Le système politique au Liban, notamment mis en cause pour sa gestion de la crise des déchets, a été désigné comme l'un des symboles les plus représentatifs de la "grande corruption" dans le monde, à la suite d'une grande consultation internationale et citoyenne, organisée par l'ONG Transprency International dans le cadre d'une campagne de sensibilisation baptisée "Démasquez les corrompus", lancée il y a plus de quatre mois.
Dans la région Mena, l'ancien président égyptien, Hosni Moubarak, et l'ancien chef de l’État tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali ont également été sélectionnés parmi ces symboles de corruption.
Sur le site Internet dédié à cette campagne, les internautes sont appelés à voter jusqu'au 10 février pour 15 personnalités ou instances à travers le monde qui symbolisent le mieux la "grande corruption".
Nominé par l'Association libanaise pour la Transparence (Lebanese Transparency Association – No Corruption), le système politique libanais a été sélectionné parmi 383 symboles de corruption nominés par les internautes à travers la planète. Ce vote a été ouvert le 9 décembre dernier, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption.
Ce vote constitue la deuxième étape de la campagne de sensibilisation. Une troisième et dernière étape s'ouvrira dès le 10 février avec l'élaboration de campagnes plus ciblées sur les territoires concernés, en partenariat avec d’autres ONG et collectifs.
Le système politique libanais a été "plébiscité" en raison de sa gestion de la crise des déchets.
"La crise des ordures ménagères au Liban est le parfait exemple de la façon dont les relations 'privilégiées'
contribuent à l'échec des prestations de services et de ses effets dévastateurs sur les citoyens", peut-on lire sur le site qui décrypte la crise des déchets, de la fermeture de la décharge de Naamé jusqu'à la création du collectif de la société civile "Vous puez !".
L'ONG dénonce également les "réseaux clientélistes qui soumettent les citoyens à l'emprise de l'élite dirigeante" ainsi que "la corruption chronique" du secteur public, pointant du doigt "le système politique confessionnel libanais d'accords sur le partage des pouvoirs entre les élites représentant les différentes communautés".
Il ne s’agit pas tant de décerner un prix au gagnant qui aura obtenu le plus grand nombre de votes que de porter l’attention des publics concernés sur ces symboles de grande corruption afin d’obtenir justice ou réparation et de mettre un terme à l’impunité.
Dans le rapport annuel de Transparency International publié le 27 janvier sur la corruption, le pays du Cèdre s'est placé à la 123e position sur 168 pays. L'année précédente, le Liban était classé à la 136e position sur 178 pays.
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commentaires (11)
La faute à la "corruption"? la faute conséquence du "système"? c'est à dire QUI? Le Liban est aussi devenu le pays des masques....
Beauchard Jacques
11 h 29, le 10 février 2016