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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’EI a mis en place un ministère des « prises de guerre »

Des documents saisis à Deir ez-Zor par les forces spéciales US permettent d'entrevoir une machine administrative complexe.

Photo d’archives montrant des membres de l’État islamique à Raqqa, en juin 2014. Photo Reuters

L'organisation État islamique (EI) a mis en place des « ministères » chargés de gérer ses « prises de guerre » et l'exploitation de ressources naturelles comme le pétrole, selon une nouvelle série de documents saisis par les forces spéciales américaines en mai dernier dans l'est de la Syrie.
Ces documents, que Reuters a pu en partie consulter, aident à comprendre comment ce qui n'était au départ qu'un groupuscule armé s'est transformé en une machine bureaucratique complexe, capable de gérer différents revenus, du pétrole au pillage des antiquités, et de contrôler la population des territoires sous sa coupe en Syrie et en Irak. « C'est vraiment cela qui ressort. Le degré de bureaucratisation, d'organisation, les diwans, les comités », souligne Brett McGurk, l'envoyé spécial du président Barack Obama auprès de la coalition anti-EI. Un diwan, l'équivalent d'un ministère, gère ainsi les « ressources naturelles », parmi lesquelles l'exploitation des antiquités, un autre, les « prises de guerre » comme les esclaves. « Plus que toute autre organisation jihadiste, l'État islamique veut cultiver l'image d'un État indépendant et d'un califat, ce qu'une organisation formelle, au-delà de son aspect pratique quand on contrôle autant de territoires et de grandes villes, permet de renforcer », analyse Aymen al-Tamimi, chercheur au Middle East Forum. Selon Amos Hochstein, premier responsable du département d'État pour les Affaires énergétiques, les documents soulignent la manière « méticuleuse » dont l'EI gère le secteur pétrolier et gazier, en se concentrant sur la saisie de données, même si cette activité n'est pas sophistiquée.

Rivalités entre services
Les responsables de Washington soulignent que ces documents saisis lors du raid mené dans la province de Deir ez-Zor, qui a abouti à la mort du Tunisien Abou Sayyaf, considéré comme l'un des principaux financiers du groupe, ont contribué à identifier les faiblesses de l'EI. Ils illustrent aussi parfois les rivalités entre services. Une lettre du « diwan » des ressources naturelles en date du 21 novembre 2014 rappelle qu'Abou Sayyaf est responsable de la gestion des antiquités et ajoute : « La raison en est qu'il est très compétent dans ce domaine et qu'Abou Jihad al-Tunisi est un nigaud qui ne sait pas diriger une division. » L'agence Reuters n'est pas en mesure de confirmer l'authenticité des documents qu'elle a pu consulter et qui ne constituent qu'une fraction des téraoctets de données stockées sur des disques durs, des clés USB, des CD, des DVD et des documents imprimés que les Américains disent avoir récupérés.
Ce n'est pas la première fois que l'existence de ce trésor d'informations sur le fonctionnement interne de l'organisation islamiste est portée à la connaissance de l'opinion. D'autres documents récemment divulgués suggèrent que l'organisation d'Abou Bakr el-Baghdadi alimente le trafic international d'organes. De nombreux documents sont des fatwas, des édits religieux portant sur des sujets aussi divers que le viol des prisonnières, le traitement infligé aux esclaves qui ont des enfants mineurs, ou encore le moment où il est permis à un fils de voler son père pour financer son voyage pour faire le jihad.

(Source : Reuters)

L'organisation État islamique (EI) a mis en place des « ministères » chargés de gérer ses « prises de guerre » et l'exploitation de ressources naturelles comme le pétrole, selon une nouvelle série de documents saisis par les forces spéciales américaines en mai dernier dans l'est de la Syrie.Ces documents, que Reuters a pu en partie consulter, aident à comprendre comment ce qui...
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