Menacé par l'EI, le grand mufti de Bosnie demande aux autorités d'agir

Le leader religieux des musulmans de Bosnie, Husein Kavazovic, qui a dénoncé ces derniers temps l'extrémisme islamiste, a appelé mardi les autorités locales à agir, à la suite de la diffusion d'une vidéo dans laquelle sa vie est menacée par un membre présumé du groupe Etat islamique.
"La Communauté islamique de Bosnie prend très au sérieux les menaces (...) proférées contre les musulmans (de Bosnie) et le grand mufti Husein Kavazovic", lit-on dans un communiqué diffusé par le cabinet de ce dignitaire religieux.
"Nous espérons que les institutions de l'Etat s'engageront à ce sujet", poursuit-on de même source.

Cet appel a été lancé après la diffusion par certains médias dans ce pays d'une vidéo dans laquelle un homme qui pose devant un drapeau de l'EI menace d'"égorger" Husein Kavazovic sur une place de Sarajevo et dit, en bosnien, que les "moudjahidines viendront en Bosnie".
Selon la chaîne de télévision publique FTV, l'homme est un ressortissant bosnien, Amir Selimovic, parti en 2014 rejoindre des jihadistes en Syrie.

Après les attentats de Paris du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, Husein Kavazovic a à plusieurs reprises dénoncé l'extrémisme islamiste et la radicalisation parmi les musulmans bosniens, qui représentent environ 40% des quelque 3,8 millions d'habitants de la Bosnie.
Cinq jours après les attentats en France, un islamiste local a tué à l'arme automatique deux militaires bosniens à Sarajevo.

En décembre, les muftis de Bosnie réunis en collège ont annoncé une action visant à intégrer d'ici à fin février aux structures officielles de la Communauté islamique de Bosnie une soixantaine de lieux de prière "illégaux", qui attirent surtout des musulmans radicaux et servent aussi au recrutement des candidats au jihad.
Sur quelque 200 ressortissants bosniens qui ont rejoint des groupes jihadistes en Syrie et en Irak, au moins 26 sont morts, mais une cinquantaine sont retournés dans leur pays, selon les autorités.