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Nos Lecteurs ont la Parole - Nohad BAROUDI

Le parallèle Trump-Aoun

Dans l'édition internationale du New York Times du 25 avril, M. Peter Wehner, un politicien américain ayant travaillé dans les trois dernières administrations républicaines, a fait part de son appréhension que la candidature de Donald Trump n'est pas seulement en train de fracturer le parti républicain, elle est également en train de détruire les amitiés. La raison, explique-t-il, est que le phénomène Trump inspire une loyauté profonde chez ses partisans mais aussi des critiques acerbes, du dégoût même, chez ses détracteurs. Pour certains, c'est une bouffée d'air frais, un peu brutal sur les bords, mais un homme fort au parler franc qui peut restaurer sa grandeur à l'Amérique. Pour d'autres, c'est un être instable, irréfléchi, sans scrupules. Le fossé est tellement large que ces divergences politiques au sein du même parti commencent à sérieusement ébranler les amitiés les plus solides.
Pour M. Wehner, cet état de choses est dangereux. Car l'amitié, dans ce qu'elle implique d'entraide, de solidarité, de soutien désintéressé et de confiance réciproque, est la base de sustentation de toute société, bien plus fondamentale que tout autre lien économique, commercial ou politique. Sans le lien de l'amitié, la société se disloque et se meurt.
Je ne peux m'empêcher d'établir un parallèle entre le phénomène Trump et son influence sur le parti républicain aux États-Unis et le phénomène Aoun et son influence sur la communauté chrétienne au Liban. Depuis son retour en 2005, le général s'est taillé une solide base d'inconditionnels, qu'il a savamment dressés contre leurs autres coreligionnaires qui ne partageaient pas les mêmes vues politiques. Le discours des deux côtés s'est envenimé, ébranlant des amitiés de longue date, empoisonnant même les relations à l'intérieur des familles.
Qui a tort ? Qui a raison ? Le résultat est le même : la société chrétienne libanaise s'en est trouvée bien affaiblie, ce qui a profité aux autres acteurs de la vie politique, avec toutes les conséquences désastreuses que nous vivons aujourd'hui.
L'initiative récente de réunifier les deux pans les plus larges de la communauté chrétienne du pays, enfantée dans la douleur par le parti des Forces libanaises et le Courant patriotique libre, ne peut être que salutaire, malgré maints accrocs qui ne manqueront pas de poindre à l'horizon. Encore faut-il que cette alliance soit stratégique et non tactique, et que les deux protagonistes reconnaissent l'urgence d'avoir la sagesse de s'élever au-dessus des intérêts personnels et de la surenchère, afin de sortir le Liban du gouffre.

Nohad BAROUDI

Dans l'édition internationale du New York Times du 25 avril, M. Peter Wehner, un politicien américain ayant travaillé dans les trois dernières administrations républicaines, a fait part de son appréhension que la candidature de Donald Trump n'est pas seulement en train de fracturer le parti républicain, elle est également en train de détruire les amitiés. La raison,...

commentaires (5)

Du RIEN partagé en deux.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

20 h 09, le 13 mai 2016

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Commentaires (5)

  • Du RIEN partagé en deux.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 09, le 13 mai 2016

  • DU : TRA... LA... LA... !

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 53, le 13 mai 2016

  • Samir Geagea était N° 1 à Meerab, désormais il est N° 2 à Rabieh. Malgré cette régression, il est heureux. "Comme les radis de Ras-Beyrouth" comme dit le dicton.

    Un Libanais

    21 h 39, le 12 mai 2016

  • "S’ils seront traités chacun selon son mérite, qui donc échappera alors au fouet ?".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 28, le 12 mai 2016

  • "Je ne peux m'empêcher d'établir un parallèle entre le phénomène Trump et son influence sur le parti républicain aux États-Unis et le phénomène Aoun et son influence…" Le parallélisme s’impose dans le rapport au "fric", à la fortune, (dans le cas de Trump dans l’immobilier), à l’entourage, et le niveau du discours politique lors des conférences de presse qui relève bêtement du populisme. La politique selon l’un et l’autre c’est tout et son contraire, pour ne pas dire de la démagogie. Entre Trump le bâtisseur, et un général à la retraite ayant un remède à toutes les pathologies politiques du Liban, il y a quand même un gouffre… Parler d’amitié en politique, surtout au Liban… C’est s’écouter parler…

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    09 h 00, le 12 mai 2016

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