Rabab Sadr à « L’OLJ » : C’était un homme hors du commun

Comme Mgr Grégoire Haddad, elle se distingue par sa modestie, sa simplicité, sa discrétion et son action sociale menée en toute humilité, loin du tapage médiatique. Mme Rabab Sadr, sœur de l'imam Moussa Sadr – qui fut avec le père Grégoire l'un des fondateurs du Mouvement social, à la fin des années 50 –, a une admiration toute particulière pour Grégoire Haddad. Rien d'étonnant qu'elle ait fait hier après-midi le déplacement à la cathédrale Saint-Élie des grecs-
catholiques pour rendre un dernier hommage à celui avec qui elle a longtemps collaboré dans le domaine social.
« C'était un homme exceptionnel, hors du commun, a souligné Rabab Sadr, au cours d'un entretien à bâtons rompus avec L'Orient-Le Jour, à l'entrée de la cathédrale. Si je devais le définir en peu de mots, je dirais que c'était un homme de Dieu, dans toute l'acception du terme. Il avait une dimension qui le plaçait bien au-dessus de la mêlée. Sa dimension dépassait le simple cadre libanais. »
Rabab Sadr avait appris à connaître Grégoire Haddad de plus près lorsqu'il avait pris en charge le diocèse de Tyr par intérim peu de temps après sa destitution de l'archevêché de Beyrouth, en 1975. « Nous avons alors collaboré ensemble sur le plan social », souligne Rabab Sadr, qui, ces derniers temps, rendait visite régulièrement au père Grégoire à la Maison Notre-Dame de Hadeth où il était alité. « Il m'appelait à chaque fête religieuse pour me transmettre ses vœux », relève-t-elle.
Dans un ultime hommage à l'évêque disparu, Rabab Sadr souligne que, « souvent, Mgr Grégoire Haddad était incompris de son entourage avec lequel il travaillait ». « Mais, malgré cette incompréhension, précise-t-elle, il n'a jamais adopté une attitude hostile ou agressive envers quiconque. »