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Culture - Spectacle

« Nahifeh ! Raconte-moi la femme »

Liliane Nemri est à l'affiche de « Nahifeh »* au Métro al-Madina. Ni féministe ni moralisatrice, la comédienne est simplement femme, une et multiple.

Liliane Nemri ne veut ni injurier ni blesser, simplement faire réfléchir en rigolant.

Liliane Nemri est ce qu'on peut appeler une « gentille ». Un mot qui semble peut-être péjoratif pour certains, mais qui porte toute la dimension de ce qu'on désigne par « belle personne », cette espèce en voie d'extinction. Son spectacle au Métro al-Madina a l'apparence d'un manifeste pour la femme. Mais il n'en est rien.

 

Ni grosse ni moche, ni belle ni mince
« Ce n'est ni une autobiographie, ni une déclaration féministe, mais un simple constat. Je me mets en scène pour faire parvenir un message concernant toutes les femmes. Mais je ne suis pas une passionaria, car à mon avis, le sexe féminin est aussi coupable que le masculin dans cette région du Moyen-Orient. Si la femme arabe et libanaise pense que seuls ses atouts physiques la feront accéder à des postes dans le milieu professionnel, le regard des hommes est aussi coupable puisqu'il l'encourage tout autant dans ce sens, » dit Liliane Nemri.

 

Ni Abou Melhem ni Mohammad Chamel
« J'ai toujours su que j'avais des talents d'actrice. » Issue d'une famille de comédiens, fille de Alia Nemri et du surnommé Chrenno, Liliane Nemri s'est d'abord essayée à d'autres métiers. Sans succès. « Alors que mon père me soutenait dans cette décision, ma mère voulait que j'abandonne cette carrière qui, selon elle, n'est pas un gagne-pain. Elle voulait tout simplement que je me marie. Mes premières armes, je les ai faites dans la série télévisée Abou Melhem. Je passais en direct. Plus tard, j'intégrais l'équipe de Mohammad Chamel. Avant de voler de mes propres ailes. » Dans ce spectacle où elle tient seule la scène durant une heure, Liliane raconte son soi, mais aussi les autres. Celles qui n'ont pas le courage de parler de leur statut. « Je ne veux pas faire simplement rire, ni pleurer, ni même faire la morale, mais faire réfléchir. »

 

Ni douce ni amère
« Ce spectacle est un peu moi mais aussi un peu les autres femmes. Je n'ai aucune amertume, ni envers les corpulentes, ni envers les brindilles. Mais je ne peux me permettre d'être dans le déni. Il faut agir et parler. J'ai un seul regret : que les comédien(ne)s talentueux n'arrivent pas à s'affirmer. » Liliane Nemri lance donc un cri à ces femmes pusillanimes. « N'ayez pas peur, affirmez-vous ! » Et à la fin du monologue, à ces dirigeants qui nous gouvernent : « Aimez-nous comme on vous aime et aimez cette terre comme on l'aime. » Un cri qui risque fort d'être entendu autant sa voix éraillée et râpée porte en elle de douceur et de force.

*Ce soir à 21h30 et les mardi 29 et mercredi 30 mars au Métro al-Madina. Liliane Nemri sera aussi à l'affiche du film « Bingo» dans les salles beyrouthines.

Liliane Nemri est ce qu'on peut appeler une « gentille ». Un mot qui semble peut-être péjoratif pour certains, mais qui porte toute la dimension de ce qu'on désigne par « belle personne », cette espèce en voie d'extinction. Son spectacle au Métro al-Madina a l'apparence d'un manifeste pour la femme. Mais il n'en est rien.
 
Ni grosse ni moche, ni belle ni mince« Ce n'est ni une...

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Mahdoûméh....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 15, le 23 mars 2016

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Commentaires (1)

  • Mahdoûméh....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 15, le 23 mars 2016

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