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Liban - Crise des déchets

La commission des Finances planche sur le dossier de Sukleen

Le dossier sera aujourd'hui à l'ordre du jour de la 16e séance de dialogue national, à Aïn el-Tiné.

Ibrahim Kanaan montre à la presse une copie des documents qui lui ont été remis par le CDR. Photo Sami Ayad

On n'en finit pas de tourner en rond dans l'affaire des déchets ménagers. À deux jours du Conseil des ministres qui doit normalement adopter une décision pour en finir avec cette crise, on en est toujours à se concerter, au niveau officiel, sur les moyens de surmonter les obstacles qui se posent devant l'ouverture, dans plusieurs régions libanaises, de décharges répondant aux normes internationales relatives à l'enfouissement et au traitement des ordures ménagères. La question doit être examinée aujourd'hui dans la journée par les pôles politiques qui se retrouveront à Aïn el-Tiné pour le 16e round de la Conférence nationale de dialogue.
Elle sera aussi à l'ordre du jour d'une réunion nocturne que la commission ministérielle chargée de régler ce problème doit tenir au Sérail. La tenue du Conseil des ministres, jeudi, dépend en grande partie de ces assises au cours desquelles les résultats des concertations politiques entreprises au cours des derniers jours au sujet de l'option des décharges seront passés en revue.
Entre-temps, la commission parlementaire des Finances et du Budget planche sur un dossier de plus d'un millier de pages liées à la gestion du dossier des déchets par la compagnie Sukleen et par les autorités libanaises. Les documents (des contrats ainsi que la correspondance entre le Conseil du développement et de la reconstruction et le gouvernement) sont tous consignés sur un CD qui a été remis par le président du CDR, Nabil Jisr, à Ibrahim Kanaan, président de la commission qui a tenu hier sa deuxième réunion en présence de tous ses membres, de M. Jisr, des conseillers du ministre de l'Environnement, Manal Moussallem et Ghassan Sayyah, ainsi que du directeur des Finances, Alain Bifani.

Absence des ministres
Pas de ministres donc à cette réunion qui s'est attaquée pourtant à la façon avec laquelle l'exécutif a géré vingt années durant le dossier des déchets. Cette absence a été déplorée par M. Kanaan qui a exprimé le souhait que les ministres concernés assistent aux prochaines réunions, étant donné l'importance et la gravité du sujet traité. Grâce aux documents fournis par le CDR et qui seront remis au parquet financier, les parlementaires vont pouvoir connaître le coût du ramassage des ordures par Sukleen, les taxes et les intérêts servis en cas de retards de paiement et, plus important encore, prendre connaissance des procès-verbaux des « réunions de la quarantaine, voire la cinquantaine (selon M. Kanaan) de commissions ministérielles qui, à tour de rôle, recommandaient le renouvellement du contrat » avec la compagnie de Mayssara Succar. « Rien qu'au cours des deux dernières années, 12 commissions ministérielles ont été formées. Celles qui les ont précédées finissaient toujours par recommander que le dossier soit confié au CDR, ce qui entraînait un renouvellement du contrat de l'entrepreneur, aux mêmes conditions », ainsi que celui du consultant. « Depuis 2001, les contrats de ramassage, de nettoyage et de traitement des ordures sont renouvelés systématiquement chaque six mois. (...) En 2006, le gouvernement a établi un plan de gestion qui prévoyait l'aménagement de 25 décharges, mais, subitement, ce plan a été suspendu et la gestion des déchets a été de nouveau confiée au CDR », a rappelé M. Kanaan.
En vingt ans, le ramassage et le traitement des ordures a coûté à l'État près de deux milliards de dollars, selon les explications du député, sachant que les conditions fixées pour le traitement n'ont pas été respectées. « Nous avons appris grâce aux appels d'offres lancés récemment que 60 à 65 % des ordures auraient dû être traitées par Sukleen, en fonction des contrats signés avec elle alors que cette proportion n'a pas dépassé les 5,9 % au cours des dernières années ». « Sukleen a été payée 643 millions de dollars pour le traitement des ordures », a expliqué le député à L'Orient-Le Jour, en précisant que le consultant chargé de s'assurer que la société se conforme aux dispositions du contrat signé avec le CDR, « notamment pour le traitement des détritus, a été à son tour payé 5 millions de dollars chaque année, pour un travail qui n'a pas été fait », a-t-il précisé, avant de promettre d'expliquer tous les détails de l'épopée des déchets au Liban une fois que la commission aura étudié tous les documents.
Au cours de la réunion qu'elle doit tenir la semaine prochaine, la commission doit notamment écouter les explications du CDR au sujet du traitement des déchets qui n'a été effectué que dans une proportion minime et des sommes payées pour cela.

On n'en finit pas de tourner en rond dans l'affaire des déchets ménagers. À deux jours du Conseil des ministres qui doit normalement adopter une décision pour en finir avec cette crise, on en est toujours à se concerter, au niveau officiel, sur les moyens de surmonter les obstacles qui se posent devant l'ouverture, dans plusieurs régions libanaises, de décharges répondant aux...

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