Rapt de deux enfants à Hadeth : la mère australienne et huit autres personnes arrêtées

Neuf personnes impliquées dans l'enlèvement de deux enfants, mercredi, rue Sainte-Thérèse, à Hadeth, ont été arrêtées par les Forces de sécurité intérieure pour entrée illégale au Liban, ont indiqué les Forces de sécurité intérieure.

Mercredi, Lahela et Noah el-Amine, âgés de 6 et 4 ans, avaient été kidnappés alors qu'ils attendaient l'autocar de ramassage scolaire en compagnie de leur grand-mère, Ibtissam Berri, et d'une employée de maison. Trois individus armés qui se trouvaient à bord d'une voiture argentée de type Hyundai ont frappé la grand-mère à la tête, avant de prendre la fuite. L'un d'entre eux a même filmé la scène à l'aide d'une caméra.
Peu de temps après, la mère des deux enfants, Sally Faulkner, de nationalité australienne, a appelé son ex-époux, Ali el-Amine, depuis une ligne cellulaire, l'informant que les enfants se trouvaient avec elle. Le couple divorcé se disputait leur garde, mais c'est le père qui avait obtenu gain de cause.

La mère, accompagnée de ses deux enfants, a été localisée, grâce à des recoupements téléphoniques, et arrêtée, avec huit autres personnes, quatre de nationalité australienne, deux Anglais et deux Libanais.
L'enquête devait déterminer que Mme Faulkner, arrivée au Liban à l'insu de son époux, avait planifié le rapt de ses enfants, assistée en cela par les membres d'une « agence privée australienne de récupération », qui l'avaient aidée à les localiser.
Les médias australiens, qui ont rapporté ce fait divers, précisent que les Australiens arrêtés sont : la journaliste Tara Brown, le producteur Steven Rice et deux cameramen. L'équipe australienne filmait, pour le compte de la chaîne australienne Channel 9, l'opération menée par « une agence privée de récupération d'enfants ». Toujours selon ces médias, la mère australienne accuse son ex-mari libanais d'avoir refusé de permettre à leurs deux enfants de rentrer en Australie après des vacances au Liban.
« Il semble que l'équipe de télévision soit impliquée dans le rapt de deux enfants », a précisé hier le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk.

Incident diplomatique ?
La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, citée par ces médias, devait confirmer que les journalistes de Channel 9 étaient arrêtés. « Nous cherchons urgemment à déterminer l'endroit où ils se trouvent et s'ils sont en bonne santé, et avons proposé toute aide consulaire appropriée », a-t-elle affirmé. Au sujet d'un des ressortissants britanniques arrêtés, la source sécuritaire citée a précisé qu'il s'agissait du propriétaire d'un yacht mouillant en haute mer, à bord duquel les enfants et leur mère devaient être exfiltrés.
Les FSI devaient plus tard indiquer, via leur compte Twitter, que les enfants ont été remis à leur père suite à une décision de justice.

Mercredi soir, des médias locaux avaient rapporté que les enfants et la mère passaient la nuit à l'ambassade d'Australie. Interrogé hier à ce sujet, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'est contenté de répondre : « Nous agirons conformément à la loi. » Mais de source indépendante, on assure que si la police parvient à prouver la complicité, au moins passive, de l'ambassade dans cette affaire, on ne serait pas loin de l'incident diplomatique.