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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Paul Ryan passera-t-il par la porte arrière pour devenir président ?

À l'approche de la convention de Cleveland et de la fin de la campagne, c'est une Amérique des extrêmes qui se révèle.

Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, hier, à Washington. Yuri Gripas/Reuters

Depuis le début de la course à la Maison-Blanche, la candidature de Donald Trump a causé des remous jusque dans son propre camp, le Parti républicain. Depuis, ce Grand Old Party (GOP) est fracturé. Face à ces divisions, selon le New York Times, si Trump est difficile à abattre pour les démocrates, il ne sera pas non plus facile pour les républicains de le repousser. Entre-temps, Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, arrivant tel un sauveur sur son cheval blanc, tente tant bien que mal de rendre son lustre à un parti fragilisé. Après qu'il eut oscillé plusieurs fois entre le oui et le non concernant sa candidature dans la course à la présidence, il s'emploie à présent, avec acharnement, à arracher la nomination à Donald Trump, qu'il doit rencontrer ce matin, déclarant haut et fort qu'il ne l'appuie pas.

Paul Ryan mène sa bataille présidentielle en défenseur des riches. Trône sur son bureau Atlas Shrugged (La Grève ou la révolte d'Atlas), un ouvrage d'Ayn Rand, qu'il lit et relit et qu'il aime offrir à ses amis. C'est là une critique de la démocratie sociale interventionniste. Il trouve chez cette philosophe et romancière russo-américaine, qui l'aurait beaucoup influencé, le concept politico-économique d'un capitalisme brutal qu'il cultive lui-même, au point de ne pas avoir approuvé la hausse du salaire minimum.

Ayn Rand, de son vrai nom Alissa Zinovievna Rossnbaum, est née à Saint-Pétersbourg en 1905 et décédée en 1982 aux États-Unis où elle a laissé ses marques en tant que championne du capitalisme du laisser-faire, face à toute forme de collectivisme. Elle est plus précisément connue pour sa philosophie rationaliste, proche de celle du mouvement libertaire, auquel elle a donné le nom d'objectivisme. Ses concepts n'ont pas rendu indifférentes de grandes personnalités américaines, notamment Alan Greenspan, économiste et ancien président de la Réserve fédérale, le président Ronald Reagan, le psychothérapeute Nathaniel Branden, le romancier Terry Goodkind et le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales.

(Lire aussi : Hillary à la Maison Blanche à coup sûr ? Pas si vite)

Quant à Paul Ryan, il a façonné, selon la grande presse américaine, un plan destiné à montrer, au cours de la convention républicaine à Cleveland, que le Parti républicain le veut comme président, et que lui ne fait que se soumettre à ses désirs. Dans ce cas de figure, les délégués à la convention déclareront par vote que le nombre légal d'électeurs que Trump a déjà engrangés n'est pas suffisant et qu'il doit avoir la majorité des électeurs pour être nominé. Si cette stratégie réussit, les pro-Trump risquent de changer d'avis parce que ce dernier ne présente que des promesses mais rien de concret. Ils seront alors portés à voter pour Paul Ryan, tout en étant soumis, par la même occasion, aux pressions que ne manquera pas d'exercer sur eux le Parti républicain.

Une telle manœuvre peut-elle réussir ? Cela reste une possibilité étant donné qu'à l'origine, la convention avait pour rôle d'élire, et non de couronner, un individu déjà élu hors de son ombrelle. Selon un observateur du déroulement de ces présidentielles, « tout ceci a l'air très tiers-mondiste, mais l'Amérique, pays des extrêmes, a toujours jonglé avec des idées extrêmes ».

 

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Depuis le début de la course à la Maison-Blanche, la candidature de Donald Trump a causé des remous jusque dans son propre camp, le Parti républicain. Depuis, ce Grand Old Party (GOP) est fracturé. Face à ces divisions, selon le New York Times, si Trump est difficile à abattre pour les démocrates, il ne sera pas non plus facile pour les républicains de le repousser. Entre-temps, Paul...

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