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À La Une - Diplomatie

Probable léger report des négociations intersyriennes à Genève

Environ 22.000 jihadistes tués par la coalition dirigée par les Etats-Unis depuis l'été 2014, affirme Jean-Yves Le Drian.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem (d), en compagnie du haut commissaire de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, le 21 janvier à Damas. AFP PHOTO / SANA

Les négociations entre le régime et l'opposition destinées à trouver une solution au conflit en Syrie seront probablement retardées de quelques jours au delà de la date prévue du 25 janvier, sur fond de désaccords liés à la délégation de l'opposition.

Sur le plan de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe de vastes régions en Syrie et en Irak voisin, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a affirmé jeudi qu'environ 22.000 jihadistes avaient été tués par la coalition dirigée par les Etats-Unis depuis l'été 2014.

L'annonce d'un probable report a été faite jeudi par l'Onu à Genève où doivent avoir lieu ces pourparlers, les deuxièmes depuis le début de la guerre il y a près de cinq ans.

Les précédentes négociations (janvier-février 2014) s'étaient achevées sans résultat concret et, depuis, le conflit s'est complexifié avec la multiplication des acteurs dont des grandes puissances et la montée en puissance de l'EI sur un territoire de plus en plus morcelé.

"Il est probable que la date du 25 janvier soit décalée de quelques jours pour des raisons pratiques", a dit Jessy Chahine, porte-parole de l'émissaire de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura. Elle a toutefois ajouté que l'Onu qui parraine les négociations visait toujours la date du 25 janvier. "Nous évaluerons dans tous les cas les progrès accomplis durant le week-end".

Avant elle, le chef de la diplomatie américaine John Kerry, dont le pays soutient la rébellion syrienne, s'était dit confiant que les discussions commenceraient à la date prévue. Mais selon une source diplomatique française, "on ne lance pas un processus pour lancer un processus. Il faut préparer des négociations crédibles et des conditions sur le terrain pour créer un climat propice".

 

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Désaccords

Alliée indéfectible du régime de Bachar el-Assad, la Russie a critiqué, elle, la délégation des opposants annoncée mercredi à Ryad par la coalition la plus importante de l'opposition qui a nommé un chef rebelle islamiste prosaoudien, Mohamed Allouche, du groupe Jaïch al-Islam, comme négociateur en chef. Le même jour, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié Jaïch al-Islam de "groupe terroriste".

Selon le quotidien syrien Al-Watan, M. Lavrov veut que la délégation soit constituée pour moitié de membres désignés par l'opposition et pour l'autre de représentants désignés par Moscou. Moscou "n'acceptera à aucun prix une délégation composée uniquement des membres désignés par Riyad", a ajouté le journal alors que la coalition de l'opposition a affirmé qu'elle refuserait tout changement ou ajout à sa délégation.

La nomination de Mohamed Allouche qui sera aidé notamment du général Assaad al-Zoabi, un ex-pilote, et George Sabra, chef du Conseil national syrien, a été critiquée aussi par des opposants.

Haytham Manna, une figure de l'opposition, a dénoncé la présence de "criminels de guerre" dans la délégation. Mais une source diplomatique française, interrogée sur la nomination d'Allouche, a dit: "quelle serait la crédibilité d'une opposition qui ne représenterait pas les forces sur le terrain? (...) Ce qui compte, c'est leur ralliement à une plateforme sur l'avenir de la Syrie démocratique, laïque (...)".

 

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Renforcer la lutte anti-EI

Le régime a quant à lui annoncé que sa délégation serait menée par le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad et l'ambassadeur de Syrie à l'Onu, Bachar Jaafari et qu'elle inclurait trois diplomates et huit juristes.

Les délégations seront chacune installée dans une pièce au siège de l'Onu, et Volker Perthes, directeur de l'Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, fera la navette entre elles.

Les divergences restent très profondes entre régime et opposants en vue d'une solution, l'opposition exigeant notamment le départ de M. Assad avec le début d'une éventuelle période de transition. Le 18 décembre, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté une résolution établissant une feuille de route pour une solution: négociations opposition-régime et cessez-le-feu, gouvernement de transition dans les 6 mois et élections dans les 18 mois.

Un règlement devient très pressant avec une situation humanitaire catastrophique dans le pays, où plus de 260.000 personnes ont péri et des millions ont dû fuir leur foyer, alors que les combats font rage sur les nombreux fronts.

Le nouveau chef du Haut commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR), Filippo Grandi, a effectué jeudi sa première visite à Damas, réitérant l'appel de son organisation à un "accès régulier et sans entrave aux zones assiégées et difficiles à atteindre". De plus, la coalition internationale cherche à renforcer la lutte contre l'EI, M. Kerry affirmant que ce groupe responsable d'atrocités devrait être "très sérieusement atteint" d'ici fin 2016.

 

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