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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Syrie : L'Onu entérine un plan de paix ambitieux, le sort d'Assad ignoré

Le sort d'Assad, point principal de contentieux de toutes les discussions sur le conflit, n'est pas évoqué dans la résolution.

Andrew Renneisen/Getty Images/AFP

Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté hier à l'unanimité une résolution qui entérine un ambitieux plan de paix pour la Syrie, mais qui n'aborde toutefois pas le sort du président Assad.


Pour le secrétaire d'État américain John Kerry, qui présidait la séance, ce texte « envoie un message clair à tous pour dire qu'il est temps de mettre fin aux tueries en Syrie ». Il s'est dit « sans illusions » sur la difficulté de la tâche, mais a salué un « degré d'unité sans précédent » de la part des grandes puissances pour trouver une solution politique en Syrie. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a pour sa part salué « la première résolution qui se concentre sur les moyens politiques de résoudre la crise ». « C'est un pas très important qui nous permet de progresser » vers une solution, a-t-il ajouté. Il a affirmé que les Nations unies « était prêtes » à jouer leur rôle pour organiser les négociations de paix et mettre en place et surveiller le cessez-le-feu.
La résolution demande à l'Onu de préparer dans un délai d'un mois des « options » pour mettre en place un « mécanisme de surveillance et de vérification » du cessez-le-feu. Le Conseil demande à l'Onu de « réunir des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition afin qu'ils entament des négociations formelles sur un processus de transition politique de manière urgente, avec pour objectif de commencer ces discussions au début de janvier 2016 ». De même, il « confirme son soutien au communiqué de Genève » de juin 2012 sur une transition politique en Syrie et « entérine les déclarations de Vienne ». Le texte reprend tous les éléments de la feuille de route mise au point par les grandes puissances lors de leurs réunions en octobre et novembre à Vienne. Outre la rencontre opposition/régime et un cessez-le-feu (qui « ne s'appliquera pas aux actions offensives ou défensives » contre les groupes extrémistes comme le groupe État islamique et le Front al-Nosra), la feuille de route de Vienne prévoit un gouvernement de transition dans les six mois, ainsi que des élections dans les 18 mois.

 

(Repère : Retour sur quatre ans d'efforts pour tenter de régler le conflit en Syrie)


Le texte de cette résolution avait été adopté, plus tôt dans la journée, par les grandes puissances, lors d'une réunion, à New York également, s'inscrivant dans le cadre du processus de Vienne. Cette réunion rassemblait les ministres des Affaires étrangères de 17 pays. Étaient représentés à cette rencontre États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Oman, Liban, Jordanie, Chine, Égypte, Allemagne, Iran, Irak et Italie, ainsi qu'Onu, UE, OCI et Ligue arabe. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier avait peu après évoqué des discussions « difficiles ». « Le pas le plus important à faire est de continuer d'avancer vers un réel cessez-le-feu (...) entre les groupes de l'opposition armée et les forces de sécurité du régime d'Assad », avait-il précisé avant la rencontre.

 

(Lire aussi : Assad : "Je faisais mes bagages, je devais partir. Mais maintenant je peux rester...")

 

L'opposition syrienne pessimiste
Mais la principale coalition de l'opposition syrienne a estimé hier que l'objectif de parvenir à un cessez-le-feu début janvier n'était pas réaliste. Najib Ghadbian, représentant à l'Onu de la Coalition nationale syrienne, a demandé « à peu près un mois » pour préparer les pourparlers de paix, qui se tiendraient en parallèle au cessez-le-feu, a-t-il dit. La coalition a également demandé que la Russie cesse ses bombardements, dans le cadre du cessez-le-feu.


Le sort du président Bachar el-Assad demeure le principal obstacle à une sortie de crise.
Ainsi, le projet ne dit rien du sort qui serait réservé dans la transition politique au président syrien, dont les Occidentaux souhaitent le départ contrairement à la Russie.
Peu avant le vote, le président des États-Unis Barack Obama a réaffirmé que son homologue syrien Bachar el-Assad devait quitter le pouvoir, mais sans préciser à quel moment d'une éventuelle transition politique en Syrie. Le président américain a jugé qu'il n'y aurait pas de paix en Syrie « sans un gouvernement légitime », lors de sa conférence de presse annuelle à la Maison-Blanche. Jeudi, le porte-parole du département d'État John Kirby avait précisé que son sort ne figurerait pas dans le communiqué final de New York hier soir : « Nous ne sommes pas encore prêts (...) à un engagement par écrit sur des paramètres précis », avait-il dit.
Après le vote de la résolution, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a demandé des « garanties » concernant le départ du président syrien.

 

(Lire aussi : "Assad tours", la nouvelle offre d'une agence de voyage russe en Syrie)


Autre point délicat, la liste des groupes « terroristes » à exclure du processus de paix. La Jordanie a annoncé hier à New York qu'elle avait présenté une « matrice » reflétant les différentes positions des 17 pays du Groupe de soutien, qui ont soumis des listes différentes des factions armées qu'ils jugent terroristes sur le terrain, et son ministre des Affaires étrangères Nasser Joudeh a évoqué des réunions de suivi.


Enfin, le président français François Hollande a assuré hier que la lucrative contrebande de pétrole organisée depuis la Syrie par l'EI avait été « largement réduite », à l'issue d'un Conseil européen à Bruxelles.

 

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Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté hier à l'unanimité une résolution qui entérine un ambitieux plan de paix pour la Syrie, mais qui n'aborde toutefois pas le sort du président Assad.
Pour le secrétaire d'État américain John Kerry, qui présidait la séance, ce texte « envoie un message clair à tous pour dire qu'il est temps de mettre fin aux tueries en Syrie ». Il s'est dit...

commentaires (6)

ou encore il sera la, mais dépourvue de toute prérogative de tout pouvoir (comme dans certain pays justement occidentaux, ou c'est le premier ministre qui dirige tout)

Bery tus

23 h 42, le 19 décembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • ou encore il sera la, mais dépourvue de toute prérogative de tout pouvoir (comme dans certain pays justement occidentaux, ou c'est le premier ministre qui dirige tout)

    Bery tus

    23 h 42, le 19 décembre 2015

  • il partira c'est certain maintenant !!

    Bery tus

    18 h 53, le 19 décembre 2015

  • Avec toutes les tuiles que reçoivent sur la tête tout ce conglomérat du complot, ils appellent ça des coalitions ou des alliances salfowahabites sionisees en fait, face à ce que nos politiciens locaux ont à endurer du fait de leurs propres alliances avec ce groupe "coalisés" et en répercutions les sympathisants du groupe du 14 évanoui avec son leader fugitif gominé, on veut nous faire croire à ces sornettes d'un départ du héros de la résistance dans les conditions de ces loosers ? ???? C'est à se demander si on peut être encore poète prophète en son pays ! !!!

    FRIK-A-FRAK

    11 h 43, le 19 décembre 2015

  • L'ENTENDEMENT (LA CONNIVENCE) OURSO-MASTODONTIENNE DEVIENT ENTENDEMENT INTERNATIONAL... IL EST EN MARCHE... UN GOUVERNEMENT TRANSITOIRE L'EST AUSSI... DES ÉLECTIONS LIBRES ET DÉMOCRATIQUES LE SONT TOUT AUSSI... LE CHANGEMENT DEMANDÉ PAR LE PEUPLE SYRIEN ARRIVE... LES DÉPARTS SONT FIXÉS... SEULS LES NAÏFS NE PEUVENT PAS LE COMPRENDRE... LE PEUPLE SYRIEN SORT VAINQUEUR... ET... RIRONT TOUJOURS BIEN ET FORT QUI RIRONT LES DERNIERS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 13, le 19 décembre 2015

  • Une résolution surréaliste !

    Halim Abou Chacra

    05 h 50, le 19 décembre 2015

  • Ils en ont encore pour au moins cinq ans ! Ça leur fera dix.... Tant mieux ! Nous, on en a supporté QUINZE à cause d'eux ! Khâââï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 40, le 19 décembre 2015

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