De gauche à droite : Jean Kassir, May Daouk, Jad Chaaban, Mona Fawaz et Nayla Geagea.
« Beyrouth, madinati » ou « Beyrouth, ma ville » est la première campagne électorale du prochain scrutin municipal, annoncée officiellement hier au cours d'une conférence de presse tenue dans un restaurant de Manara.
Cette campagne est une initiative qui vise à redonner aux gens le pouvoir de décision locale en reprenant les rennes du conseil municipal par le biais des prochaines élections.
Derrière « Beyrouth, madinati », plus de 200 volontaires, apolitiques, venus d'horizons différents. Certains d'entre eux votent dans la capitale. D'autres y vivent sans y être inscrits. Ce qui les réunit, c'est la volonté d'opérer un changement, « d'autant que la classe politique traditionnelle a montré qu'elle était incapable de gérer les affaires d'une ville ». Ce groupe aspire surtout à se faire l'écho de la capitale et à « consacrer ses valeurs fondamentales, à savoir la primauté du bien commun, la justice sociale, la transparence et la gestion de notre ville dans l'intérêt des futures générations ».
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Pourquoi « Beyrouth, madinati » ? Pour que les habitants de Beyrouth ne soient plus humiliés au quotidien en continuant à payer deux factures d'électricité et d'eau, ainsi qu'une importante facture sanitaire causée par la pollution. Pour que Beyrouth ne soit plus un dépotoir à ciel ouvert. Pour que les femmes qui forment 52 % des électeurs ne restent plus exclues de la vie politique. Pour préserver ce qui reste du patrimoine beyrouthin. Pour permettre aux jeunes de vivre décemment dans la capitale... Mais surtout parce que l'ère des prétextes est révolue et qu'il est grand temps de travailler sérieusement. Cela d'autant plus que « Beyrouth a de nombreux points forts » et que le conseil municipal de la ville « est riche, qu'il jouit de prérogatives et d'importantes ressources financières qui lui permettent de régler de nombreux problèmes et défis ». Selon les organisateurs de la campagne, le conseil municipal possède au moins un milliard de dollars qu'il peut investir pour améliorer le quotidien des habitants de la ville.
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Le programme de cette campagne, tel qu'il a été conçu par des chercheurs, des experts et des militants, repose sur dix points qui visent à améliorer le quotidien des habitants de la ville. La campagne s'engage ainsi à œuvrer à mettre en place un plan de transports publics susceptible d'améliorer la circulation dans la ville ; à développer une stratégie pour la gestion des déchets solides ; à augmenter les espaces verts et les espaces publics dans la ville ; à améliorer les services communautaires ; à préserver le patrimoine naturel et culturel de la ville, notamment le front maritime ; à œuvrer à assurer des habitats, notamment pour les personnes à revenu faible ; de fournir des incitatifs en vue d'un environnement durable ; à œuvrer pour le développement économique et social ; à accorder une priorité à la santé et à la sécurité des habitants ; à œuvrer pour une bonne gouvernance.
La campagne annoncera sa liste de candidats lorsque le ministère de l'Intérieur et des Municipalités annoncera officiellement l'ouverture du délai pour le dépôt des candidatures. Dans l'espoir que ce désir de changement, auquel aspirent des milliers de citoyens exaspérés par la prestation de la classe politique actuelle, se traduira massivement dans les urnes.
Qui sont-ils ?
La campagne « Beyrouth, madinati » a été présentée hier par cinq de ses nombreux membres et volontaires :
– Jad Chaaban, professeur associé en économie à l'Université américaine de Beyrouth et directeur de la campagne « Beyrouth, madinati ».
– Mona Fawaz, professeure associée en études urbaines et urbanisme à l'Université américaine de Beyrouth et coordinatrice de l'élaboration du programme de la campagne aux côtés de militants et d'experts.
– Nayla Geagea, avocate et chercheuse, coordinatrice des affaires légales de la campagne. Elle a également participé à l'élaboration du programme de la campagne.
– May Daouk, architecte d'intérieur et activiste au sein de la campagne.
– Jean Kassir, chercheur et activiste au sein du département des volontaires de la campagne.
Pour mémoire
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Bravo et bon courage!!
07 h 11, le 21 avril 2016