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Campus - Initiative

Sens critique, confiance et prise de risque : les lycéens relèvent le défi !

L'AUB a accueilli, du 18 au 20 février, la septième « Theory of Knowledge Conference » de l'American Community School (ACS). Dans le cadre du programme de baccalauréat international (IB), une centaine d'élèves issus de différents lycées étaient invités à présenter publiquement leurs travaux, articulés cette année autour du thème des origines de l'éthique.

Deux étudiants de l’IC s’interrogent à travers l’exemple de David Bowie : peut-on juger un artiste à l’aune de son comportement ?

Bien qu'elle se déroule dans les locaux de l'AUB, la « Theory of Knowledge Conference » (TOKC) concerne cette fois des lycéens, issus des principaux viviers de l'Université américaine à savoir l'ACS, qui l'organise, mais également le Collège international (IC), celui de La Sagesse ou encore la Wellness Spring Community. Et si chaque journée commence par l'intervention d'un professeur invité – à la manière dont on préface un ouvrage – ce sont bien eux les acteurs de ce rendez-vous annuel. La TOKC met en effet en scène, à travers quarante-huit présentations d'une trentaine de minutes réparties sur les deux journées, le travail de réflexion d'une centaine de ces citoyens en devenir.
« L'objectif de ce programme n'est pas d'enseigner aux jeunes des contenus qu'ils peuvent aisément trouver sur Internet, mais plutôt de les inciter à réfléchir, à développer leur sens critique », explique Nada Chatila, coordinatrice et cofondatrice de l'événement. Ce programme, c'est le IB, ou baccalauréat international, que la majorité des élèves de l'ACS mais également une proportion croissante de lycéens des autres établissements présents préfèrent au diplôme libanais. La TOKC en est l'une des composantes majeures qui, au travers de ces présentations, vise à remettre en question les sources du savoir, leur fiabilité, leur universalité. Les élèves fournissent un travail personnel ou collectif (par groupes de trois maximum) intégrant une problématique inspirée du quotidien et la réflexion qui en découle, tout en s'efforçant de laisser de côté leur opinion personnelle. L'audace et l'inventivité de la jeunesse faisant le reste, il en résulte des énoncés aussi originaux et variés que : « Mesurer l'humanité ? », « Sexe : l'art immoral », « Détails scabreux dans l'hommage à David Bowie » ou encore « Les notes ne prouvent rien ! ».

Prise de risque et ouverture d'esprit
Ainsi, un jeune de l'ACS, le premier, se demande – par le biais d'un savoureux mélange des genres qui voit l'allégorie de la caverne (exposée par Platon) côtoyer un extrait de la série comique Adam ruins everything – dans quelle mesure les actes de l'homme peuvent être quantifiés ou qualifiés. Un second, tout aussi dynamique, offre un schéma de l'influence inversement proportionnelle qu'ont exercé les arts et la religion sur la société à travers l'histoire. La mise en scène est impeccable : l'un des élèves expose des arguments en faveur d'une cohabitation heureuse, l'autre les réfute, la troisième précise et contextualise. Dans l'exposé suivant, deux élèves de l'IC s'interrogent, à travers l'exemple de Bowie : peut-on juger un artiste à l'aune de son comportement ? Et nous laissent finalement libres de choisir, l'éthique étant selon eux tout aussi subjective que l'art... Dans ce module qui valorise également la prise de risque et l'ouverture d'esprit, qu'importe si la révélation n'est pas au rendez-vous. « Nous avons prévenu les étudiants qu'ils ne sont pas supposés sortir pleinement satisfaits de cette conférence », précise Nada Chatila. Le but est au contraire de susciter en eux des questionnements. C'est également dans cette optique d'ailleurs qu'elle a tenu cette année à inviter à la fois un prêtre, le père Boulos Wehbé, un biologiste de l'AUB, le Dr Imad Saoud et un militant des droits de l'homme, Fateh Azzam, et ce afin de confronter trois points de vue pour le moins divergents sur la question de l'éthique.
Autre objectif de ce programme : préparer déjà les élèves au monde du travail, en les habituant à s'exprimer devant un auditoire conséquent. D'où l'ouverture progressive de ces exposés, au départ limités à un jury de professeurs de l'ACS, vers la dimension publique et interscolaire que la conférence revêt aujourd'hui. Une ouverture qui va de pair avec une idée du partage ; y assistent non seulement les étudiants des classes terminales mais aussi leurs cadets de la classe précédente, qui vont, eux, se faire une première idée de cet événement dont ils seront à leur tour les acteurs l'an prochain.
Le dernier exposé mentionné permet de constater la réactivité de cet auditoire : expédié en dix minutes par un étudiant de l'ACS touchant de timidité, il donne lieu à un débat animé concernant la légitimité des examens, dans lequel les élèves mais également les quelques professeurs présents ne boudent pas leur plaisir. N'en déplaise au jeune homme – pour qui les notes ne font que favoriser un « bachotage » faisant intervenir uniquement la mémoire à court terme –, ce travail fera bel et bien l'objet d'une évaluation, équivalent à environ trente pour cent de la note finale.

Bien qu'elle se déroule dans les locaux de l'AUB, la « Theory of Knowledge Conference » (TOKC) concerne cette fois des lycéens, issus des principaux viviers de l'Université américaine à savoir l'ACS, qui l'organise, mais également le Collège international (IC), celui de La Sagesse ou encore la Wellness Spring Community. Et si chaque journée commence par l'intervention d'un professeur...
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