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Liban - Justice

Une contre-enquête locale pourrait établir l’innocence du P. Mansour Labaki

Des courriels obtenus par piratage prouveraient le caractère diffamatoire des accusations de « crimes sexuels sur mineures » lancées contre le prêtre.

La chambre de mise en accusation du Mont-Liban, présidée par Afif Hakim, agissant sur instruction du parquet, a insisté pour que sept personnes accusées de faux témoignage par l'avocat du P. Mansour Labaki, Me Antoine Akl, dans cette affaire de « crimes sexuels sur mineures » qui a défrayé la chronique ecclésiastique en 2012, soient interrogées.
Mgr Labaki, accusé de « crimes sexuels sur mineures de moins de quinze ans », avait été condamné par la section disciplinaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), par décret du 23 avril 2012, confirmé le 19 juin 2013, à une vie de prière et de pénitence, loin de tout mineur, sous peine d'excommunication et de renvoi de l'état clérical.

 

(Pour mémoire : Le père Mansour Labaky condamné pour abus sexuels sur mineures)


Le juge Afif Hakim a cassé une décision du juge d'instruction Peter Germanos qui avait choisi de suspendre les poursuites contre ces témoins, avant leur comparution. Il lui a demandé de poursuivre son enquête ou de s'en désister, officiellement, afin qu'elle soit confiée à un autre juge d'instruction.
M. Germanos avait abandonné le dossier, se déclarant incompétent dans une affaire qui concerne l'Église catholique, lit-on sur Internet.
Les personnes accusées dont les noms sont cités par l'Agence nationale d'information (Ani-officielle) sont Céleste Akiki, Mario Akiki, Marlène Ghanem, Myrna Azar Haddad, Christiane Boulos Bontemps et Raymonda Maalouf.


Ces témoins doivent répondre, comme acteurs, complices ou instigateurs, des chefs d'accusation suivants : faux témoignage, incitation à faux témoignage, connivence, menaces, diffamation, diffusion de documents privés, falsification et association de malfaiteurs.
Par contre, M. Hakim a laissé à la compétence des tribunaux italiens et français le soin d'interroger les témoins étrangers soupçonnés d'instigation ou de connivence dans cette affaire par les avocats du P. Labaki.
L'affaire remonte à plus de trois ans. Condamné pour « crimes sexuels sur mineures » par la Congrégation pour la doctrine de la foi, le P. Mansour Labaky s'était plaint du caractère expéditif de la procédure de défense, qu'il avait décidé, d'abord, d'assurer tout seul. Tous les efforts pour obtenir la révision du jugement s'étaient avérés vains. Son dossier avait même été transmis par le patriarche Béchara Raï au pape François. Mais, selon des canonistes cités dans cette affaire sur les réseaux sociaux, « même le pape ne pouvait juridiquement revenir sur cette condamnation et casser la décision d'un tribunal romain ».

 

Rebondissement spectaculaire
Toutefois, l'affaire avait connu un rebondissement voici deux ans, avec la transmission au P. Mansour Labaki de 2 000 courriels électroniques obtenus par piratage par un homme indigné de ce qu'il a jugé comme une injustice inacceptable. Un « Labaki leaks » en bonne et due forme. Son avocat s'en était saisi. Ces échanges, dont l'authenticité ne semble pas faire de doute, pourraient apporter des preuves inédites dans cette affaire, établissant notamment l'inexistence des crimes imputés et le caractère diffamatoire des accusations. Pour le moins, elles jettent un doute sérieux sur la crédibilité de ces accusations lancées contre un prêtre connu pour son action en faveur de l'enfance en détresse, dont la réputation avait été irrémédiablement compromise, sans recours possible. En tout cas, le parquet général du Mont-Liban et la chambre de mise en accusation ont jugé ces contre-accusations suffisamment sérieuses pour justifier la poursuite de l'enquête.

 

 

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