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"Dieu pleure" pour vous, dit le pape aux victimes de pédophiles

Le souverain pontife promet que leurs agresseurs rendront des comptes.

Dieu pleure pour ceux qui ont été agressés", a dit le pape François à des victimes de pédophiles qu'il a rencontrées dimanche à Philadelphie. Drew Angerer/Getty Images/AFP

Dieu pleure pour ceux qui ont été agressés", a dit le pape François à des victimes de pédophiles qu'il a rencontrées dimanche à Philadelphie, promettant que leurs agresseurs rendraient des comptes, signe de son intransigeance sur ce fléau qui a discrédité l’Église catholique américaine.

Le pape achève dimanche un voyage de six jours aux États-Unis, qui a conquis les Américains, de Washington à Philadelphie en passant par New York, sans éviter les sujets qui fâchent, de la répartition des richesses à l'immigration ou encore l'écologie. A l'aube, le souverain pontife a rencontré trois femmes et deux hommes victimes d'abus sexuels perpétrés non seulement par des prêtres mais aussi par des éducateurs ou des membres de leur famille. "Dieu pleure pour ceux qui ont été agressés. Ceux qui ont souffert sont devenus de vrais héros de la miséricorde", a-t-il dit, promettant que les responsables "répondront de leurs actes" et qu'il serait "très attentif à cette question".

Au Vatican, il avait déjà pris des mesures fortes en juin, limogeant deux évêques américains qui avaient fermé les yeux sur ces forfaits et en créant une instance judiciaire chargée de juger les évêques ayant couvert des crimes pédophiles. Le pape avait déjà évoqué le scandale à plusieurs reprises durant son voyage, mais de manière jugée trop discrète. Il a demandé aux évêques mercredi à Washington que ces "crimes" ne se "répètent jamais" et évoqué à New York la "honte" suscitée par ces abus.

Benoît XVI avait rencontré des victimes à Boston en 2008. En rencontrant des victimes d'actes pédophiles commis par des prêtres, mais aussi par des éducateurs ou des proches, le pape a voulu montrer que ce fléau ne touche pas que l'Eglise catholique, au risque d'irriter les associations de victimes. Des dizaines de milliers d'enfants et d'adolescents avaient été abusés sexuellement par des prêtres et des religieux. Certains évêques avaient fermé les yeux et protégé les prêtres accusés d'abus.

 

(Lire aussi : Sophia, 5 ans, nouvelle figure des sans-papiers aux Etats-Unis grâce au pape)

 

Dernière messe géante
Jorge Bergoglio, 78 ans, devait ensuite se rendre dans la prison de Curran-Fromhold pour y parler avec une centaine de détenus. Il devait présider dans l'après-midi sur l'artère centrale de Philadelphie sa dernière messe géante en présence d'un million et demi de personnes, en clôture de la huitième rencontre des familles catholiques. Des petits groupes de fidèles affluaient doucement dimanche matin vers l'avenue Benjamin Franklin où doit avoir lieu la messe, dans une ville toujours quadrillée par les forces de l'ordre.

Avant de se rendre à la messe prévue à 16H00 (20H00 GMT), beaucoup de passants s'arrêtaient pour signer de grands portraits du pape François exposés au coin d'une rue. "C'est un tel ange, on sent avec lui que tout va bien se passer", s'exclame Bernadette Silverthorm, 75 ans.
L'artiste Mark G, qui a dessiné ces portraits au stylo à bille et les a répartis dans plusieurs rues de la ville, est baptisé mais n'a "pas de foi particulière". Il estime pourtant que le pape François "est un homme d'amour dans la manière dont il dépeint l'humanité. Il est très humble. Et quand vous avez quelqu'un d'aussi humble, ça touche le coeur des gens".

Tout au long de son voyage, les foules ont été aux rendez-vous le long des avenues, curieuses et séduites par ce pape qui, aux pays des grosses voitures, a voyagé dans sa petite Fiat 500 ou une papamobile ouverte et s'arrêtait pour rencontrer, embrasser, écouter et plaisanter avec les gens. D'un foyer de sans-logis à une école pour enfants d'immigrés, François a privilégié les rencontres directes avec les défavorisés, moments où il semblait être le plus à l'aise.

 

( Lire aussi : Le pape François, "pacificateur" de l'Amérique latine )

 

L'accent a tout de suite été mis sur un sujet qui divise les Américains dans la campagne électorale: l'immigration. Le pape qui s'est défini comme "le fils d'une famille d'immigrés" (italiens en Argentine), s'est référé à Abraham Lincoln et Martin Luther King pour appeler les Américains à s'inspirer de leurs exemples et à retrouver les valeurs fondatrices de la nation américaine: courage, brassage des cultures, liberté religieuse. Il leur a demandé de poursuivre les grandes luttes pour les droits fondamentaux.

Dans un discours historique devant le Congrès, une première pour un pape, il a demandé aux élus d'assumer leurs responsabilités pour assurer une système économique plus équitable et corriger le réchauffement climatique. Il a aussi plaidé devant l'ONU pour les exclus et la protection de la terre.
François a aussi défendu la famille traditionnelle, lieu "d'espérance", et a demandé aux gouvernements d'aider les jeunes couples à fonder des familles: un discours au ton très social et peu moralisateur.
Un autre moment poignant a été la rencontre sur le lieu des attentats du 11-Septembre, à Manhattan, où il a condamné la violence au nom de la religion.

 

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