Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé vendredi l'Arabie saoudite de mener la lutte contre le Hezbollah et les forces de la résistance dans la région.
Sur le plan local, le leader du parti chiite a exhorté les Libanais à voter massivement aux élections municipales. Il a également appelé ceux qui accusent le Hezbollah d'entraver l'élection présidentielle de discuter avec les véritables parties prenantes de ce dossier.
Violente diatribe contre Riyad
"L'Arabie saoudite est à la pointe du combat contre le Hezbollah et fait tout pour l'inscrire sur la liste noire", a déclaré Hassan Nasrallah lors d'un discours télévisé à l'occasion d'une cérémonie en l'honneur des soutiens à la Résistance islamique. Selon lui, "l'Arabie menace de couper ses aides à plusieurs pays afin de les pousser à adopter la position de Riyad".
"Ils ont toujours cherché à nous décrédibiliser", a expliqué M. Nasrallah, affirmant que "Riyad a placé sa puissance diplomatique et médiatique au service de sa guerre contre l'Iran".
"Après nous avoir qualifié d'organisation terroriste, les tenants du projet américano-sioniste tentent de nous dépeindre comme une organisation criminelle, en nous accusant de blanchiment d'argent et de trafic de drogue", a-t-il expliqué.
"La Ligue arabe et le Conseil de coopération du Golfe ont créé une liste d'organisations terroristes avec pour seul objectif d'attaquer le Hezbollah et les organisations liées à la Résistance", a souligné Hassan Nasrallah, saluant les pays arabes qui se sont opposés à la qualification de terroriste apposée au Hezbollah.
En mars, les pays du Golfe, emmenés par l'Arabie saoudite, avaient déclaré le Hezbollah "organisation terroriste". Cette décision était intervenue alors que les relations entre l'Iran et l'Arabie, les deux puissances régionales, sont au plus bas. Pour le royaume wahhabite, le Hezbollah, poids lourd du gouvernement libanais, sert de tête de pont à l'Iran pour s'ingérer dans les affaires des pays arabes.
L'Arabie saoudite a suspendu en février une aide de 2,6 milliards d'euros au Liban et demandé à ses ressortissants de quitter ce pays. D'autres pays du Golfe ont arrêté et expulsé des citoyens libanais en les accusant de liens avec le Hezbollah.
Dénonçant les accointances de l'Arabie saoudite avec Israël, dont "l'amitié est devenue publique", M. Nasrallah a également dénoncé l'action de Riyad en Syrie et au Yémen.
"L'Arabie saoudite déploie des efforts pour envenimer la situation sur le terrain au Yémen, plutôt que d'agir en vue de préserver le cessez-le-feu. Pour ce qui est de la Syrie, Riyad exerce de fortes pressions pour éviter toute idée de trêve, en particulier à Alep", a-t-il déclaré, mettant en cause le torpillage des négociations au Koweït et à Genève.
(Lire aussi : L’enfer d’Alep : une escalade pour pousser à une nouvelle trêve...)
Présidentielle : "Rien de nouveau"
Sur le plan local, Hassan Nasrallah, a exhorté vendredi ceux qui accusent le parti chiite d'entraver l'élection présidentielle de discuter avec les véritables parties prenantes de ce dossier. Le leader du parti chiite a également évoqué la question des élections municipales.
"Il n'y a rien de nouveau dans le dossier de l'élection présidentielle. Nous entendons les mêmes discours accusant le Hezbollah d'entraver cette échéance", a déclaré Hassan Nasrallah. "Ceux qui cherchent une solution à la vacance à la tête de l’État doivent discuter avec les véritables parties prenantes de ce dossier afin de sortir de cette situation", a-t-il poursuivi.
Le Liban est sans président depuis le 25 mai 2014. Les deux candidats favoris pour le moment sont le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun et le chef des Marada, Sleiman Frangié, tous deux issus de la coalition du 8 Mars. M. Aoun a reçu le soutien officiel du Hezbollah et du leader des Forces libanaises, Samir Geagea. M. Frangié est, lui, soutenu par Saad Hariri.
Le secrétaire général du Hezbollah a par ailleurs appelé les Libanais à voter nombreux aux élections municipales. "Il est très important de participer massivement à cette échéance dans toutes les localités du pays", a-t-il affirmé, soulignant l'importance de ménager les sensibilités politiques et familiales.
"Le fait que les partis politiques soient parties prenantes de ces élections locales permet de calmer le jeu, notamment au vu de la situation dans le pays. Laisser les sensibilités familiales diriger seule l'échéance serait une erreur", a-t-il ajouté.
Les dates des élections municipales ont été fixées selon le calendrier suivant : le 8 mai à Beyrouth et dans la Békaa, le 15 mai au Mont-Liban, le 22 mai au Liban-sud, à Nabatiyé et à Jezzine, et enfin le 29 mai au Liban-nord et au Akkar.
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commentaires (8)
ya sayyed : une plaidoirie: pq tenez vous tant a faire l'affaire de l'iran? oui elle a aide la resistence contre israel mais nous a fait payer 8 milliards et 1200 morts lors de la derniere guerre. .. le pire dans tout ca pour les intérêts seuls de l'iran ... par son imperialisme, surtout que les bonnes affaires le liban en profitera que tres relativement par rapport a la syrie !!
Bery tus
20 h 20, le 07 mai 2016