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Liban - Société

Au Liban, les homosexuels sont encore loin d’être tolérés

« Si tu veux être gay au Liban, tu as intérêt à être puissant et célèbre comme Yves Saint Laurent »...

Des activistes de l'ONG Helem manifestant le 30 avril 2013 à Beyrouth. Joseph Eid/AFP

Rami, Marwan et Ahmad, trois homosexuels libanais, vivent au quotidien dans la peur de l’opprobre et de la discrimination au sein de leur société. Ils disent ne demander que de pouvoir « aller en boîte sans craindre d’être embarqués par la police ».


Au Liban, pourtant réputé pour être l’un des pays les plus libéraux d’un Moyen-Orient conservateur, les homosexuels sont moins persécutés qu’ailleurs dans la région, mais restent ostracisés par la société sauf dans les milieux aisés de la capitale.


« Si tu veux être gay au Liban, tu as intérêt à être puissant et célèbre comme Yves Saint Laurent », confie à l’AFP Marwan, homme d’affaires d’une quarantaine d’années. Il dit militer pour l’abrogation de l’article 534 du code pénal libanais, selon lequel les relations sexuelles « contre nature » sont illégales, avec une peine allant jusqu’à un an de prison.


À l’heure où le mariage gay vient d’être légalisé en France, les homosexuels du Liban affirment être à des « années lumière » de cette procédure. Mais, demande l’auteur du blog « gayinbeirut », « ne pouvons-nous pas au moins dépénaliser l’homosexualité ? »


« Au travail, si on sait que tu es homosexuel ou lesbienne, tu te fais licencier sans avoir le droit de protester », affirme Ahmad, un membre de Helem, une ONG basée à Beyrouth et la seule dans le monde arabe pour la protection des homosexuels, bisexuels et transsexuels.


Les homosexuels du Liban font souvent l’objet de quolibets, en société comme dans des émissions télévisées.
Aussi, font-ils profil bas et tentent de vivre leur amour dans les salles obscures de cinéma et surtout des boîtes de nuit homophiles. Mais même là-bas, ils ne sont pas à l’abri des descentes, souvent brutales, des forces de sécurité.

L’amour pénalisé
Le 21 avril, la police a fait irruption dans un bar fréquenté par des travestis à Dekouaneh.
« Les policiers ont tabassé et arrêté plusieurs jeunes, raconte Rami, qui était présent. Tout ce que nous voulons, c’est aller à des soirées comme les autres. » Certains ont été dévêtus et pris en photo au commissariat, assurent les militants. Puis des habitants du secteur ont accroché des pancartes en soutien au raid policier.


Cette semaine, des dizaines d’homosexuels ont osé manifester devant le Palais de justice pour protester contre l’incident.


« La loi est utilisée de manière arbitraire et souvent par les policiers en quête d’un pot-de-vin », dit Marwan. Il raconte avoir « reçu une fois 12 coups de couteau. Mes agresseurs voulaient voler ma voiture. Comme ils savaient que j’étais gay, ils étaient certains que la police n’allait pas me défendre ».
« Comment peuvent-ils pénaliser l’amour des gens ? Qu’ils vivent leur vie et qu’ils nous laissent vivre la nôtre », s’insurge Alexandre, un danseur de 31 ans.


La position du président de la municipalité de Dekouaneh traduit l’approche ambivalente de la société libanaise envers la communauté gay. « Je suis moderne d’esprit, je n’ai rien contre les gays, chacun est libre, affirme à l’AFP Antoine Chakhtoura. Mais la société rejette parfois ces choses-là. »


Outre les raids de police, la pratique la plus décriée est celle du « test » anal pour les hommes soupçonnés d’être homosexuels. En juillet 2012, dans un cinéma gay d’un quartier populaire de Beyrouth, 36 hommes avaient été arrêtés et forcés à subir ces tests humiliants au commissariat, sous prétexte d’établir leur orientation sexuelle.
Ce « test de la honte » avait été dénoncé par Human Rights Watch (HRW) qui a demandé aux autorités libanaises de mettre fin à cette pratique.


Mais en dépit de ces obstacles, certains ont de l’espoir.
« En dix ans, les choses ont changé, on peut parler du sujet, il y a plus de sensibilisation, et les médias n’utilisent plus le mot “pervers” (en arabe) pour désigner un homosexuel », se félicite Ahmad.

 

 

Pour mémoire

Liban : L’ordre des médecins interdit la pratique du « test de la honte »

 

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Rami, Marwan et Ahmad, trois homosexuels libanais, vivent au quotidien dans la peur de l’opprobre et de la discrimination au sein de leur société. Ils disent ne demander que de pouvoir « aller en boîte sans craindre d’être embarqués par la police ».
Au Liban, pourtant réputé pour être l’un des pays les plus libéraux d’un Moyen-Orient conservateur, les homosexuels sont moins...
commentaires (2)

Exclamation : QUI TOLÈRE QUI AU LIBAN ! CINQ MILLIONS DE QUI !

SAKR LOUBNAN

12 h 07, le 10 mai 2013

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Commentaires (2)

  • Exclamation : QUI TOLÈRE QUI AU LIBAN ! CINQ MILLIONS DE QUI !

    SAKR LOUBNAN

    12 h 07, le 10 mai 2013

  • Avec une "barque" (M Antoine) prete à faire fie de toute éthique pour pour se frayer dans l'eau de la politique; Avec un "mur" (M Jihad) de vertue sur lequel s'est affichée la sentence de condamnation de ces personnes souvent pauvres obligées si elles veulent se rencontrer de se rendre dans ces endroits lugubres à la vindicte de policiers brutaux qui souvent apres humiliations de toutes sortes (dont parfois sexuelles) leurs extorquent de l'argent pour les libérer; Avec un paparazi (M Joe Maalouf) capable dans son travail de tellement de courage et de dignité tout comme ces reporters qui risquent leur vie sous les bombes; Avec ces emmissions de bonniches qu'on voit de plus en plus à la télé libanaises ou des présentatrices d'une telle vulgarité qu' on pourrait les prendre pour des travestis, entourées de ploucs, se gaussent devant des anecdotes d'un niveau de caniveaux souvent homophobes d'ailleurs; avec tout ça, qui peut encore douter que le Liban est un pays développe.

    Dimitri Al Quandalaft

    04 h 17, le 09 mai 2013

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