Formation à la médiation et à la communication non violente à Tripoli

« Sensibiliser les étudiants à la gestion amiable des conflits en exploitant les outils de la médiation permettant la communication non violente » est l'objectif de la formation organisée le 9 avril au Centre numérique francophone de Tripoli (CNF) par le Bureau Moyen-Orient de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et son CNF à Tripoli, le Bureau régional de l'Unesco à Beyrouth et le Centre professionnel de médiation (CPM) de l'USJ. Plus d'une dizaine d'étudiants, de différents horizons et en provenance de diverses universités — Université libanaise (UL), Université Saint-Joseph, Université Jinan, Université Notre Dame de Louaïzé et Université libano-française (ULF) —, ont bénéficié de cette formation. L'atelier intitulé « Initiation à la médiation et à la gestion des conflits » a été animé par Zeina Huseini Majzoub et Lamia Hitti, toutes deux formatrices au CPM. « C'est la première formation du genre à Tripoli. Elle est pratique et s'adresse aux étudiants. Une nouvelle idée à propager », lance Imad al-Kassaa, responsable du CNF de Tripoli.

Les clés pour transformer son quotidien
« La formation visait à présenter la médiation, son importance dans la vie professionnelle et personnelle de chacun, les différentes étapes de la communication non violente, les outils de médiation, le règlement des conflits et les difficultés auxquelles est confronté le médiateur », explique M. Kassaa en insistant sur l'efficacité des méthodes d'apprentissage utilisées par les formatrices qui ont réussi à motiver et à impliquer les participants. « Ces derniers avaient la liberté de communiquer et d'exprimer leurs avis. D'ailleurs, nous avons reçu des échos très positifs de la part des étudiants », poursuit-il.
Mirvat Abbas est étudiante en master de littérature française à l'UL. Elle se dit transformée par cet atelier. « Habituellement, je suis du genre à m'emporter facilement. Mais grâce à cet atelier, j'ai vu comment on peut communiquer d'une manière non violente. Et j'ai décidé d'appliquer tout de suite ces méthodes dans ma vie personnelle et familiale. L'impact s'est fait ressentir très rapidement. Il n'y plus de place pour l'agressivité chez nous », raconte Mirvat qui s'est retrouvée après la formation en train de jouer le rôle de médiateur auprès de son entourage. La jeune femme, qui s'est intéressée à l'atelier par « curiosité », confie avoir beaucoup apprécié « les échanges, les questions qui ont été posées et qui évoquent des problèmes que nous vivons au quotidien », l'attitude des formatrices et l'apport culturel que cet atelier a ajouté à sa vie. « C'est une découverte pour moi, une ouverture sur un nouveau monde, sur une autre façon de penser et d'agir », s'enthousiasme-t-elle, émue. Très motivée, elle caresse, dorénavant, l'idée de se spécialiser dans la médiation.
Henri Mrad, lui, a 23 ans. Étudiant en 3e année de génie civil à l'ULF, il partage l'enthousiasme de Mirvat. « Le contenu de la formation et les discussions étaient très intéressants. Nous avons appris les raisons qui mènent aux conflits telles que les préjugés, les idées préconçues et l'écoute sélective. Les exercices que nous avons effectués étaient également très efficaces », précise-t-il. Le jeune homme admet avoir eu, comme d'autres, des doutes sur la possibilité d'adopter de telles méthodes de communication au Liban. « Mais les formatrices nous ont assuré que même dans les régions très éloignées, les gens font preuve d'ouverture envers la médiation et la communication non violente », révèle-t-il. Et de conclure, convaincu : « Ces méthodes pourront constituer une sorte de prévention pour contrer les problèmes et les conflits qui peuvent surgir dans la vie de chacun de nous. »
Deux autres formations, portant sur le même thème, seront organisées par l'AUF, l'Unesco et le CPM de l'USJ au Point d'accès à l'information (PAI) de Denniyé et au CNF de Tripoli.