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Egypte: la police arrête un caricaturiste pour un "site internet sans permis"

La police égyptienne a arrêté dimanche un caricaturiste accusé d'administrer "un site Internet sans permis", une interpellation aussitôt condamnée par des partis d'opposition qui dénoncent un climat de "restriction de la liberté d'opinion et d'expression".

Depuis que l'ex-commandant de l'armée et actuel chef de l'Etat, Abdel Fattah al-Sissi, a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, les autorités sont accusées de réprimer toute voix dissidente.

Le caricaturiste Islam Gawish a été interpellé sur son lieu de travail, affirme le ministère de l'Intérieur dans un communiqué l'accusant d'administrer un site d'information sans les autorisations nécessaires. M. Gawish a été arrêté pour "l'administration d'un site personnel sur Internet sans permis en violation de la loi", selon le communiqué, qui lui reproche également d'avoir "utilisé des copies de logiciels informatiques".
M. Gawish publie ses caricatures --moquant parfois le président Sissi ou des responsables de son gouvernement-- sur une page Facebook suivie par plus de 1.6 million d'utilisateurs. Il dispose en outre d'un site Internet. Un des avocats de M. Gawish, Ahmed Abdel Rahmane, a expliqué à l'AFP que son client sera déféré au parquet lundi.

Dans un communiqué commun, plusieurs petits partis d'opposition ont réclamé la "libération immédiate" d'Islam Gawish, dénonçant la politique de "restriction de la liberté d'opinion et d'expression adoptée dernièrement par les appareils de l'Etat". "Nous mettons en garde contre les conséquences d'un retour à l'Etat policier et à la répression des libertés", souligne le communiqué signé notamment par huit petits partis d'opposition, dont la formation libérale al-Dostour, fondée par le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei.

L'arrestation de M. Gawish intervient alors que le pays commémore dans une quasi-indifférence le cinquième anniversaire du soulèvement populaire du 25 janvier 2011 qui entraîna la chute de l'ancien raïs Hosni Moubarak. Dans les mois qui avaient suivi l'éviction de M. Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes réclamant son retour avaient été tués par policiers et soldats, tandis que plus de 15.000 autres étaient emprisonnés.

La répression, d'abord limitée aux partisans islamistes de M. Morsi, s'est rapidement élargie aux mouvements laïcs et de gauche, chefs de file de la révolte anti-Moubarak.
Fin novembre, le journaliste et chercheur Ismaïl Alexandrani, spécialiste des mouvements jihadistes du Sinaï égyptien et connu pour ses écrits critiques à l'égard du pouvoir, avait été arrêté à l'aéroport à son retour d'Allemagne, où il avait participé à des conférences sur la situation politique en Egypte.

La police égyptienne a arrêté dimanche un caricaturiste accusé d'administrer "un site Internet sans permis", une interpellation aussitôt condamnée par des partis d'opposition qui dénoncent un climat de "restriction de la liberté d'opinion et d'expression".
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