Georges Awad demande à être relevé de ses fonctions

Le directeur général de l'Inspection centrale, Georges Awad, a affirmé samedi avoir demandé au Premier ministre, Tammam Salam, à être relevé de ses fonctions, en signe de protestation contre ce qu'il a décrit comme des interférences politiques.
Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à la suite d'un sit-in du collectif « Nous réclamons des comptes » qui entendait protester contre l'« inaction » de la commission de l'Inspection centrale face à « ceux qui volent l'argent public », M. Awad a exprimé son rejet de « toute incursion de parties politiques dans l'ouverture de quelconques dossiers » car, a-t-il estimé, « si l'Inspection centrale devient partiale, elle perdra toute crédibilité ».
Concernant les accusations de corruption au niveau du dossier de la crise des déchets que le mouvement civil lui réclame de trancher, le directeur général de l'Inspection centrale a affirmé avoir assuré à maintes reprises que le dossier n'est pas entre ses mains, précisant qu'« il est entre celles du Conseil des ministres et que c'est lui qui a le dernier mot dans cette affaire ».
M. Awad a toutefois reconnu que la corruption sévissait à plusieurs niveaux au sein des institutions, mais a affirmé que les différentes missions d'inspection assuraient leurs fonctions. Il a ensuite fustigé les agissements de l'inspecteur général financier, Salah el-Danaf, l'accusant de corruption, notamment au niveau de certains biens immobiliers. Ce denier n'a pas tardé à réagir devant la presse, dénonçant le comportement et les accusations de M. Awad.

Le sit-in de « Nous réclamons des comptes »
Ces accusations réciproques sont intervenues après les sit-in organisés par le collectif « Nous réclamons des comptes » devant le siège de l'Inspection centrale et devant le Sérail au cours desquels le mouvement civil a fustigé l'Inspection centrale qui « ne remplit pas son rôle dans la préservation des deniers publics ». Dans un communiqué qu'il a publié, le mouvement a affirmé que M. Awad « persiste à ne pas convoquer la commission de l'Inspection centrale bien qu'un décret réglementant cet organisme impose qu'il se réunisse deux fois par mois, ainsi qu'en cas de nécessité ». Il a également estimé que l'objectif essentiel de ce manquement est de « faciliter le vol des fonds publics », dénonçant par ailleurs l'existence d'« un conflit entre le chef de l'Inspection centrale et l'inspecteur financier, Salah el-Danaf », qui empêche l'organisme de contrôle de se réunir.
Enfin, s'insurgeant sur un autre plan contre M. Awad, les activistes lui ont demandé de leur donner des explications sur le fait qu'« il cumule des prestations de la caisse mutuelle des magistrats en même temps que celle des fonctionnaires ».