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Les forces irakiennes reprennent la ville de Hit, nouveau revers pour l'EI

Les députés ont voté la destitution du président du Parlement.

Un char des forces irakiennes le 12 avril 2016 dans la ville de Hit, reprise jeudi 14 avril à l'EI. REUTERS/Stringer

Les forces armées irakiennes ont annoncé jeudi avoir repris la ville de Hit, à l'ouest de Bagdad, au groupe Etat islamique (EI) après des semaines de combats, un nouveau revers pour les jihadistes.

"Des unités antiterroristes ont complètement libéré Hit", a déclaré le commandement des opérations dans un communiqué. "La ville de Hit est libérée de tous les hommes armés de Daech (acronyme arabe de l'EI)", a confirmé à l'AFP Sabah al-Noman, porte-parole des services antiterroristes.

Après avoir repris en février à l'EI Ramadi, chef lieu de la province occidentale d'Al-Anbar, les forces irakiennes ont lancé à la mi-mars une offensive visant à reprendre Hit, à une trentaine de km plus au nord-ouest, l'une des villes les plus peuplées de cette province.

L'EI a perdu du terrain face à l'armée irakienne ces derniers mois mais contrôle toujours de nombreux secteurs de la province d'Al-Anbar, dont la grande ville de Fallouja, située à 50 km de Bagdad, ainsi qu'une grande partie de la province de Ninive, au nord.

L'organisation radicale sunnite continue de mener régulièrement des attaques contre des civils et des forces de sécurité dans les zones sous contrôle gouvernemental.

 

La crise politique s'aggrave
Sur le plan politique, la crise s'est aggravée jeudi, des députés ayant voté la destitution du président du Parlement, une décision contestée qui retarde la formation d'un nouveau gouvernement.

La situation chaotique et confuse au Parlement constitue un revers pour le Premier ministre irakien Haider al-Abadi qui tente de former un nouveau gouvernement de technocrates afin de mener des réformes pour enrayer la corruption. La formation d'un gouvernement stable est cruciale aux yeux d'une partie de la communauté internationale qui soutient l'Irak dans sa lutte pour reprendre les territoires aux mains de l'EI.

Le vote sur la liste des ministres du nouveau gouvernement, prévu jeudi, n'a pas pu avoir lieu, les députés votant pour la destitution du président du Parlement, Salim al-Joubouri, et de ses deux adjoints, ont indiqué des élus.
Mais M. Joubouri, qui n'était pas présent lors de la séance comme ses adjoints, a contesté le résultat du vote, affirmant que le quorum requis de 165 élus n'avait pas été atteint et que sa destitution était donc "inconstitutionnelle". Il a appelé à la tenue d'une nouvelle séance "normale" du Parlement samedi.
Le responsable chargé de compter les députés, Niyazi Oglu, a, lui, affirmé que 173 personnes avaient assisté au vote, alors que deux autres députés ont donné le chiffre de 170 présents.

Le vote de destitution contesté de M. Joubouri, une importante figure sunnite, a suscité la colère du camp sunnite au Parlement. L'Irak est majoritairement chiite mais compte une importante minorité sunnite. "Les appels (à la destitution) vont aboutir à la fin du concept de partenariat politique (entre sunnites et chiites) et au principe de consensus sur lequel le processus politique est basé", indique un communiqué du bloc sunnite lu par le député Ahmed al-Misari.

Pour l'analyste Kirk Sowell, qui publie depuis la Jordanie la lettre d'information "Au cœur de la politique irakienne", le vote de destitution "est sûrement invalide" et Joubouri "a été visé en raison de son alliance avec le Premier ministre Abadi". Ce dernier se heurte à une farouche résistance des partis -y compris de son camp chiite- contre son idée de former un gouvernement de technocrates. Les partis s'inquiètent de perdre les privilèges dont ils bénéficient grâce aux postes de ministres dont leurs membres disposent. Depuis des années, les ministères sont en effet répartis entre les principaux partis qui les dirigent comme leurs propres fiefs.

Le Premier ministre avait présenté le 31 mars au Parlement une liste de 13 candidats qui avait été rejetée.
Les puissants blocs politiques ont par la suite proposé leurs propres candidats, remplaçant sur une nouvelle liste la plupart des noms suggérés par M. Abadi. Même si la liste proposée par M. Abadi est acceptée, les analystes estiment que les ministres technocrates auront une tâche ardue pour mener les réformes. Nombre de fonctionnaires des ministères ont ainsi été nommés sur la base de leur affiliation politique et non sur leurs compétences.



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