Rechercher
Rechercher

Liban - Censure

Bachar Mar-Khalifé : Je n’ai rien à expliquer ni à justifier à propos de cette chanson. Je crée par besoin

En tournée en Europe, Bachar Mar-Khalifé dont l'album « Ya balad » a été interdit au Liban par la Sûreté générale pour cause de « blasphème », a réagi hier à cette décision, en révélant qu'il en a eu vent alors qu'il s'apprêtait à donner son premier concert (lundi) à Beyrouth.
« C'était pour moi le concert le plus important et le plus délicat à gérer émotionnellement. Il s'agissait d'un palier symbolique et de la plus haute importance dans mon modeste parcours : "Revenir" à Beyrouth, et chanter. J'avais cependant appris la décision de la Sûreté générale de ne pas autoriser l'entrée au Liban de mon dernier disque intitulé "Ya Balad". Je portais donc en moi, pour ce concert, un mélange de détermination, d'appréhension, d'envie et de résignation », écrit-il dans un communiqué qu'il a fait parvenir à L'Orient-Le Jour.
Mardi, l'ONG SKeyes pour la liberté de la presse a rapporté que la Sûreté générale (SG) avait décidé, la veille, de censurer la chanson Kyrie eleison de Bachar Mar-Khalifé, qui figure sur l'album « Ya Balad ». La Sûreté générale reproche à l'artiste certains passages de cette chanson, qui, selon elle, « portent atteinte à l'entité divine ». La chanson devra donc être supprimée de l'album pour que ce dernier puisse être diffusé, selon la décision de la SG.
« Au moment où j'écris ces lignes, je suis dans le train, de retour d'un concert en Suisse où j'ai joué dans un temple en solo, sous une croix. Je me suis dit : quelle belle ironie du sort que de me retrouver à cet endroit 24 heures après que l'affaire eut été rendue publique ! Était-ce là une chance que m'offrait Dieu pour me repentir ? Bien sûr que j'ai chanté Kyrie eleison, et plus fort que jamais, comme je l'ai chantée à Beyrouth et comme je la chanterai partout où je voudrai crier mon ras-le-bol des institutions politiques ou religieuses qui veulent régir nos vies comme si nous vivions au Moyen Âge, crier mon humanité face aux appareils de répression des esprits, face à la pauvreté intellectuelle imposée par un modèle de société où l'argent est la référence unique. Crier aussi mon être, le refus de me soumettre à qui que ce soit ou à quoi que ce soit. Je doute, je cherche, je questionne, je chante, je capitule, non je ne capitule pas, j'abandonne, je continue, je chante, j'aime, je bois, je danse, je me trompe, je vis », poursuit le chanteur.
« Je suis entre le rire et les larmes, dit encore Bachar Mar-Khalifé, quand je pense aux fonctionnaires de la SG qui se penchent quotidiennement dans leur bureau sur une hypothétique sûreté "culturelle". Il me semble étrange qu'ils soient aussi efficaces dans le domaine de la censure alors que la sécurité fait défaut dans plusieurs domaines au Liban. Et si toute cette énergie était mise à contribution pour trouver par exemple une solution à un vrai problème sécuritaire : les déchets qui pourrissent les fleuves, l'air et la terre de nos enfants ? On pourrait trouver une solution également pour tous les stocks de CD, de films, de livres et autres en possession de la SG : les distribuer gratuitement aux gens pour contribuer ainsi à la liberté intellectuelle, favoriser le sens critique des esprits libres au Liban, et nous sauver de la médiocrité ambiante véhiculée par les chaînes de TV qui diffusent tout ce qui contribue à l'aliénation des cerveaux, la castration de l'idée d'émancipation et la vulgarisation des identités. »
« Cette affaire m'était personnelle tant qu'elle n'était pas rendue publique. Je l'ai portée comme un fardeau. Un vrai calvaire que de la porter seul pendant les jours précédant le concert. Mais, aujourd'hui, elle est devenue celle de toutes les âmes libres du Liban et au-delà des frontières, comme à chaque fois que les libertés ont été piétinées. Je n'ai rien à expliquer ni à justifier à propos de cette chanson. Je crée par besoin, c'est mon métier. Je ne réponds de rien, à personne, ni à une quelconque autorité, c'est mon métier », ajoute le chanteur qui s'adresse ensuite en ces termes à ceux qui l'ont censuré : « À toi qui te caches au bureau de la censure, toi qui décides ce qu'il faut ou non autoriser, toi qui te poses en garant de la morale publique et qui te mets au-dessus même de ton Dieu, dis-moi qui tu es, ton nom, ton visage, comme je le fais pour mes morceaux. Je suis en droit de savoir qui veut m'apprendre à découper mes mots au rythme de la musique et qui veut m'apprendre ce qu'est la poésie. »
La Sûreté générale a justifié sa décision en se fondant sur trois passages précis de la chanson. Dans l'un d'eux, le chanteur chante en arabe « erhamna », ce qui veut dire littéralement en français « prends pitié de nous », mais en le découpant en trois syllabes, avant de prononcer le mot en entier. Or la première syllabe signifie pénis, en langage familier. Le deuxième reproche concerne les mots « fiche-nous la paix » qui suivent le mot « erhamna », s'adressant à Dieu. Enfin, dans le dernier passage mis en cause par la SG et qu'elle a considéré comme une atteinte à l'entité divine car véhiculant, selon elle, l'idée que le chanteur a été contraint par Dieu à pratiquer le jeûne et la prière, il est dit ceci : « Seigneur, cela fait cent ans que je jeûne et que je prie. »
Et Bachar Mar-Khalifé de conclure en saluant « le courage de ceux qui sont libres de se soulever pour un Liban meilleur, dans un contexte global qui nous pousse vers la haine et vers le chuchotement ». « Entendre crier liberté est l'acte de résistance ultime ! Je suis plein d'espoir, et je vous remercie avec cette citation de Pierre Deproges : "Einstein, Dieu ait son âme, et moi-même, Dieu lâche la mienne..." Paix sur vous mes amis. »

En tournée en Europe, Bachar Mar-Khalifé dont l'album « Ya balad » a été interdit au Liban par la Sûreté générale pour cause de « blasphème », a réagi hier à cette décision, en révélant qu'il en a eu vent alors qu'il s'apprêtait à donner son premier concert (lundi) à Beyrouth.« C'était pour moi le concert le plus important et le plus délicat à gérer...

commentaires (2)

LE MAR-KHALIFE (EST-IL CANONISE?) EST TOUT EXEPTE L,HUMILITE DONT IL S,AFFUBLE SINON IL AURAIT GARDE SON NOM DE KHALIFE TOUT SEC COMME SON PERE ET SES FRERES... QUAND A ECRIRE OU CHANTER PAR -BESOIN-... BIDDA LAMME 3A BEB IL KNISSE BARKI ? MON AMI ON PEUT ECRIRE ET CHANTER SANS PROVOQUER. DIRE LES MEMES CHOSES PLUS CLAIRES ENCORE AVEC D,AUTRES MOTS NON SUJETS A EQUIVOQUE ET LES PRONONCER COMME IL FAUT... IRHAMNA DEVRAIT ETRE PRONONCEE IRHAMNA... LUI DONNER UNE COULEUR DE SEXE EST LE MOINS QU,ON PUISSE DIRE HONTEUX !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 52, le 14 avril 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LE MAR-KHALIFE (EST-IL CANONISE?) EST TOUT EXEPTE L,HUMILITE DONT IL S,AFFUBLE SINON IL AURAIT GARDE SON NOM DE KHALIFE TOUT SEC COMME SON PERE ET SES FRERES... QUAND A ECRIRE OU CHANTER PAR -BESOIN-... BIDDA LAMME 3A BEB IL KNISSE BARKI ? MON AMI ON PEUT ECRIRE ET CHANTER SANS PROVOQUER. DIRE LES MEMES CHOSES PLUS CLAIRES ENCORE AVEC D,AUTRES MOTS NON SUJETS A EQUIVOQUE ET LES PRONONCER COMME IL FAUT... IRHAMNA DEVRAIT ETRE PRONONCEE IRHAMNA... LUI DONNER UNE COULEUR DE SEXE EST LE MOINS QU,ON PUISSE DIRE HONTEUX !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 52, le 14 avril 2016

  • Bravo ! Bahdalônne, une fois pour toutes....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 39, le 14 avril 2016

Retour en haut