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À La Une - Cuba

Raul Castro maintient le cap économique et exclut toute "thérapie de choc"

Le président cubain justifie la timidité des réformes par le souci du gouvernement de ne laisser aucun des 11,1 millions de Cubains au bord du chemin.

Ni "thérapie de choc", ni "privatisations": le président cubain Raul Castro a prévenu samedi que l'Etat garderait la main sur l'économie de l'île. Photo REUTERS/Omara Garcia/AIN/Handout via Reuters

Ni "thérapie de choc", ni "privatisations": le président cubain Raul Castro a prévenu samedi que l'Etat garderait la main sur l'économie de l'île, douchant les espoirs nourris ces derniers mois par le rapprochement spectaculaire engagé avec les Etats-Unis.

A l'ouverture du Congrès du parti communiste de Cuba (PCC), grand messe du parti unique qui doit définir la ligne politique des cinq prochaines années, Raul Castro a prévenu que les réformes économiques en cours se poursuivraient, mais sans s'écarter du chemin tracé lors du précédent Congrès de 2011.

"Cuba ne pourra jamais se permettre l'application de ce qu'on appelle les thérapies de choc, souvent appliquées au détriment des classes les plus défavorisées de la société", a prévenu M. Castro, 84 ans, dans un discours de plus de deux heures prononcé moins d'un mois après la visite historique du président américain Barack Obama. "Les formules néolibérales qui prônent la privatisation accélérée du patrimoine d'Etat et des services sociaux, comme l'Education, la Santé et la Sécurité sociale, ne seront jamais appliquées sous le socialisme cubain", a encore asséné le président cubain, qui a succédé à son frère Fidel en 2008.

Dans la foulée du précédent Congrès, les 1.000 délégués du parti doivent évaluer l'avancée des 313 mesures économiques approuvées en 2011 pour "actualiser" un modèle à bout de souffle, calqué sur celui de l'ex-URSS.

Mais le président cubain a prévenu que l'économie d'Etat, qui concentre 80% de l'activité sur l'île, "continuerait de constituer la forme principale de l'économie nationale et du système socio-économique", et que le développement des structures privées demeurerait sous contrôle.

"L'entreprise privée évoluera dans des limites bien définies et constituera un élément complémentaire du cadre économique du pays", a-t-il martelé, prédisant l'échec des "aspirations de puissantes forces extérieures" désirant déstabiliser la "révolution" en encourageant le développement du secteur privé.
Ces derniers mois, Washington a assoupli les sanctions économiques contre Cuba en autorisant les entreprises américaines à investir dans le petit entrepreneuriat privé cubain issu des réformes de Raul Castro.

 

(Pour mémoire : Des mots et des gestes, l'intrigante relation Obama-Castro)

 

'Ne laisser personne désarmé'
Réunis à huis clos jusqu'à mardi, les caciques du PCC doivent aussi approuver un programme de développement économique et social qui sera appliqué bien après le départ de Raul Castro, prévu pour 2018, puisqu'il couvre la période 2016-2030.

Pour moderniser son économie, Cuba s'est dotée d'une loi favorisant les investissements étrangers dans un cadre strict, et a ouvert son économie aux petits entrepreneurs indépendants.
Selon les médias officiels, 21% des 313 mesures économiques ont déjà été menées à bien et 77% sont encore en phase de mise en place. Restent 2% mises de côté pour l'instant, "pour diverses raisons".

En parallèle, la diplomatie cubaine s'est activée, menant un spectaculaire rapprochement avec les Etats-Unis et établissant un cadre de dialogue avec l'Union européenne.
Mais l'ouverture annoncée par beaucoup devrait prendre du temps, vu la prudence affichée par les autorités et la lenteur de certaines réformes programmées, comme la suppression du système de double monnaie qui perdure depuis 2004.

Samedi, Raul Castro a justifié la timidité des réformes par le souci du gouvernement de ne laisser aucun des 11,1 millions de Cubains au bord du chemin. "Ce principe, de ne laisser personne désarmé, conditionne en grande partie le rythme de l'actualisation du modèle économique cubain, qui subit de manière indéniable les effets de la crise économique internationale et (...) de l'embargo", a-t-il expliqué en référence aux restrictions économiques et financières imposées à l'île depuis 1962 par les Etats-Unis. "Nous ne permettrons pas que ces mesures génèrent instabilité et incertitude au sein de la population cubaine", a insisté le président cubain.

Ce Congrès devrait aussi se pencher sur une réforme électorale prévue à l'horizon 2018, qui prévoit de limiter les plus hautes fonctions de l'Etat à deux mandats de cinq ans.
Enfin, le PCC devra élire son nouveau Comité central (116 membres actuellement) et son organe directeur, le Bureau politique (14 membres), saint des saints du pouvoir cubain.

Les observateurs vont scruter sa nouvelle composition, qui devrait fournir des enseignements sur l'orientation idéologique et générationnelle du parti en vue de la transition à venir.

 

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A l'ouverture du Congrès du parti communiste de Cuba (PCC), grand messe du parti unique qui doit définir la ligne politique des cinq...

commentaires (2)

Les gens incorruptibles existent en ce bas monde. On en trouve en Amérique du sud , en Asie, et au moyen orient. Cuba à réussit à résister à la pire des situations pendant 50 ans d embargo, c'est pas Obama avec son sourire niais qui arrivera à changer les choses .

FRIK-A-FRAK

11 h 20, le 17 avril 2016

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Commentaires (2)

  • Les gens incorruptibles existent en ce bas monde. On en trouve en Amérique du sud , en Asie, et au moyen orient. Cuba à réussit à résister à la pire des situations pendant 50 ans d embargo, c'est pas Obama avec son sourire niais qui arrivera à changer les choses .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 20, le 17 avril 2016

  • Pourtant ,quand il était chef des services (ou sévices au choix) secrets cubains ,il ne se privait pas de " thérapies de choc " avec les prisonniers politiques enfermés dans les tristement célèbres , prisons cubaines .....

    M.V.

    08 h 39, le 17 avril 2016

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