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Campus - Culture

« Rusted Radishes », ou l’heureux mariage de l’art et de la littérature

Hébergée par le département d'anglais de l'Université américaine de Beyrouth (AUB), la revue littéraire et artistique « Rusted Radishes » met en lumière, depuis 2012, les œuvres variées et colorées d'écrivains et d'artistes, émergents et établis, en lien avec le Liban. Rencontre avec Rima Rantisi, cofondatrice et éditrice en chef de la revue.

Rima Rantisi, cofondatrice et éditrice en chef de« Rusted Radishes ».

« L'idée du magazine littéraire existe depuis longtemps dans les milieux universitaires à travers le monde. Nous n'avons donc rien inventé. Mais en arrivant à l'AUB en 2007, j'ai remarqué qu'une telle revue n'existait pas ici et qu'on devait trouver un moyen de publier et de faire connaître les jeunes plumes anglophones du Liban, mais également de créer un lien entre eux. Ainsi Crystal Hoffmann et moi, rejoints par d'autres membres de l'AUB, avons décidé d'importer ce concept au Liban », explique Rima Rantisi, cofondatrice et éditrice en chef de Rusted Radishes, qui enseigne l'écriture créative et académique à l'AUB depuis son arrivée au pays du Cèdre en provenance des États-Unis.
C'est donc pour mettre en valeur la créativité de leurs étudiants qu'elle et quatre de ses collègues au département d'anglais de l'AUB lancent en 2012 Rusted Radishes (RR). Une publication à laquelle collaborent des enseignants et des étudiants des départements d'anglais et d'architecture et design. L'idée n'est pas uniquement de publier les productions écrites, mais également de les unir à des créations artistiques. « Nous ne sommes pas des artistes, mais nous voulons avoir une approche pluridisciplinaire du sujet. » La disposition de la revue permet d'établir un lien entre l'art et l'écriture. Cela paraît d'autant plus logique lorsque Rima Rantisi rappelle que « l'écriture commence avec l'image. Comment peindre un tableau en écrivant. C'est la première chose que l'on apprend en tant qu'écrivain, ou comment décrire la courbe d'un sourire avec des mots. » De même, « les artistes ont beaucoup à dire avec leur art, poursuit-elle. Notre choix de mélange pour RR n'a donc rien d'aléatoire. »
Les fondateurs cherchent sans cesse à diversifier l'origine des textes publiés. Avec chaque nouveau numéro, le nombre d'écrivains du Liban ou en provenance des quatre coins du monde augmente. Pour participer à l'aventure RR, il faut remplir deux conditions : écrire ou dessiner, mais aussi avoir un lien avec le Liban. Ce lien, bien que nécessaire, n'a nullement besoin d'être direct. « C'est avec plaisir que nous publions un écrivain palestinien ou syrien par exemple, car il fait partie de notre pays. Il est à nos frontières. Il a son regard particulier sur le Liban, et c'est cette connexion qui est intéressante. » RR est en continuelle évolution, et va toujours plus loin. Ainsi, le but principal de RR n'est sûrement pas de faire office de revue touristique sur le Liban, mais plutôt de replacer l'être humain au cœur du Moyen-Orient. Pour Mme Rantisi, « la littérature et l'art peuvent nous aider à comprendre l'être humain. Notamment ce qui est occulté dans tout ce qui s'écrit actuellement sur le Moyen-Orient », et qui tourne principalement autour des conflits qui minent la région.

Vecteur de changement
Rusted Radishes permet de peindre un Liban qui n'est pas uniquement un pays au cœur de la poudrière, mais riche par son potentiel de créativité, ses plumes et ses artistes. Dans la même vague que le magazine culturel américain sur le Moyen-Orient Bidoun, Rima Rantisi veut « que les écrivains libanais anglophones soient entendus et aient leur mot à dire ». L'éditrice se félicite surtout, et à raison, de « donner la possibilité aux étudiants d'être publiés aux côtés des plus grands tels que Marylin Hacker, chancelière de l'Académie des poètes américains, qui, elle aussi, va écrire pour RR. Il n'y a rien de plus encourageant, car c'est la peur de tout jeune écrivain que la considération de ceux qui ont déjà leur renommée », estime-t-elle.
Rusted Radishes, c'est aussi le souhait de faire évoluer les choses. « J'aimerais qu'un diplôme d'écriture soit proposé à l'AUB », lance-t-elle avant de souligner : « Une formation complète à l'écriture est vitale ; celle-ci est présente dans tous les aspects de notre vie. Une communication claire des pensées nécessite des mots. Nous travaillons à la construction d'une vraie communauté d'écrivains autour du Liban. » Et de conclure en faisant allusion au fait que la culture de la lecture n'est pas aussi importante au Liban que dans d'autres pays occidentaux. « Cela n'est sûrement pas dû à un manque de livres, mais plutôt à un manque d'encouragement. Si nous construisons une communauté solide – comme nous essayons de faire avec Rusted Radishes –peut-être que les gens reliront même la littérature arabe. »

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« L'idée du magazine littéraire existe depuis longtemps dans les milieux universitaires à travers le monde. Nous n'avons donc rien inventé. Mais en arrivant à l'AUB en 2007, j'ai remarqué qu'une telle revue n'existait pas ici et qu'on devait trouver un moyen de publier et de faire connaître les jeunes plumes anglophones du Liban, mais également de créer un lien entre eux. Ainsi Crystal...

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