont dans un rayon de 100 mètres", détaille-t-il.

A haute altitude, des couches givrantes peuvent bloquer l'ouverture des parachutes. Et en cas de vents trop forts, les missions doivent être annulées. Si la sécurité est assurée, l'avion peut descendre à très basse altitude et "jeter" ("droper") directement ses colis.

"Le dropage de charges sans parachute se fait entre 0 et 50 m du sol. C'est plutôt du fret de type farine, riz, etc...très peu fragile. Il atterrit directement, peut se +crasher+ au sol mais il est bien enveloppé", ajoute l'officier. Sous voile, les charges peuvent être larguées à partir de 150 m d'altitude jusqu'à 8.000 mètres, précise-t-il.

Le largage reste par ailleurs très compliqué en zone urbaine. "De manière générale on vise des zones inhabitées, loin des axes routiers parce qu'on n'est jamais à l'abri d'une dérive (sous l'effet du vent). Dans une zone urbanisée, il faut trouver des zones dégagées. Un aéroport par exemple peut faire l'affaire", note l'officier.

Seule alternative, l'hélicoptère peut se poser où il veut, sur l'équivalent d'un demi-terrain de foot, ou ouvrir sa soute arrière pour faire tomber sa charge de quelques dizaines de mètres, note Jean-Claude Allard.
Mais le risque est aussi alors maximal. "Il s'expose à des tireurs lorsqu'il ralentit pour descendre, se pose rotors tournants pour décharger et redécolle en prenant de la vitesse", ajoute l'expert de l'IRIS.

 

Des résultats limités

 

La charge emportée par un avion - 15 tonnes pour un Transall français - est nettement inférieure à ce que peut livrer un convoi de poids-lourds par voie routière.

"Les charges peuvent ne pas tomber entre les mains des gens qu'on veut secourir", pointe également M. Allard. De ce point là, les hélicoptères sont plus sûrs car leurs équipages peuvent s'assurer au sol que l'aide est bien remise aux bonnes personnes.

Le largage n'est pas sans risque non plus pour la population, les palettes pouvant s'écraser sur des habitants à l'atterrissage. Il sera difficile également de trouver des transporteurs, civils ou militaires, prêts à intervenir en Syrie. "Je ne vois pas beaucoup de nations envoyer des avions (de fret) militaires là-bas", relève Jean-Claude Allard.

 

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Première contrainte : la sécurité
Les avions doivent pouvoir voler dans un espace aérien sûr, soit avec l'accord des belligérants soit à très haute altitude (8.000 à 10.000...

commentaires (3)

"Com plexe et risquée" pour qui ? Pour les affameurs ou les affamés ? !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

20 h 32, le 05 juin 2016

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Commentaires (3)

  • "Com plexe et risquée" pour qui ? Pour les affameurs ou les affamés ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 32, le 05 juin 2016

  • L'Onu va demander dimanche un feu vert du régime de Damas pour larguer vivres et médicaments là où aucun accès terrestre n'est possible, selon des diplomates. Et on veut nous faire croire que le régime du héros Bashar sera écarté pour que des "opposants" infectés des bactéries salafowahabites se mettent à rire fort et même très fort !! hahahaah...

    FRIK-A-FRAK

    11 h 34, le 05 juin 2016

  • Largages humanitaires: une opération complexe et risquee pour venir en aide a plus de 6OOOOO personnes vivant dans 19 zones ou localités encerclées par les belligérants, principalement les troupes du régime COMME TOUJOURS L'ONU CETTE IMMENSE MOUCHE DU COCHE DE LA PLANETE FAIT SEMBLANT DE TRAITER LES EFFETS AU LIEU DE DE NEUTRALISER LES CAUSES DES INHUMANITEES QUI FRAPPENT L'HUMANITEE COMME AUTREFOIS AU RWANDA SINISTREE LA CAUSE DE CES REGIONS ASSIEGEES EN SSYRIE CE SONT LES TROUPES DU REGEIME BAASSYRIEN QUI CONTINUE DE COMMETTRE DES CRIMES DE GUERRE EN BOMBARDANT DES CIBLES CIVILES ET DES CRIMES CONTRE L'HUMNANITEE EN CONTINUANT SON NETTOYAHE CONFESSIONNEL DE LA SYRIE A MAJORITEE SUNNITE ET PUIS LE DOUBLE STANDARD IMMONDE DU CONSEIL D'INSECURITE QUI PERMET L'INTERVENTION MILITAIRE EN LYBIE MAIS L'INTERDIT EN SYRIE ,OU BIEN LA COALITION QUI INTERVIENT EN IRAK OU EN AFGHANISTAN MAIS REFUSE D'ARRETER LA MACHINE A TUER DU REGIME BASSYRIEN QU'ATTENDENT LES PRETENDUS LARGEUURS D'AIDES HUMANITAIRES POUR EJECTER CE REGIME CRIMINEL CAUSE DE TOUTES LES CALAMITEES ET CATASTROPHES QUE CONNAIT LE PAYS ,AVEC PRES DE 5OOOOO VICTIMES,DES MILLIERS DE MIGRANTS ET DES MUILLIONS DE REFUGIEES DANS LES PAYS VOSISINS. MAIS VOILA LE PROJET ANGLOSAXON DE LA DESUNNITISATION DE LA REGION EST EN MARCHE.AVEC L'APPUI DES MONGOLS RUSSO/CHINOIS. ENTRETEMPS LES PAYS ARABES ET LE MONDE ISLAMIQUE LAISSENT FAIRE LAISSENT PASSER CE PROJET QUI VA LES BALAYER.

    Henrik Yowakim

    03 h 55, le 05 juin 2016

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