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À La Une - Conflit

Yémen : menace sur les pourparlers de paix

Nouvel attentat manqué contre le chef de la police d'Aden ; prise d'une importante base militaire par les houthis.

Un artiste yéménite peignant un graffiti à Sanaa. AFP / MOHAMMED HUWAIS

Le chef de la police de la ville yéménite d'Aden a échappé dimanche à un attentat, le deuxième en quatre jours qui a coûté la vie à quatre de ses gardes, selon des sources sécuritaires et hospitalière.

Une voiture piégée a explosé au passage du convoi du général Challal Chayeh dans le quartier de Mansourah d'Aden (sud), endommageant des véhicules militaires. L'explosion a été suivie par des échanges de tirs entre ses gardes et des hommes armés, présumés membres d'Al-Qaïda, ont affirmé des responsables de sécurité.
"Le chef de la police est sorti indemne", mais quatre de ses gardes ont été tués et huit blessés dans l'explosion et les échanges de tirs, selon une source hospitalière.

L'attaque n'a pas été revendiquée, mais le général Chayeh a été visé par une multitude d'attentats attribués aux jihadistes qui restent actifs à Aden, malgré les campagnes de sécurité visant à les déloger de la ville.
Aden a été déclarée "capitale provisoire" du Yémen depuis la prise de la capitale du pays Sanaa par les rebelles chiites houthis, en guerre contre le pouvoir depuis 2014.

Jeudi, le général Chayeh a échappé à un attentat dirigé contre son lieu de résidence. Le kamikaze, habillé en femme, a foncé au volant de sa voiture piégée sur la demeure. Il n'a pu atteindre sa cible et a déclenché ses explosifs à un barrage à l'entrée de la résidence.
En février, des membres présumés d'el-Qaëda avaient ouvert le feu sur un convoi transportant le général Chayeh et le gouverneur d'Aden, Aidarouss al-Zoubaidi.

Les jihadistes d'el-Qaëda et ceux du groupe Etat islamique (EI) ont profité de la guerre civile au Yémen pour étendre leur influence dans le sud et le sud-est du pays.
Les forces gouvernementales ont lancé récemment une opération d'envergure contre el-Qaëda dans le sud et réussi à reprendre plusieurs secteurs contrôlés par ce groupe jihadiste, dont Moukalla, chef-lieu de la vaste province du Hadramout.

 

(Lire aussi : Avec la reprise de Moukalla, les relations entre l’Arabie et les États-Unis pourraient s’améliorer)

 

Les houthis prennent une base militaire
Par ailleurs, les houthis ont pris sans aucune résistance une importante base militaire du nord, menaçant les pourparlers avec le pouvoir à Koweït, ont indiqué dimanche des sources tribales et militaires.

La base des Al-Amaliqa, dans la province d'Amrane, a été reprise samedi soir par un millier de rebelles houthis et leurs alliés, selon ces sources. Les commandants de la base, située en territoire rebelle depuis 2014, avaient "choisi la neutralité" dans le conflit qui ravage le pays, a expliqué une source militaire loyaliste.

"L'attaque contre la base (qui compte quelque 600 militaires) sape les consultations de paix à Koweït", a réagi le ministre des Affaires étrangères Abdel Malak al-Mekhlafi, chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers, pour qui il s'agit d'une nouvelle violation de la trêve, entrée en vigueur le 11 avril.
"Nous avons voulu être patients pour restaurer la paix dans notre pays. Mais nous répliquerons de la manière adéquate à ce crime des houthis", a-t-il ajouté sur Twitter.

Ce développement est intervenu alors que, selon l'Onu, les négociateurs yéménites doivent se retrouver en fin d'après-midi pour une nouvelle séance des pourparlers entamés le 21 avril.
Les protagonistes s'accusent régulièrement de ne pas respecter la trêve.
Depuis mars 2015, le conflit a fait 6.400 morts, pour la moitié des civils, et plus de 30.000 blessés, selon l'Onu.

 

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