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À La Une - Conflit

En Afghanistan, le chef des talibans affermit son autorité avant la "saison des combats"

Les guerres intestines n'ont pas empêché les islamistes d'accentuer leur insurrection et de remporter des victoires militaires.

Le chef des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour consolide son autorité sur un mouvement émietté en amont d'une "saison des combats" dont les insurgés assurent qu'elle les verra remporter des victoires "spectaculaires" sur l'armée afghane. AFP / HO

Il élimine certains rivaux et en assujettit d'autres: le chef des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour consolide son autorité sur un mouvement émietté en amont d'une "saison des combats" dont les insurgés assurent qu'elle les verra remporter des victoires "spectaculaires" sur l'armée afghane.

Depuis qu'il a succédé l'été dernier au mollah Omar, le fondateur des talibans, le mollah Mansour a surtout brillé par son absence d'autorité. Nombre de cadres historiques ont refusé de lui faire allégeance au motif que le processus qui a mené à sa désignation a été bâclé et était couru d'avance.

Mais les guerres intestines n'ont pas empêché les talibans d'accentuer leur insurrection et de remporter des victoires militaires qui, si elles ont fait long feu, ont durablement marqué les esprits. A l'image de la prise de Kunduz, verrou stratégique du nord de l'Afghanistan que les talibans sont parvenus à tenir pendant quelques jours en septembre avant d'en être chassés par l'armée afghane soutenue par ses alliés de l'Otan.

 

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Et les islamistes comptent bien réitérer ces coups d'éclat à la faveur de la nouvelle "saison des combats" qui doit débuter dans les prochaines semaines.
"Préparons-nous à porter des coups décisifs à l'ennemi pour l'amour d'Allah, avec une détermination et un entrain à toute épreuve", a ainsi lancé le mollah Mansour dans un message sur le site officiel des talibans il y a quelques jours.

Ces mots d'encouragement sont allés de pair avec une féroce purge doublée d'une opération séduction destinée à ramener les renégats dans le giron du leader officiel. Ainsi, deux des voix les plus critiques, le mollah Abdul Manan et le mollah Mohammed Yaqoub, respectivement frère et fils du défunt mollah Omar, se sont vu décerner des postes à très haute responsabilité au sein de la choura de Quetta, l'organe central des talibans basé au Pakistan. Et la semaine dernière, un autre sceptique, le mollah Qayum Zakir, a finalement fait allégeance au mollah Mansour.

Difficile cependant de dire si ces ralliements en cascade ont été le fruit de décisions volontaires ou si le commandement militaire pakistanais, réputé proche du mollah Mansour, a exercé une quelconque pression. Les plus récalcitrants, le mollah Dadullah et le mollah Rassoul, deux dissidents, ont connu le sort peu enviable de mourir au combat contre les forces de Mansour, pour l'un, et d'être détenu par l'armée pakistanaise, pour l'autre.

 

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"Des victoires spectaculaires"
"Le mollah Mansour est très clairement passé à la vitesse supérieure dans sa stratégie de consolidation du pouvoir", estime Michael Kugelman, analyste au centre de réflexion américain Woodrow-Wilson. "Mansour a bien compris que le temps était venu de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éliminer la plus grande faiblesse des talibans: leurs luttes de pouvoir internes".

Il est aidé en cela par une série de victoires sur le terrain qui ont conféré un supplément de crédit à son statut de commandant militaire, mais aussi ragaillardi ses troupes. Il y a eu l'invasion de Kunduz à l'automne, puis la prise de plusieurs districts dans le Helmand, une province du Sud où est produit la majeure partie de l'opium afghan.

A en croire ses lieutenants, le mollah Mansour ne compte pas s'arrêter là.
"Mansour se prépare à une vaste offensive militaire et à encore plus de victoires spectaculaires remportées sur le gouvernement cette année", assure à l'AFP le mollah Qasem, un ancien commandant taliban basé dans le Helmand. "Une fois qu'il aura remporté ces victoires, peu de commandants oseront encore remettre son autorité en question", ajoute-t-il.

En face, les forces de sécurité afghanes, déjà malmenées cet hiver, se préparent à leur deuxième "saison des combats" sans l'appui des troupes de l'Otan qui se limitent au conseil et à la formation depuis la fin de leur mission de combat en décembre 2014.
"Les forces afghanes vont connaître une année très difficile, d'autant qu'elles sont rongées par la corruption et victimes d'une gestion désastreuse", note l'analyste militaire Atiqullah Amarkhil. "Les combattants talibans ont le moral, tandis que les forces afghanes en sont à lutter pour survivre".

 

 

 

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