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Campus - Interview

La pléthore de festivals au cœur du débat

Organisé du 9 au 14 mai à la faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Saint-Joseph, par le master en événementiel, le séminaire « Not another festival in Lebanon » a accueilli étudiants et professionnels de l'événementiel. Inscrit dans le cadre des activités de la formation continue, il a constitué une plateforme de réflexion autour des festivals. Rencontre avec Hadi Damien, chargé de cours au master en événementiel.

Le poster de l’événement.

Quelle a été l'idée principale à l'origine de ce séminaire ?
Les dernières années au Liban ont vu une prolifération de manifestations qui ont été appelées festivals: 170 licenciés, l'année passée, selon le ministère du Tourisme, ce qui est beaucoup pour un petit pays comme le Liban. Il faut savoir également que le mot festival est utilisé à tort et à travers, non seulement au Liban, mais partout. Donc nous avons de grands rassemblements pour des manifestations qui sont scéniques, musicales, dansantes, gastronomiques, sportives, de rue... souvent multidisciplinaires. Les autorités les encouragent pour leur caractère unificateur, vecteur de développement local... C'est un thème d'actualité. Ce que nous avons cherché à faire lors de ce séminaire, c'est penser le concept de festival, ses dynamiques, ses articulations, ses bases et retombées... Il s'agissait essentiellement d'une réflexion visée pour et avec les étudiants, en présence d'organisateurs de festivals au Liban, dans le but de favoriser un esprit critique sur le sujet.

Comment a été organisé le séminaire et qui ont été les principaux intervenants ?
On a contacté les présidents et les directeurs des festivals au Liban pour intervenir sur une thématique particulière. On a relayé aussi l'information auprès du ministère de la Culture et du ministère du Tourisme. Randa Asmar, directrice du Festival du printemps de Samir Kassir, a parlé de l'élaboration de son festival, de la difficulté d'avoir des sponsors, de la raison de la gratuité du festival, de sa qualité et de sa courte durée. Hanine Khadija Lakkis, fondatrice du Forum sur les festivals arabes, s'est penchée sur la notion des festivals dans le monde arabe et s'est attardée sur la logistique. Hala Chahine, directrice du Festival de Beiteddine, a évoqué le volet économique et les financements. Rabih Chaddad, directeur du département des festivals au ministère du Tourisme, s'est penché sur l'appui de l'État aux festivals. Les interventions ont suscité le débat, ainsi que les questionnements parmi les
étudiants.

Pourquoi ce titre, «Not another festival in Lebanon»?
Le titre est une invitation pour sortir des clichés et des stéréotypes, et utiliser davantage les connaissances et expertises. C'est aussi un appel pour la cohésion au niveau de la programmation du festival, pour le développement d'une narration forte, émotionnelle, artistique et intellectuelle ; soit la raison d'être du festival. Sur une autre paire de manche, les espaces communs, lieux de rassemblements sociaux, manquant au Liban, les festivals s'organisent, souvent, derrière des barrières, ce qui crée une déconnexion avec la localité et les habitants qui les accueillent. Ces derniers ne ressentent le festival que lors de l'afflux des audiences. Nous sommes souvent loin de l'idée de ville en fête.

Qu'est-ce qui fait d'un événement un festival, au vrai sens du terme ?
Il y a une grande différence entre un festival et un événement, un divertissement commercial ou des saisons d'événements programmés. Tout n'est pas un festival. Un festival, c'est une entreprise en bonne et due forme, c'est un establishment, un développement local. Il est inhérent à la localité et, s'il n'est pas porté par ses habitants, il ne peut s'inscrire dans le temps. Un festival n'est pas un podium de mondanité. Un festival est également un vecteur touristique tant qu'il n'en devient pas un outil uniquement. Un festival est toujours, intrinsèquement, lié à l'espace qui l'accueille. Il est spécifique à un site. Il est aussi obligatoirement inscrit dans une continuité et se répète dans le temps. Un festival a besoin de temps pour s'établir. Il s'inscrit dans les traditions et les coutumes. Un festival, c'est aussi un élément pour le marketing et le tourisme de la localité. Il englobe également la culture populaire et la culture dite légitimée. Enfin, un festival, à travers son implantation dans une communauté, célèbre les valeurs, l'idéologie, l'identité de celle-ci.

Ce séminaire aura-t-il une suite ?
Nous planifions une plateforme sur le sujet à l'année académique prochaine. Elle sera en partenariat avec maintes structures étatiques (ministère du Tourisme, ministère de la Culture, municipalités...). Plusieurs organisateurs ont déjà émis leur souhait de faire partie de cette structure
académique.

Quelle a été l'idée principale à l'origine de ce séminaire ?Les dernières années au Liban ont vu une prolifération de manifestations qui ont été appelées festivals: 170 licenciés, l'année passée, selon le ministère du Tourisme, ce qui est beaucoup pour un petit pays comme le Liban. Il faut savoir également que le mot festival est utilisé à tort et à travers, non...

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