À poils et à vapeurs

Abou Bakr al-Baghdadi, le calife guignol à la Rolex, qui a réussi le tour de force de rendre le Baas syrien et le Hezbollah éminemment sympathiques et dont visiblement les SR occidentaux n'ont pas suffisamment lu les œuvres complètes, paraît décidé à poursuivre ses expérimentations européennes au fur et à mesure qu'il se prend chez lui des gamelles dans les grandes largeurs.
Sauf qu'avec les attentats de Paris puis ceux de Bruxelles, le polichinelle panarabe a dû largement puiser dans son stock de kamikazes disjonctés, menaçant du coup d'assécher son réservoir de vierges paradisiaques catapultées au ciel par rafales de 72. Comment va-t-il amortir ses prochains attentats ? Mystère et boule de gomme arabique.
Il reste que ces drames en série montrent pour le moins que les angelots pacifistes américains et européens n'ont pas réussi leur mouillette dans le clafoutis arabe issu du printemps de même nom. Et vas-y que je te mette de la démocratie par-ci, et que je te saupoudre de la liberté par-là, et un jour je t'engage à biffer la corruption, et un autre à mitonner des élections... Prenant les vessies pour des lampes au xénon, ils ont feint d'oublier que chez les dirigeants de ces contrées, la dictature est une maladie sexuellement transmissible.
Trop facile aujourd'hui d'exiger du Tyranneau de Damas honni de débarrasser le plancher. Encore faut-il glaner parmi les margoulins qui l'entourent, le dictateur bouche-trou qui viendra le dégoupiller. Un nouveau Conducator fouettard façon Sissi Empereur d'Égypte, qui n'aura certainement pas le profil « bal des petits Lits blancs » et gouvernera comme on a toujours appris dans cette infortunée région : une caserne, une police politique, un chef.
En face, la population syrienne n'est pas mal lotie non plus, dégustant une bandera de rebelles hétéroclites qui passent leur temps à se castagner et qu'on s'obstine à qualifier de modérés parce qu'ils n'égorgent les mécréants qu'avec de petits canifs d'occasion...
Proche-Orient, zone attardée et paradis des mutants bienheureux. Dieu merci, la vie reste moins chère que partout ailleurs ! Il semble même qu'elle ne vaille strictement rien !

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