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Le dernier jour des municipales touche à sa fin au Liban-Nord et au Akkar

Le taux de participation s'est élevé à 45,3%, selon les chiffres définitifs du ministère de l'Intérieur.

Le dernier jour des élections municipales de 2016, qui se sont tenues ce dimanche 29 mai au Liban-Nord et au Akkar, touchait à sa fin, avec un taux de participation qui dépassait les 40%. Photo Michel Sayegh

Le dernier jour des élections municipales de 2016, qui se sont tenues ce dimanche 29 mai au Liban-Nord et au Akkar, touche à sa fin.

La plupart des bureaux de vote ont fermé leurs portes à 19h, marquant la fin de la quatrième phase du scrutin visant à élire des conseillers municipaux et des moukhtars. Certains bureaux de vote étaient toujours ouverts vers 20h, en raison d'une forte affluence des électeurs à la dernière minute, notamment à Jabal Mohsen, à Tripoli.

Le taux de participation s'est élevé à 45,3%, selon les chiffres définitifs, communiqués par le ministère de l'Intérieur. Dans les détails, il était à la même heure de 26,9 % dans le caza de Tripoli (25,82% dans la ville du même nom), de 43,8% dans le caza de Koura, 54,4% dans celui de Batroun, 57,2 % dans le caza de Minié-Denniyé, 61,6% dans le Akkar, 36,6% dans le caza de Bcharré et de 36,68% dans le caza de Zghorta.

L'atmosphère entourant la dernière journée du scrutin, qui avait débuté dans le calme, s'est sensiblement réchauffée dimanche après la passe d'armes ayant opposé dans la journée le président du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, et le leader du courant des Marada, Sleimane Frangié, deux des principaux pôles chrétiens impliqués dans plusieurs batailles électorales dans la région.

 

(Voir aussi : Municipales 2016 : le scrutin au Liban-Nord et au Akkar, en images)

 

Tripoli : Rifi a "quitté le troupeau"
A Tripoli, l'ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, et l'ancien député Misbah Ahdab vont tenter de jouer les trouble-fêtes face à la liste ayant la faveur des pronostics, notamment soutenue par les deux anciens Premiers ministres Saad Hariri et Najib Mikati.

"Je m'oppose au statu-quo que les parties traditionnelles tentent d'imposer à Tripoli",a martelé M. Rifi, à l'issue de son vote dans la principale ville du Liban-Nord, exprimant le refus de voir la ville "souffrir une nouvelle fois de cela". "J'ai quitté le troupeau. Je ne ne peux suivre quelqu'un aveuglément. Personne n'a à dicter aux électeurs de Tripoli leur choix", a-t-il ajouté.

De son côté, M. Mikati a indiqué que la page du conflit avec M. Hariri avait été tournée à l'occasion de ce scrutin, ajoutant que l'ancien ministre de la Justice constituait "une composante importante de la ville que personne ne peut éliminer".

Quatre listes s'affrontent à Tripoli. La liste présidée par Azzam Awada, soutenue par le leader du Courant du Futur, fait face à une liste présidée par l'ingénieur Ahmad Qamareddine, soutenue par Achraf Rifi, ainsi qu'à une liste incomplète soutenue par l'ancien député Misbah Ahdab et une quatrième liste composée de quatre membres de la société civile.

 

(Lire aussi : Municipales : paroles d'électeurs au Liban-Nord et au Akkar)

 

Passe d'armes Bassil-Frangié
Les localités chrétiennes du Liban-Nord ont été le théâtre de batailles électorales préfigurant les échéances présidentielles et législatives à venircomme l’illustre la passe d'armes verbale ayant opposé dans la journée Gebran Bassil, qui a succédé à Michel Aoun à la tête du CPL, et Sleimane Frangié. Issus de la coalition du 8 Mars, M. Aoun, soutenu par le Hezbollah et les Forces libanaises (FL) et M. Frangié, appuyé par M. Hariri, sont tous deux candidats à l'élection présidentielle.

La passe d'armes a débuté dans la matinée avec une première déclaration de M. Bassil, expliquant que les Marada de M. Frangié n'avaient pas de présence forte à Batroun, fief du leader du CPL. "Je ne suis pas surpris. M. Bassil ne tient même plus compte de Michel Aoun", a répondu le chef des Marada qui a par ailleurs déclaré avoir indiqué à M. Hariri qu'il ne voyait aucun inconvenient à ce que ce dernier vote en faveur de M. Aoun à la présidentielle.
Ce à quoi le chef du CPL a répondu : "Je n'ai pas dit que les Marada n'étaient pas présents à Batroun, mais qu'il n'y avait pas de compétition entre nous".

Cette passe d'armes tranche avec les opérations de vote à Zghorta, fief de M. Frangié, où un accord passé entre Tony Frangié, le fils du député Sleiman Frangié, et Michel Moawad, fondateur du "Mouvement de l'indépendance", devait apaiser les éventuelles tensions.
"L'accord passé avec M. Moawad à Zghorta sert les intérêts et le développement de Zghorta", avait expliqué Sleiman Frangié.

 

(Lire aussi : Règlement de comptes politiques via les listes à Tripoli)

 

Batailles à Tannourine et Kobeyate
A Tannourine, dans le caza de Batroun, la lutte oppose une liste soutenue par le CPL et les Forces Libanaises, et une autre parrainée par le ministre des Télécoms, Boutros Harb, toutes les deux composées par les grandes familles de la localité. "Nous ne divisons pas les familles mais nous les rassemblons à Tannourine", a déclaré Gebran Bassil, 
Une violente polémique avait opposé dans la semaine Gebran Bassil à M. Harb  au sujet de plusieurs dossiers du ressort du ministère dirigé par ce dernier.

Une autre bataille électorale inter-chrétienne se déroule à Kobeyate, l'une des plus importantes bourgades chrétiennes du caza du Akkar, où une liste présidée par le président du conseil municipal sortant, Abdo Abdo, et soutenue par le député Hadi Hobeiche, l'ancien député Mikhaël Daher et le parti Kataëb, affronte une liste soutenue par le CPL et les FL.
"L'alliance chrétienne s'arrête à Kobeyate. Nous sommes maronites et personne n'a à nous imposer quoi que soi", a déclaré M. Hobeiche lors d'un entretien télévisé.

 

(Lire aussi : La bataille à Zghorta prend une nouvelle tournure)

 

"Quatre à cinq personnes arrêtées"

Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a affirmé dimanche que quatre à cinq personnes ont été arrêtées pour achats de voix, estimant que ce chiffre n'est "pas considérable".

"Le nombre d'incidents est réduit et ceux-ci sont sous contrôle", a estimé le ministre de l'Intérieur, lors d'un point de presse depuis le domicile de l'ancien ministre Issam Farès à Beaino, dans le Akkar.

De son côté, l'Association libanaise pour la démocratie des élections (Lade) a affirmé que ses observateurs ont répertorié 385 infractions à 19h, au moment de la clôture des bureaux de vote. L'ONG a également relevé 10 cas d'achats de voix ou de pots-de-vin.

 

Par ailleurs, deux accrocs mineurs ont été enregistrés depuis le début de la matinée. 
Des bousculades près d'un bureau de vote dans la localité de Bakhaoun, dans le caza de Denniyé, au Liban-Nord, ont conduit dans la matinée les forces de sécurité à le fermer pendant quelques minutes. 

A Rahbé, dans le Akkar, une altercation a éclaté entre deux têtes de liste. Les forces de sécurité sont alors intervenus pour apaiser la tension, causant la fermeture momentanée des bureaux de vote de la localité qui ont rouvert par la suite.
Une autre bagarre a éclaté à l'intérieur d'un bureau de vote à Deir Aachach, dans le caza de Zghorta, entre un électeur et un délégué. L'intervention des forces de l'ordre a résulté en une brève suspension du scrutin.

Dimanche dernier, des élections municipales avaient été organisées dans le Liban-Sud et Nabatiyé. Le 15 mai, elles avaient eu lieu au Mont-Liban, et le 8 mai à Beyrouth et dans la Békaa.

 

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