Dans une tribune publiée sur le site de la chaîne panarabe Al-Arabiya, le milliardaire émirati Khalaf al-Habtoor, qui dispose d'investissements au Liban, s'insurge contre "la domination de l'Iran" sur ce pays, appelant "les Libanais qui refusent d'être traités comme des vassaux" à "ne pas céder" et à se préparer à "reprendre leur pays".
Cette tribune a été publiée jeudi, 24 heures avant que l'Arabie saoudite n'annonce la suspension de son aide financière destinée aux forces de sécurité libanaises pour protester contre les prises de position hostiles à son égard inspirées par le Hezbollah. Une décision à laquelle les Émirats arabes unis ont affiché leur "soutien total". "La position officielle du Liban est prise en otage de sorte à porter atteinte à ses intérêts et à ceux de son entourage, et il est clair que le Hezbollah confisque son pouvoir de décision (...)", selon un communiqué de la diplomatie émiratie.
Reprochant à la communauté internationale de "fermer les yeux face à la domination de l'Iran au Liban" et à l'Occident de "courtiser" Téhéran "au détriment du monde sunnite et de l'équilibre régional", Khalaf al-Habtoor estime qu'il est, de ce fait, "compréhensible que des leaders politiques du 14 Mars aient opté pour une réconciliation avec le Hezbollah".
L'homme d'affaires émirati accuse le parti chiite de bloquer l'élection présidentielle, n'acceptant pas qu'un candidat qui ne soit pas proche de son camp accède à ce poste. "Il est décevant de constater que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ait capitulé en soutenant Michel Aoun, allié du Hezbollah et du boucher syrien Bachar el-Assad, à la présidence, tandis que l'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, soutient Sleiman Frangié, une figure pro-Assad", indique-t-il dans ce cadre.
Et de poursuivre : "C'est une erreur. Le jour où les Libanais choisiront l'esclavage et perdront leur volonté de reprendre possession de leur pays, ce sera un coup de couteau planté dans le cœur de tous ceux qui aiment le Liban, y compris moi-même". "M. Geagea et M. Hariri sont des patriotes ; ils ne demandent pas mieux que de voir leur pays fier et libre. Mais sans soutien tangible, c'est comme s'ils se battaient contre des moulins à vent", juge M. Habtoor.
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"Ne cédez pas"
L'homme d'affaires émirati illustre son propos avec les extraits du discours du chef du Courant du Futur, prononcé le 14 février dernier, dans lequel M. Hariri assurait que "personne ne sera autorisé à inclure le Liban dans le camp des contempteurs de l'Arabie saoudite et de ses frères arabes" et que "le Liban ne sera jamais une province iranienne".
"Il y a un an, ces propos auraient été rien de plus, que de la rhétorique, sans substance. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Le Liban a été pris par la force, et seule la force peut briser le joug iranien", assure M. Habtoor.
Estimant néanmoins que la situation "n'est plus désespérée" à la lumière de "l'éveil arabe", M. Habtoor s'adresse aux "Libanais qui refusent d'être traités comme des vassaux". "Ne cédez pas, soyez optimistes et restez forts ! Vous, peuple libanais, qui tenez fermement à vos racines arabes et votre culture, un phare pour nous tous, préparez-vous à reprendre votre pays!", écrit-il. "Vous devez vous tenir debout face aux partisans des laquais iraniens rémunérés et ces lâches leaders autoproclamés qui ont échangé leurs principes pour leurs fauteuils confortables et le luxe qui va avec", poursuit-il.
Assurant que "les pays arabes sunnites sont désormais conscients du danger que représente l'Iran dans la région", le milliardaire émirati exprime la certitude que la "libération du pays du joug du Hezbollah est pour bientôt". "Bientôt, nous verrons les soi-disant dirigeants libanais fuir le pays pour échapper à la colère de la population", prévoit M. Habtoor, appelant au "retour de la vraie identité du Liban, volée par des forces extérieures".
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Le contentieux libano-libanais entre les deux groupes, les sunnites et les chiites et leurs alliés chrétiens de chacun, est une conséquence directe de la crise arabo-palestinienne qui a produit la guerre civile libanaise et l’occupation par Israël du sud du Liban et son éviction par le Hezbollah. Les sionistes ont réussi à mettre les chiites du Liban sur le banc des voyous, par conséquent ils ont fini par n’avoir du soutien que de l’axe syro-iranien. Les chiites du Liban sont autant attachés à leur Liban que les chrétiens et les druzes. Ils ont le même dialecte, les mêmes us et coutumes et la même intelligence qui caractérise les libanais. Le piège s’est fermé sur eux et les libanais qui les soutiennent seront à leur tour rejetés par les puissances internationales. Le Liban a besoin du monde et ne peut pas vivre seul. D’où le blocage dans ce jeu d’échec. Le poison est là et l’antidote peut être : 1. Le soutien de toutes les tendances politiques libanaises au Parti de Dieu, a. Contre un changement de la doctrine du parti. b. Une libanisation à 100% du parti. c. Le rejet de tout soutien mutuel avec l’axe syro-iranien et tout autre étranger. 2. S’assurer que les chancelleries internationales bénirons cette union nationale enfin d’évité le sabotage israélien. 3. Soutenir l’armée par tous les moyens pour protéger les frontières. À vous de jouer messieurs les politiques et ne vous faites pas corrompre pour l’intérêt des autres, soyez loyale à votre Liban.
12 h 42, le 24 février 2016