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Culture - Exposition

Avez-vous déjà vu un caméléon peindre ?

Norma Ferzli expose ses œuvres à la SV Gallery. À travers une peinture spontanée et libre, elle exprime un caractère entier.

Avez-vous déjà vu un caméléon ? Qui fait de la peinture, de surcroît ? Marchez à ses côtés, posez un regard neuf et laissez vous surprendre. Rencontrer Norma Ferzli, c'est pareil. D'abord ses compositions : l'énergie de l'artiste se meut en des formes libres, en couleurs qui s'enlacent, s'enroulent et se réinventent en un mouvement perpétuel. Une peinture contemporaine et imaginative. Parfois, le trait laisse croire à une peinture plus rangée : on le trouve droit et vertical, à l'apparence sage. Ne vous y fiez pas : les lignes courbes dévoilent la fougue de l'artiste et son incorrigible insolence. Elle nous invite à poser un regard neuf, nous rappelle qu'on ne peut la ranger dans une case unique. À la SV Gallery, son « Invitation to the Dreamworld » en est la preuve.
Norma Ferzli partage volontiers sa soif de vivre : « Toutes mes peintures sont gaies. Il n'y a pas de personnages tristes. Je n'aime pas la tristesse. » Le Mexique, terre de sa jeunesse, a enraciné en elle des couleurs vives et directes, qu'exprime une personnalité entière : « Je profite de la vie ! » Du bleu azur, « le plus beau de la nature », au rouge carmin, du vert éclatant jusqu'à l'orangé, les couleurs surgissent soudain, forment des ensembles éblouissants. Ils viennent renverser les a priori, surprennent et interrogent. Difficile de croire que Norma Ferzli a débuté son apprentissage à l'École des beaux-arts, dans le classique. « Après, j'ai trouvé que le classique, c'est un peu une photo. Je n'aime pas. » Elle s'en est vite émancipée au profit d'une peinture plus libre, plus proche de ce qu'elle est. « Dans l'abstrait, c'est une création. » Elle a voulu trouver son propre style, exprimer ses idées, et laisser libre cours à son imagination. « J'ai une idée et je la fait. Khalass. »
Il y a la symbolique aussi. Voyez ce joueur, aux formes éparses et déconstruites : « Sa main est l'instrument. » Derrière elle, il y a l'hommage à un homme de talent. On l'appelle « petites mains d'argent » : Manitas de Plata. En 1964, à Arles, Picasso s'était un jour écrié, au son flamenco de sa guitare : « Il vaut plus cher que moi ! » Cette peinture, c'était comme si le vieil homme à la guitare embrassait le cubisme des Demoiselles d'Avignon. Vous pensez l'avoir cernée ? Ne vous y trompez pas. Sans commentaire, large tâche multicolore et emmêlée, rappelle la complexité de cette peinture appliquée avec force. « C'est dans ma personnalité. Je ne suis pas une fille timide. » C'est entrevoir aussi ses fragilités. « Quand je suis triste, je ne peux pas peindre. » Entrevoir ce caméléon, qui s'exécute avec brio, c'est toucher du doigt la solidité d'une pierre précieuse.

Avez-vous déjà vu un caméléon ? Qui fait de la peinture, de surcroît ? Marchez à ses côtés, posez un regard neuf et laissez vous surprendre. Rencontrer Norma Ferzli, c'est pareil. D'abord ses compositions : l'énergie de l'artiste se meut en des formes libres, en couleurs qui s'enlacent, s'enroulent et se réinventent en un mouvement perpétuel. Une peinture contemporaine et imaginative....
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