Fatfat dénonce la « dictature consensuelle » du Hezbollah

Ahmad Fatfat, député de Denniyé et membre du bloc du Futur, qui a été reçu hier à Saïfi par le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a affirmé que « le Hezbollah se comporte désormais selon la logique que Samy Gemayel a qualifiée de dictature consensuelle. Il tente d'imposer la nomination du président de la République en utilisant comme prétexte l'idée que seul Michel Aoun serait compétent à être président à l'étape actuelle », a souligné M. Fatfat à l'issue de la rencontre.
Tirant les leçons de la « mascarade » de la séance électorale du 8 février, il a estimé qu'« il s'est avéré que la classe politique n'a pas la capacité d'élire un président de la République sans la bénédiction ou la décision préalable du Hezbollah ».
« Nous avons besoin de plus de confiance et de coopération entre alliés. Certainement, le parti Kataëb est notre premier allié dans le rétablissement d'un front national large rejetant la domination du Hezbollah en tant que parti totalitaire qui souhaite imposer la même politique baassiste qu'en Syrie et en Irak. Si le Hezbollah poursuit sur cette voie, il établira sa mainmise sur le pays, mais il finira par se détruire, comme cela été le cas (pour les régimes) en Syrie et en Irak », a-t-il ajouté.
« Ce qui est requis du corps politique dans son intégralité (...), c'est de s'épauler pour préserver la démocratie libanaise durant cette étape très dangereuse. Cela se traduit par l'élection d'un président de la République au plus vite, à travers la participation des députés aux séances électorales à la Chambre, et le début d'une nouvelle étape de refondation de l'État, en refusant l'idée de la nomination d'un président que l'on cherche à nous imposer. »
« Nous voulons une solution, mais elle ne passe pas par la soumission au diktat du Hezbollah, mais par la mise en place d'un tel front national pour en revenir au slogan "Le Liban d'abord" », a ajouté M. Fatfat, en réponse à une question, estimant qu'il était totalement impossible pour le courant du Futur de s'entendre désormais avec Michel Aoun, qui a refusé de se poser en candidat de consensus et qui ne peut échapper au parapluie iranien. « Le Hezbollah ne veut pas d'un président (...). Il agit comme celui qui veut une mainmise totale sur le Liban et l'effondrement de l'État. C'est une erreur de penser qu'il marchande sur telle ou telle clause d'un accord éventuel », a-t-il conclu.
Signalons par ailleurs que M. Gemayel a pris l'avion pour New York, où il doit prononcer une allocution, à l'Onu, à l'occasion de la Journée de la femme.