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À La Une - Portrait

Samir Kantar, le "héros" du Hezbollah qui a passé la moitié de sa vie en prison

Le cadre du parti chiite a été tué dans un raid vraisemblablement israélien en Syrie.

Samir Kantar (g), cadre du Hezbollah, a été tué samedi 19 décembre 2015, dans un raid près de Damas attribué par le parti chiite à Israël. AFP/MUSSA AL-HUSSEINI

Il a passé la moitié de sa vie dans une prison israélienne pour un double meurtre commis alors qu'il n'avait que seize ans. En 1979, lors d'une opération à Nahariya, dans le nord d'Israël, Samir Kantar tue un policier israélien et prend en otage un civil avant de l'abattre ainsi que sa fille. Un an plus tard, ce Libanais de confession druze, originaire de Abey, un village près de Aley, est condamné à la réclusion à perpétuité. Samir Kantar deviendra le "doyen des prisonniers libanais".

Dimanche, le Hezbollah a annoncé que celui qui était devenu un cadre du parti, a été tué dans un raid près de Damas. Alors que le Hezbollah montre Israël du doigt, l'Etat hébreu ne revendique pas la responsabilité du raid, mais se félicite de la mort de Kantar, âgé de 53 ans. Depuis sa libération dans la cadre d'un échange avec Israël, en 2008, le Libanais était considéré comme une "cible" pour l'Etat hébreu.

Né en 1962, Samir Kantar s'engage à 14 ans dans la résistance contre Israël et rejoint le Front de la libération de la Palestine (FLP). Le 31 janvier 1978, il est arrêté par les services des renseignements jordaniens alors qu'il tente de se rendre en Israël. Il est relâché en décembre de la même année.

Un an plus tard, Samir Kantar commet l'opération meurtrière de Nahariya pour laquelle il est incarcéré pendant près de 30 ans. En prison, le Libanais s'inscrit pour des cours à distance à l'université de Tel Aviv et obtient un diplôme en littérature et sociologie.


(Lire aussi : Imposantes funérailles dans la banlieue sud pour Samir Kantar, "martyr" du Hezbollah)

 

En 2008, Samir Kantar retrouve la liberté dans le cadre d'un échange entre le Hezbollah et l'Etat hébreu et rejoint les rangs de la formation chiite. Il est accueilli par les partisans du Hezbollah en héros. Peu après sa libération, il épouse une journaliste libanaise dont il a un enfant, aujourd'hui âgé de quatre ans.

En avril 2013, après l'annonce par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, que sa formation participe aux combats contre les rebelles, Samir Kantar se rend en Syrie. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) le présente comme le "chef de la résistance syrienne pour la libération du Golan", un groupe créé il y a deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région, occupée par Israël depuis la guerre israélo-arabe en 1967. 

"Pendant ses sept ans de liberté, Samir s'est impliqué dans la résistance (contre Israël) au Liban et quand sont apparus les premiers signes de la résistance sur le front du Golan occupé, il a été le premier à le rejoindre. Israël a essayé six fois de l'assassiner au Liban et en Syrie", affirme son frère Bassam dans un article publié lundi par le quotidien al-Akhbar.

Pour Waddah Charara, expert du Hezbollah, "Samir Kantar représentait l'emblème d'un projet (...) de constitution d'un front de résistance dans le sud druze syrien (...) Et quand Nasrallah a annoncé qu'on verrait bientôt une résistance syrienne aussi efficace que la résistance chiite au Liban-Sud, Kantar faisait partie de l'équation". "Kantar a essayé de jouer de son appartenance à la communauté druze pour être une tête de pont (vers la partie du Golan occupé par Israël) et pour chercher à ébranler la loyauté des druzes à l'Etat hébreu. Israël ne pouvait pas l'accepter", souligne l'auteur du livre "l'Etat Hezbollah".

Le 8 septembre 2015, les Etats-Unis ont inscrit Samir Kantar sur leur liste de " terroristes internationaux". Ils l'accusent d'avoir "joué un rôle opérationnel, avec l'aide de l'Iran et de la Syrie, dans la mise en place d'une infrastructure terroriste sur le plateau du Golan".

 

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