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Lifestyle - Hot(on)line

« Zaffatleh el-Tarik », pour dénoncer la corruption et le suivisme aveugle au Liban

Une nouvelle chanson de Michelle et Noël Keserwany qui fait le buzz.

Le duo Keserwany.

Les sœurs Keserwany sont de retour. Après Jagal el-Usek, al-Jamal bi Wasat Beirut et Panique bel Parlement, Michelle, 27 ans, et Noël, 25 ans, ont publié une nouvelle vidéo vue près de 40 000 fois en moins de 48 heures sur YouTube. Les deux sœurs, qui ont choisi la dérision en musique pour aborder des sujets sérieux, s'attaquent cette fois à un problème qui ronge la société libanaise : la corruption de la classe politique et le suivisme aveugle des Libanais envers des dirigeants qui ne leur donnent rien en retour. Zaffatleh el-Tarik (il a asphalté la rue pour moi) raconte l'histoire de ces Libanais qui adulent leurs « zaïms », qui râlent au sujet de leurs échecs, mais continuent, malgré tout, à voter pour eux.

« Mon zaïm peut faire tomber la neige en été, (...) il a bon cœur et c'est l'intention qui compte ! » Le ton est donné dès la première phrase de cette chanson satirique écrite par les deux sœurs libanaises. Sur fond de sacs-poubelle multicolores entassés sur une route, les jeunes femmes portent un masque et chantent : « Il a asphalté la rue pour moi et lors des élections il m'a donné une belle casquette et une bouteille d'eau... »
La vidéo, réalisée par Samir Syriani, est produite par les deux jeunes filles qui se sont fait aider par des membres de leur famille pour que leur projet soit fait maison.



Zaffatleh el-Tarik est « un appel à voter de manière intelligente », explique Michelle Keserwany à L'Orient-Le Jour. « Nous devons briser ce cercle vicieux dans lequel nous nous trouvons, apprendre à réclamer des comptes à nos élus, les tenir responsables de leurs erreurs et voter pour les personnes qui méritent nos voix. »
Ce message, les deux sœurs veulent le transmettre à tous les Libanais. « Ceux qui voteront un jour, ceux qui votent pour la première fois et ceux qui votent depuis longtemps », précise Michelle, qui reste toutefois réaliste : « Nous savons que nous ne pouvons pas presser sur un bouton et changer les choses. Nous comprenons qu'il est parfois difficile pour quelqu'un d'arrêter de voter pour un leader qui lui a rendu service, ou en faveur d'un parti dans les rangs duquel un membre de sa famille a combattu et perdu la vie... »

Mais ce qui révolte les sœurs par-dessus tout, ce sont « ces petits services » rendus par un politicien pour « nous faire oublier tout le mal qu'il a pu faire ». D'où le titre de cette nouvelle chanson. « La corruption est devenue tellement évidente qu'elle se manifeste dans les déchets qui s'amoncellent dans les rues », dénonce Michelle.
La vidéo se termine d'ailleurs par des scènes filmées lors des manifestations organisées ces derniers mois par des collectifs citoyens, place des Martyrs et place Riad el-Solh, pour protester contre la crise des déchets. « J'ai senti que ces collectifs portaient en eux quelque chose de positif, indique Michelle Keserwany, indépendamment des petits reproches qu'on a pu faire à l'organisation du mouvement civil. » Et de poursuivre: « Nous avons vraiment senti que nous pouvons atteindre la classe politique et que cette dernière n'est ni sacrée ni intouchable. »

Zaffatleh el-Tarik est une chanson que Michelle et Noël ont écrite il y a cinq ans. « Mais il se trouve malheureusement qu'elle est toujours d'actualité aujourd'hui », déplore Michelle.

Pour mémoire
Michelle et Noël Keserwany, dites-le en musique !

Les sœurs Keserwany sont de retour. Après Jagal el-Usek, al-Jamal bi Wasat Beirut et Panique bel Parlement, Michelle, 27 ans, et Noël, 25 ans, ont publié une nouvelle vidéo vue près de 40 000 fois en moins de 48 heures sur YouTube. Les deux sœurs, qui ont choisi la dérision en musique pour aborder des sujets sérieux, s'attaquent cette fois à un problème qui ronge la société...

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