À quarante-huit heures de l'arrivée à Paris du prince héritier d'Arabie saoudite, l'émir Mohammad ben Nayef, et à la faveur d'une déclaration du porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, la diplomatie française a voulu marquer hier sa différence par rapport à la décision du Conseil de coopération du Golfe de considérer le Hezbollah comme étant une organisation terroriste.
En réponse à la question d'un journaliste sur cette claire et nette classification du parti de Dieu comme terroriste par les ministres des AE des pays du CCG, sous l'impulsion de Riyad, le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay a déclaré qu'il « prend note de cette décision », ajoutant que, pour l'Europe, seule la branche militaire du Hezbollah est mise sur la liste des organisations terroristes. Comprendre que la France se conforme à cette dénomination européenne prise en 2013 par le Conseil des Affaires étrangères de l'UE et que Paris réaffirmerait cette position, si ce sujet était évoqué avec le n°2 saoudien, lors des entretiens franco-saoudiens prévus demain vendredi, à 15 heures, à l'Élysée et auparavant à Matignon.
(Lire aussi : Double camouflet arabe au Hezbollah, pointé du doigt comme « terroriste »)
Pour en revenir à la déclaration diffusée par le Quai d'Orsay dans l'après-midi d'hier, on peut y lire qu'avec le Liban, la France est attachée à la « politique de distanciation » à l'égard du conflit avec la Syrie et à la déclaration de Baabda « agréée en juin 2012 par l'ensemble des partis libanais ».
La France, ajoute le communiqué, appelle au respect, par l'ensemble des groupes armés en Syrie, de la résolution 2268 du Conseil de sécurité des Nations unies pour la cessation des hostilités, à l'exclusion de la lutte contre les groupes terroristes recensés par le Conseil, dont Daech et al-Nosra.
Silence, là aussi, sur la nature du « Hezbollah » engagé pourtant dans les combats en Syrie.
Sur les rencontres de l'émir Mohammad ben Nayef à l'Élysée et Matignon, des sources bien informées française et arabe laissent entendre qu'outre les questions bilatérales et « peut-être même dans le cadre de ces questions », l'affaire de la cessation de paiement des cadres français du groupe « Saudi Oger » pourrait être évoquée aux côtés de la coopération franco-saoudienne en général, et, en particulier, la coopération militaire et le volet de l'accord tripartite des 3 milliards de dollars d'aide à l'armée libanaise (la Donas). Accord qui vient d'être suspendu par Riyad, laissant le Liban en position de faiblesse dans son combat contre Daech, avec son armée en première ligne dans le nord-est de la Békaa.
« Même l'évocation de l'affaire de "Saudi Oger" peut être assimilée à une question concernant le Liban, puisque le PDG de cette entreprise n'est autre que l'ancien Premier ministre Saad Hariri », a déclaré hier un ancien diplomate français qui a affirmé qu'il suivait de près tant le dossier de la Donas que celui de l'entreprise saoudienne de TP en crise, qui emploie des milliers de ressortissants français.
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commentaires (4)
MALHEUREUSEMENT IL Y A ENCORE DES LIBANAIS NAÏFS QUI COMPTENT SUR LA FRANCE POUR RÉGLER NOS PROBLÈMES. ILS OUBLIENT OU ILS IGNORENT QUE LA FRANCE D'AUJOURD'HUI N'EST PLUS CE QU'ELLE ÉTAIT, LA MÈRE FRANCE DE CHARLES DE GAULLE. ET SON BÉBÉ LE LIBAN EST ABANDONNÉ. ELLE A ADOPTÉ UN NOUVEAU BÉBÉ DEPUIS, IL S'APPELLE ISRAEL. DONC SI NATANYAHU VEUT AIDER LE LIBAN, LA FRANCE LE FAIT. ET VOUS C'EST QUOI VOTRE AVIS ? ELLE LE FAIT ?
Gebran Eid
15 h 48, le 03 mars 2016