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Économie - Focus

Apple face à la justice américaine : une chance pour le cryptage ?

Un cadre d’Apple, sous couvert d’anonymat, a dit que le groupe californien renforcerait son système de cryptage en cas de victoire face au gouvernement américain. Thomas White/Reuters

Le bras de fer entre Apple et le département américain de la Justice sur le cryptage des données, quelle qu'en soit l'issue, amènera sans doute les entreprises des nouvelles technologies à renforcer la protection de leurs systèmes face aux velléités d'intrusion de l'État, estiment des dirigeants du secteur. On voit déjà poindre des téléphones et des applications mobiles dits « supersécurisés ».
Un cadre d'Apple, sous couvert d'anonymat, a dit que le groupe californien renforcerait son système de cryptage en cas de victoire face au gouvernement américain qui lui demande de débloquer l'iPhone de l'un des auteurs de la tuerie de San Bernardino perpétrée en décembre dernier.
Si Apple perd son procès, cela créera un précédent juridique et le gouvernement américain pourra avoir barre sur les entreprises et leur ordonner de l'aider à déverrouiller des produits cryptés.
Mais dans ce cas, les sociétés high-tech américaines pourraient être amenées à investir dans des systèmes de sécurité que même leurs propres ingénieurs seraient incapables de casser, estime Jonathan Zittrain, cofondateur du Berkman Center for Internet & Society de l'université de Harvard. « Si le gouvernement obtient gain de cause dans ce dossier, cela peut d'autant plus inciter Apple et d'autres à concevoir des dispositifs que les fabricants ne pourraient pas aisément contourner », a-t-il dit.
Le fournisseur de stockage en ligne Box considère par exemple comme prioritaire de donner à ses clients la conservation exclusive de leurs données, a dit Joel de la Garza, directeur de la sécurité de l'information au sein de la société.

Vague sécuritaire
L'idée est de rendre impossible pour l'entreprise l'accès aux données des clients, même en cas de recours du département de la Justice, a-t-il ajouté. « Notre objectif est de parvenir à une connaissance zéro pour l'entreprise », a insisté M. de la Garza, afin que « les consommateurs aient un contrôle total de leurs données ».
On ne sait pas pour l'instant avec certitude si Apple veut ou peut concevoir un téléphone inviolable. Deux salariés d'Apple au fait de sa politique de sécurité ont dit qu'un tel projet n'était pas à l'ordre du jour.
Dans l'immédiat, le recours du département américain de la Justice profite à des sociétés très spécialisées, installées pour la plupart à l'étranger et qui conçoivent des applications et des téléphones censés abriter des regards indiscrets des États, de la concurrence ou encore des organisations criminelles.
Depuis les révélations de l'affaire Snowden, ces entreprises ont lancé sur le marché des téléphones dits « sécurisés » sous les marques BlackPhone, RedPhone ou Priv. Avec ces appareils, les applications, les conversations et les messages sont cryptés.
Ces entreprises pourraient surfer davantage sur la vague sécuritaire si le bras de fer entre Apple et le département américain de la Justice devait s'éterniser.
« C'est ce qui va se passer, juge Chris Wysopal, cofondateur et directeur technique de l'éditeur de logiciels de sécurité Veracode. Les gens vont aller voir ailleurs car il y a un marché. »
(Source : Reuters)

Le bras de fer entre Apple et le département américain de la Justice sur le cryptage des données, quelle qu'en soit l'issue, amènera sans doute les entreprises des nouvelles technologies à renforcer la protection de leurs systèmes face aux velléités d'intrusion de l'État, estiment des dirigeants du secteur. On voit déjà poindre des téléphones et des applications mobiles dits...

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