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Liban - liban

L’affaire de la corruption au sein de l’Inspection centrale aux mains du « médiateur du Premier ministre »

Bou Faour vante les qualités de Georges Awad et promet le recours à la loi pour trancher.

Bou Faour reconnaît à son tour l’ampleur de la corruption qui prévaut au sein de l’administration libanaise.

« La situation à l'Inspection centrale n'est pas saine et l'institution ne peut pas continuer sur cette voie. » C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, à l'issue d'une réunion avec le directeur général de l'organisme, Georges Awad. Ce dernier avait demandé il y a quelques jours au Premier ministre, Tammam Salam, à être relevé de ses fonctions, en signe de protestation contre ce qu'il a décrit comme des interférences politiques et contre la corruption de l'un des membres de son équipe de travail.
M. Awad avait exprimé son rejet de « toute ingérence de parties politiques dans l'ouverture de quelconques dossiers ». En ce qui concerne les accusations de corruption au niveau du dossier de la crise des déchets que le mouvement civil « Nous réclamons des comptes » lui demande de trancher, Georges Awad a précisé qu'il s'agit d'« une décision qui relève du Conseil des ministres et non des prérogatives de l'Inspection centrale ».

Mais le dossier des déchets n'est que la partie visible de l'iceberg dans cette affaire. Car c'est pour des raisons tout à fait autres que le directeur de l'Inspection centrale Georges Awad – dont M. Bou Faour a vanté hier l'intégrité et la droiture – a voulu rendre le tablier.
Depuis un certain temps, rien ne va plus entre M. Awad et l'un de ses adjoints, l'inspecteur général financier, Salah el-Danaf, accusé de corruption par son propre directeur hiérarchique.
Contactée par L'Orient-Le Jour, une source proche du dossier a précisé que la guerre a été déclarée entre les deux hommes autour d'une affaire de biens-fonds enregistrés au nom de Salah el-Danaf et de plusieurs membres de sa famille, dans la région de Abadiyyé, à des prix dérisoires, soit à « 4 dollars le mètre carré », de manière à pouvoir se dérober au paiement des taxes dues à l'État.

Certes, reconnaît la source, la corruption qui prévaut au service du registre foncier est bien connue de tous.
« Sauf que lorsqu'un membre de la commission de l'Inspection centrale – censé donné le bon exemple et combattre les déviations – baigne lui-même dans une affaire aussi scandaleuse, cela devient inacceptable. »
C'est la raison pour laquelle M. Awad refuse depuis de « réunir les membres de l'organisme, ne voulant plus se retrouver en présence d'un membre aussi corrompu, qui a été jusqu'à déchirer le procès-verbal des échanges à la dernière réunion ». De plus, ajoute la source précitée, l'épouse de Danaf est « elle-même inspectrice de contrôle » au sein du même organisme, agissant sous les directives de son époux, « une hérésie dont l'État est directement responsable », commente encore la source.

À l'issue de la réunion avec M. Awad, M. Bou Faour a insisté sur la nécessité pour les membres de « la commission de l'Inspection de se réunir et de prendre des décisions », alléguant le fait que « la corruption qui prévaut dans l'administration a besoin de conforter le processus de reddition des comptes au sein des institutions ». Le ministre a ajouté : « Le juge Georges Awad est intègre et personne n'a de doute à ce sujet. Toutefois, il ne faudrait pas que des considérations de type personnel ou autres puissent prévaloir sur la nécessité de réunir la commission et de prendre les décisions. »
Selon lui, la solution « sera trouvée conformément au respect de la loi ». Le ministre s'est engagé à poursuivre les contacts en coordination avec le Premier ministre, en vue de trouver une issue.
Interrogé sur le souhait exprimé par le juge Awad de démissionner, M. Bou Faour a indiqué que cette option n'est pas souhaitable. « Nous tenons à un magistrat aussi intègre et transparent que M. Awad, de même que nous tenons à la commission en tant que telle. S'il y a des accusations ( adressées contre l'un de ses membres ) elles seront évoquées dans le cadre de la loi et des règles procédurales », a-t-il dit.

Fait surprenant par son timing, la commission de l'Administration et de la Justice présidée par Robert Ghanem a tenu hier une réunion « pour examiner le projet de loi visant à amender le texte régissant l'Inspection centrale ». Fait encore plus curieux, aucun représentant de l'Inspection centrale, directement concernée, n'a été invité aux discussions. Seuls les représentants du Conseil de la Fonction publique et du Haut-Conseil de discipline étaient présents.

 

Pour mémoire
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« La situation à l'Inspection centrale n'est pas saine et l'institution ne peut pas continuer sur cette voie. » C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, à l'issue d'une réunion avec le directeur général de l'organisme, Georges Awad. Ce dernier avait demandé il y a quelques jours au Premier ministre, Tammam Salam, à être relevé de ses fonctions, en signe...

commentaires (1)

ah ben oui, a force d'enregistrer des biens fonds a moitie prix, le fonctionnaire s'est dit notre phrase culte: chou wekfit 3alayeh? ca devrait etre inscrit dans notre constitution parceque ca resume notre pays foireux

George Khoury

10 h 42, le 08 mars 2016

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Commentaires (1)

  • ah ben oui, a force d'enregistrer des biens fonds a moitie prix, le fonctionnaire s'est dit notre phrase culte: chou wekfit 3alayeh? ca devrait etre inscrit dans notre constitution parceque ca resume notre pays foireux

    George Khoury

    10 h 42, le 08 mars 2016

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