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À La Une - Droits de l'Homme

Rare sit-in de militants LGBT à Beyrouth

Un évènement organisé par Proud Lebanon annulé sous la pression des autorités religieuses.

Manifestation anti-homophobe à Beyrouth. Anwar Amro/AFP

Une cinquantaine de militants en faveur du mouvement gay, lesbien et transgenre (LGBT) ont mené dimanche un sit-in à Beyrouth pour réclamer l'abolition d'un article de loi pénalisant les relations dites "contre nature", une première depuis quatre ans.

"L'homosexualité n'est pas une maladie", "le sexe n'est pas illégal, votre loi est archaïque", pouvait-on lire sur une pancarte brandie dans la manifestation organisée par l'association Helem, basée au Liban et considérée comme la plus importante association arabe de défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres.

Le rassemblement, qui réclamait également la libération de quatre femmes transsexuelles, s'est tenu en face de la gendarmerie de Hbeich à Beyrouth, où la police des moeurs effectue souvent des incarcérations du genre, selon les militants.

"Supprimez le 534", pouvait-on lire encore, en référence à l'article de loi du code pénal libanais, selon lequel les relations sexuelles "contre nature" sont illégales, avec une peine allant jusqu'à un an de prison.

Le sit-in, organisé deux jours avant la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, "réclame l'abolition de cet article de loi qui date du mandat français au Liban (1920-1943) ", a affirmé à l'AFP Genwa Samhat, directrice exécutive de Helem. "La majorité des personnes arrêtées en vertu de cette loi ne sont même pas arrêtées dans l'acte, mais souvent dans la rue, sur base de leur apparence physique", s'est-elle indignée.

Si le Liban est considéré plus "tolérant" en comparaison à d'autres pays arabes, la police mène régulièrement des descentes dans les boîtes de nuit et autres lieux fréquentés par les homosexuels. En outre, les homosexuels font souvent l'objet de quolibets, en société comme dans des émissions télévisées.

(Lire aussi : Article 534 du code pénal : à quand l’abrogation de la loi contre les homosexuels ?)

"Tests de la honte"

Le dernier rassemblement de ce genre dans la capitale libanaise remonte à 2012, lorsque des dizaines de personnes avaient manifesté pour protester contre le recours à un "test" anal pour les hommes soupçonnés d'être homosexuels. Ce sit-in inédit faisait suite à l'arrestation dans un cinéma gay de Beyrouth de 36 hommes qui avaient été forcés à subir de tels tests, qualifiés de "tests de la honte" par les militants, sous prétexte d'établir leur orientation sexuelle.

"Ces tests se poursuivent, même si le ministère de la Justice a demandé à la police de cesser ces pratiques", a indiqué Mme Samhat. "C'est une humiliation à l'individu".
En 2013, la police avait fait irruption dans un bar fréquenté par des travestis à Dekwéné, dans la banlieue est de la capitale, avant de tabasser et d'arrêter plusieurs personnes présentes, selon des témoins.
"La police fait aussi subir des tests de dépistage du sida aux personnes arrêtées alors que cela doit être un acte volontaire. Il y a encore cette idée préconcue que tous les homosexuels sont atteints du sida", souligne Mme Samhat. "De plus, des gens continuent à être licenciés de leur travail quand leur boss découvre qu'ils sont gays. Ils sont forcés à dire qu'ils ont eux-mêmes démissionné par peur d'être dénoncés", dit-elle.

Par ailleurs, un évènement organisé par Proud Lebanon (Liban fier), une ONG pro-LGBT créée il y a quatre ans et qui devait rassembler dimanche journalistes et artistes pour appeler à plus de tolérance, a été annulé sous la pression des autorités religieuses chrétiennes, a appris l'AFP auprès des organisateurs.


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Une cinquantaine de militants en faveur du mouvement gay, lesbien et transgenre (LGBT) ont mené dimanche un sit-in à Beyrouth pour réclamer l'abolition d'un article de loi pénalisant les relations dites "contre nature", une première depuis quatre ans."L'homosexualité n'est pas une maladie", "le sexe n'est pas illégal, votre loi est archaïque", pouvait-on lire sur une pancarte brandie dans...

commentaires (7)

S’ils tournent leurs regards sur eux-mêmes, en eux ils voient un gay comme tous les autres autour d'eux.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

06 h 10, le 17 mai 2016

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Commentaires (7)

  • S’ils tournent leurs regards sur eux-mêmes, en eux ils voient un gay comme tous les autres autour d'eux.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 10, le 17 mai 2016

  • je m'excuse pour ce message precedent un pb de mot de passe de mon PC a ete corrompus .. mais c'est regler !! je suis pour leur droit sans equivoque, mais je suis contre la revendication d'appartenir a un autre genre pas de pb mais ne le criez pas sur tous le toits ... un peu de quand meme ... meme les creatures disont conventionnelles ont un minimum de respect des autres !

    Bery tus

    01 h 30, le 17 mai 2016

  • CE QUE PRODUIT LA NATURE... DONC DIEU... OU LES ACCIDENTS GENETIQUES... DOIT ETRE RESPECTE ET A LES MEMES DROITS QUE TOUTES LES AUTRES CREATURES... PERSONNE N,A LE POUVOIR DE METTRE DES LIGNES ROUGES OU DES FRONTIERES A DES CREATURES DIFFERENTES DE CELLES DES AUTRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 20, le 16 mai 2016

  • Je suis pour l'interdiction TOTAL ET SANS ÉQUIVOQUE DE CE GENRE DE MANIF ... Mais où vas le monde ... C'EST BIEN UNE MALADIE

    Bery tus

    15 h 10, le 16 mai 2016

  • Chez nous, au Liban, on laisse impunis les meurtriers, les assassins, les corrompus de tous poils, les voleurs avérés, mais on poursuit ceux qui ont une orientation sexuelle différente...et qui ne feraient pas de mal à une mouche ! Tandis que nos respectées "autorités religieuses" de toutes appartenances confessionnelles ferment leurs yeux sur les mariages précoces de fillettes, sur les violences conjugales de toutes sortes, elles s'occupent de la vie sexuelle de citoyens adultes et après tout libres de leurs choix de vie ! Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 10, le 16 mai 2016

  • Primordial Mâr Nassrallâh, glisser un mot svp à ce râââëh ; lors de l'un de ses retours en Jet Privé de ses innombrables jamborées de par "l'Intichâââr" ; afin qu'il le calme un peu à ce phobique d'Aboû-Kassam ! Merci d'avance, Sâïyyédnâh.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 48, le 16 mai 2016

  • Un évènement organisé par Proud Lebanon, une ONG pro-LGBT créée il y a quatre ans et qui devait rassembler journalistes et artistes pour appeler à plus de tolérance, a été annulé sous la pression des autorités religieuses chrétiennes." ! Encore un "coup" du C.C.I de ce Aboû-Kassm qui est phobique des sorcières et, en sus ; là ; des Gays homosexuels et lesbiennes ? De quoi je me mêle ? Läâmâh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 42, le 16 mai 2016

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