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À La Une - conflit

Accord de cessez-le-feu entre l'Azerbaïdjan et les séparatistes du Nagorny-Karabakh

Les interrogations demeurent concernant le sort des territoires conquis par les armées de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pendant les affrontements.

L'Azerbaïdjan et les autorités séparatistes de la région disputée du Nagorny-Karabakh ont annoncé mardi avoir conclu un accord de cessez-le-feu après quatre jours d'intenses combats qui ont fait au moins 64 morts. AFP / PAN Photo / Davit Abrahamyan

L'Azerbaïdjan et les autorités séparatistes de la région disputée du Nagorny-Karabakh ont annoncé mardi avoir conclu un accord de cessez-le-feu, salué par l'OSCE, après quatre jours d'intenses combats qui ont fait au moins 64 morts.

La Russie et un groupe de médiateurs internationaux, américains, français et russes, parrains du fragile processus de paix dans cette région stratégique du Caucase, ont immédiatement appelé les belligérants à respecter leurs engagements. Peu après l'annonce de la trêve, le président russe Vladimir Poutine a eu des entretiens téléphoniques avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais, Serge Sarkissian et Ilham Aliev, et "a appelé les deux parties à assurer d'urgence l'arrêt total des combats et à respecter le cessez-le-feu".
Le chef de l'Etat russe a également souligné la nécessité pour les Arméniens et les Azerbaïdjanais de relancer "le processus de négociations" pour permettre "un règlement pacifique" de ce conflit vieux de 28 ans.

Le groupe de Minsk sur le Karabakh, constitué au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de représentants de la France, des États-Unis et de la Russie et chargé de trouver une issue à ce "conflit gelé", a lancé un appel similaire à l'issue de sa réunion à Vienne.
Les coprésidents du groupe (trois ambassadeurs spéciaux russe, américain et français) doivent se rendre "dans les prochains jours" à Erevan, à Bakou et dans le Nagorny-Karabakh.

(Lire aussi : Quand le Kremlin tente d’utiliser l’Arménie dans son conflit avec Ankara)

 

Territoires gagnés ?
Les interrogations demeurent cependant concernant le sort des territoires conquis par les armées de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pendant les affrontements les plus violents qui ont opposé ces deux pays ces vingt dernières années. Les bombardements se sont arrêtés mardi après une nuit ponctuée par des tirs sporadiques d'artillerie, selon un photographe de l'AFP présent dans le village azerbaïdjanais de Terter, situé près de la ligne de front.

L'Azerbaïdjan affirme avoir pris le contrôle samedi de plusieurs hauteurs stratégiques au Nagorny-Karabakh et a annoncé son intention d'y "renforcer" ses positions. Pour leur part, les autorités séparatistes, soutenues par l'Arménie, n'avaient affirmé être prêtes à discuter d'une trêve que si elles récupéraient le terrain perdu dans la région, reconnue comme appartenant à l'Azerbaïdjan par la communauté internationale.
Le président arménien, Serge Sarkissian, avait quant à lui estimé qu'un cessez-le-feu ne serait possible que si les militaires des deux camps retournaient aux positions qu'ils occupaient avant la reprise des hostilités.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé mardi matin la mort de 16 de ses soldats ces dernières 48 heures, portant le bilan à au moins 64 morts parmi les militaires et les civils des deux côtés de la ligne de front depuis vendredi soir.

"Apocalypse"
La Turquie, alliée traditionnelle de l'Azerbaïdjan, a pour sa part multiplié les déclarations fracassantes durant cette crise. Mardi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a prévenu que son pays resterait aux côtés de l'Azerbaïdjan "jusqu'à l'apocalypse". Auparavant, le président turc Recep Tayyip Erdogan, avait déjà pris le risque d'attiser les tensions en martelant que "le Karabakh retournera un jour, sans aucun doute, à son propriétaire originel", l'Azerbaïdjan.

Ce conflit, dont les sources remontent à plusieurs siècles mais qui s'est cristallisé à l'époque soviétique lorsque Moscou a attribué ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens à la république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan, intervient dans une région du Caucase stratégique pour le transport des hydrocarbures, à proximité de l'Iran, de la Turquie et du Proche-Orient.
L'escalade militaire est survenue au moment où la Russie, qui a de bonnes relations avec l'Arménie, et la Turquie traversent une grave crise diplomatique sur fond de guerre en Syrie.
Après une guerre dans les années 90 ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement azerbaïdjanais, le Nagorny-Karabakh est passé sous le contrôle de forces séparatistes proches d'Erevan. Aucun traité de paix n'a été signé et après une période de calme relatif, la région a connu ces derniers mois une nette aggravation des tensions, Erevan estimant même fin décembre qu'on était revenu à la "guerre".

 

 

Pour mémoire
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La Russie et un groupe de médiateurs internationaux, américains, français et russes, parrains du fragile processus de paix dans cette région stratégique...

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