Apparemment, faut croire qu'il est rarissime, voire impossible chez nous de botter le fion à certaines grosses pointures pour peu qu'elles aient confondu Trésor public, pognon et appétits gloutons. « Abus de biens sociaux, recels d'abus de bien sociaux, délits d'initiés... », des termes d'un langage martien totalement inconnus du jargon politique local. Pense-t-on que ce sabir abscons va inspirer un turlupin haut perché pour balancer un gros coup de pied dans la termitière ? Tiens, fume !
Il y a quelques jours encore, c'était l'ineffable Hassan Fadlallah – toujours mal rasé en attendant de grimper les échelons du Hezbollah et de gagner une barbe complète – qui vidait son cloaque devant ses collègues députés. Adoptant cet air grave et compassé qu'ont la plupart des politiques dès qu'ils sont investis d'un moignon de responsabilité, il a juré que l'affaire de l'Internet illégal ne sera close qu'une fois les personnes impliquées jetées au trou. Venant du président de la commission parlementaire des Télécoms, représentant un parti qui gère son propre réseau illégal, la saillie ne manque pas de sel. À ce train, pourquoi pas al-Nosra à la tête de la Sûreté générale ?
Autre éminence, mais barbotant dans la cour des grands : le ministre des Télécoms. Il a été le premier à dénoncer les margoulins du Web, faisant démarrer l'enquête à grands coups de cymbales. Deux ou trois noms de comparses ont été jetés en pâture à la presse, et puis... plus rien ! Mais Boutros qui roule n'amasse pas mousse, et force pour lui a été de se rabattre sur Israël, seul idiot utile à qui on peut faire porter la kippa sans même s'embarrasser à picorer dans les preuves. On voit ça d'ici : des milliers d'agents hébreux à papillotes faisant du porte-à-porte auprès des Libanais pour leur vendre des abonnements Internet. Après la bombe, la connexion à fragmentation...
Résultat pratique : les responsables passent leur temps en prêchi-prêcha au nom de l'État de droit, mais dès qu'il s'agit de donner un coup de balai, la femme de ménage affiche sa ménopause. Le problème c'est que chez nous, suffit pas de faire le ménage. Faut aussi sortir les poubelles.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
YIA AKHI... SI TOUS LES MAUX QUE NOUS ENDURONS NE NOUS VIENNENT QUE D,ISRAEL... C,EST QUE TOUS NOS PANURGES SONT... LOGIQUEMENT PARLANT... DES ISRAELITES ALORS !
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 14, le 22 avril 2016