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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Quand le Kremlin tente d’utiliser l’Arménie dans son conflit avec Ankara

L'intervention en Syrie et la forte détérioration des relations russo-turques ont fait monter d'un cran la tension entre Bakou, Erevan et Stepanakert.

Le président russe en compagnie de son homologue arménien, Serge Sarkissian. Reuters/Aleksey Nikolskyi/Ria Novosti/Kremlin

La guerre en Syrie et le bras de fer entre Moscou et Ankara met l'Arménie dans une position des plus inconfortables. La petite république caucasienne qui entretient avec la Russie une relation forte mais asymétrique pourrait se trouver entraînée dans un conflit qui s'avérerait être pour elle une véritable catastrophe.

 

En effet, le président arménien Serge Sarkissian a effectué jeudi 10 mars une visite de travail de deux jours dans la capitale russe. Le chef de l'État arménien, qui est également le président en exercice de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC, regroupant des pays de l'ex-Union soviétique autour de la Russie), s'est entretenu avec son homologue russe, Vladimir Poutine, des problèmes de coopération bilatérale dans les domaines politique, économique et humanitaire.
M. Sarkissian a fait part, à cette occasion, de son inquiétude devant la détérioration de la situation régionale, le blocage du problème du Haut-Karabakh et les livraisons d'armes russes à Bakou.


En réponse, M. Poutine a tenu à rappeler à son interlocuteur qu'il était cette année président de l'OTSC et qu'à ce titre, il doit agir non pas seulement en tant que chef de l'État arménien mais en tant que président d'une structure internationale particulièrement importante pour la sécurité régionale : « J'espère que je pourrai parler avec vous comme avec le président d'une organisation internationale dont l'objectif est la préservation de la sécurité à nos frontières, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé », a déclaré Vladimir Poutine au cours de son entretien.

 

(Lire aussi : Bilan de l'intervention en Syrie : les experts russes divisés)

 

La montée des périls
L'intervention en Syrie et la forte détérioration des relations russo-turques ont fait monter d'un cran la tension entre Bakou, Erevan et Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh. Les incidents à la frontière entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan, incidents dont Erevan et Bakou se rejettent la responsabilité, sont de plus en plus fréquents.
Plus grave, la Turquie a fortement renforcé son soutien à l'Azerbaïdjan. « Il est grand temps de libérer le Karabakh des Arméniens, la paix ne reviendra que lorsque le dernier Arménien aura quitté la région », a déclaré récemment le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Bakou a très bien compris le message et a durci sa position vis-à-vis de l'Arménie.
Le président azéri qui, lors du quatrième Forum pour un monde multipolaire, a évoqué publiquement « l'occupation des terres azéries par les Arméniens, a également officiellement protesté au Kremlin contre le petit contrat d'armes de 200 millions de dollars avec l'Arménie (par comparaison la Russie a signé avec l'Azerbaïdjan un contrat d'armement d'un montant de 4 milliards de dollars).

 

(Lire aussi : Les politiques de la Turquie pour la paix)

 

Retenir Bakou sans laisser partir Erevan
Pour Moscou, qui depuis 2008 domine de fait, avec l'accord tacite des Américains, le Sud-Caucase, l'essentiel est de sauvegarder la stabilité et l'équilibre entre les intérêts divergents à l'œuvre dans la région.
Dans ce contexte, la lune de miel entre Ankara et Bakou inquiète au plus haut point le Kremlin. « La détérioration des relations avec Bakou qui s'étaient fortement améliorées ces dernières années permettrait une union entre l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie. Or une telle alliance qui va dans le sens des intérêts de la Turquie et de l'Occident va à l'encontre du projet élaboré par le kremlin d'une alliance entre la Russie, l'Arménie et l'Iran », explique sur le site Jamestown Foundation le politologue Serge Makedonov.
D'un autre côté, l'Arménie abrite la base d'Erebouni, seule installation militaire russe dans la région construite en 1995 et fortement renfoncée au début de l'année, vitale pour Moscou. Cependant, malgré l'intensification de la propagande russe, tout le monde en Arménie ne voit pas d'un bon œil la perspective de l'implication de ce pays dans un conflit entre Moscou et Ankara.


Si le ministre arménien de la Défense, Seyran Ohanian, a laissé entendre lors de sa visite en Russie le 10 février que « l'Arménie ne resterait pas neutre en cas de conflit entre la Russie et la Turquie », la plupart des experts sont pour le moins réticents. « Les autorités arméniennes doivent absolument prendre leurs distances, la participation de l'Arménie à un conflit entre Moscou et Ankara serait catastrophique pour notre pays », estime ainsi Manvel Sarkissian, directeur du Centre arménien de recherches stratégiques.

 

 

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En effet, le président arménien Serge Sarkissian a effectué...

commentaires (4)

Allâh yéssétrô ce Tachnag, tant en Syrie qu'au Liban, maintenant que la roue a tourné au profit des Révolutionnaires Sains syriens ! !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 42, le 18 mars 2016

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Commentaires (4)

  • Allâh yéssétrô ce Tachnag, tant en Syrie qu'au Liban, maintenant que la roue a tourné au profit des Révolutionnaires Sains syriens ! !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 42, le 18 mars 2016

  • LES USURPATEURS DE BYZANCE VONT DANSER DANS UN CERCLE FERME OU DES FEUX SONT ALLUMES TOUT AUTOUR... ILS APPELLENT MAMA MERKEL AU SECOURS POUR ENTRER DANS LA BERGERIE... MAIS BIEN QU,ABRUTIS LES EUROPEENS FONT UN PAS EN AVANT ET DEUX EN ARRIERE... LA CONFIANCE EN LES LOUPS D,ATTILA EST DU DOMAINE DE L,ILLUSION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 47, le 18 mars 2016

  • Les turcs aussi sont allés à Kiev pour je ne sais trop quoi . Pauvre turquie d'erdo ...après les kurdes , les alévis , les russes , les bactéries , voilà qu'ils se mettent à dos les arméniens .. Et on ne parle pas des occicons qui lui préparent un khazoo!!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 03, le 18 mars 2016

  • "La plupart des experts sont pour le moins clairs : Les arméniens doivent absolument prendre leurs distances ! Leur participation au conflit entre le régime bääSSyrien aSSadique et ses opposants, a été catastrophique pour ces arméniens !".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 03, le 18 mars 2016

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