Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a rappelé vendredi les forces politiques à leurs devoirs en leur demandant à nouveau de "se pencher sérieusement sur la nouvelle initiative avancée pour l'élection d'un président", en allusion à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, dans une homélie prononcée lors de la traditionnelle messe de Noël à Bkerké. Un appel déjà lancé la veille dans son message traditionnel des vœux de Noël, diffusé en direct à la télévision.
"Initiative sérieuse"
Pointant du doigt "les manquements aux devoirs nationaux et politiques des responsables", le patriarche Raï a lancé un appel aux "forces politiques et aux blocs parlementaires". "Vous avez le devoir de vous pencher sérieusement sur la nouvelle initiative, soutenue par les puissances étrangères, portant sur l'élection d'un président, conformément à la Constitution et aux us démocratiques", a déclaré Mgr Raï.
Cette initiative "doit être étudiée et une décision nationale doit être prise, afin d'offrir aux Libanais l'élection d'un président de la République", a-t-il poursuivi, estimant que "ces manquements, devenus inacceptables, n'honorent personne. Ils détruisent l’État et ses institutions, augmentent la pauvreté et encouragent l'émigration".
La magistrature suprême est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. La dernière séance électorale au Parlement ayant à nouveau échoué faute de quorum, un nouveau scrutin a été fixé au 7 janvier.
(Lire aussi : Michel Pharaon : Je crois qu'un scénario de redynamisation du gouvernement est actuellement débattu)
Pensée pour les militaires otages de l'EI
Dans son homélie, le patriarche a également appelé les responsables et les citoyens à "respecter la loi et le bien commun", rappelant "l'obligation incombant aux responsables politiques d'"assurer aux citoyens toutes les conditions législatives, économiques et sécuritaires".
Par ailleurs, le chef de l’Église maronite a adressé ses pensées à l'ensemble des personnes retenues en otages, en particulier les neuf militaires enlevés par le groupe État Islamique. Neuf soldats sont toujours aux mains de l'organisation jihadiste. Seize soldats et policiers ont été libérés le 1er décembre par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, qui opère également à la frontière libanaise. Quatre otages ont déjà été assassinés par leurs ravisseurs. Un cinquième est décédé en captivité des suites de ses blessures.
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commentaires (3)
Du "takhbiss" à n'en plus finir !
Halim Abou Chacra
18 h 07, le 26 décembre 2015