Pakistan : une université réclame des armes après une attaque meurtrière

Une université du nord-ouest du Pakistan attaquée par les talibans la semaine dernière a demandé au gouvernement de fournir des armes à son personnel, a indiqué un responsable universitaire lundi.

"Nous avons réclamé des armes au gouvernement et des permis de port d'arme pour tous les enseignants et les cadres", a indiqué à l'AFP Hamidullah Khan, responsable des services administratifs de l'université Bacha Khan. L'université située à Charsadda, dans une zone instable de la province de Khyber Pakhtunkhwa, a également appelé les autorités à mettre en place des points de contrôle policiers devant et dans le campus, et des tours de guet pour protéger les étudiants, selon la même source.

Lors de l'attaque mercredi, de jeunes talibans armés sont entrés dans le campus à la faveur du brouillard, abattant étudiants et enseignants avant d'être à leur tour tués par l'armée. Parmi les 21 victimes figure un jeune professeur de chimie qui a fait feu sur les assaillants avec son pistolet avant de tomber sous leurs balles.

Les enseignants de la province de Khyber Pakhtunkhwa ont l'autorisation de porter une arme depuis un massacre commis en décembre 2014 par des talibans qui avaient abattu plus de 150 personnes, en majorité des élèves, dans une école de Peshawar, la capitale provinciale. L'attaque contre l'université, qui présente beaucoup de similarités avec ce massacre, le pire qu'ait connu le pays, a relancé le débat sur l'opportunité d'armer les enseignants.

M. Khan a précisé que le campus avait rouvert lundi, mais uniquement pour l'administration, les cours restant suspendus pour une durée indéterminée par souci de sécurité. "Les élèves voulaient reprendre les cours", souligne le responsable administratif. "Nous saluons leur courage, mais nous ne pouvons pas prendre de risque sur le plan sécuritaire". Elèves et enseignants étaient fouillés par la police et par des gardes à l'entrée du campus lundi.
Les extrémistes "ne peuvent pas nous arrêter, nous essayerons de leur faire face et de poursuivre nos études", a assuré un étudiant se présentant à l'AFP sous le nom d'Abdullah.
Une cérémonie de commémoration a été organisée dans l'université lundi, selon son vice-président Fazal Rahim.