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Liban - Kataëb

Samy Gemayel : Nul ne pourra nous obliger à voter contre nos principes

M. Gemayel, hier, au cours de la cérémonie de prestations de serment à Jbeil. Photo Émile Eid

Le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a indiqué hier que la question de l'élection présidentielle est « très simple ». « C'est très simple. Que chaque candidat qui veut être élu président annonce son programme. Si ce programme va de pair avec le nôtre, il est le bienvenu. Sinon, qu'il nous excuse. Nul ne peut contraindre les Kataëb à se désister de leurs principes », a indiqué M. Gemayel, dans le cadre d'une cérémonie de prestation de serments de nouveaux membres du parti – la Promotion du président Amine Gemayel – au Centre Michel Sleiman à Jbeil, en présence des anciens présidents Michel Sleiman et Amine Gemayel.
« Nous avons perdu 6 000 martyrs du fait de notre attachement au Liban, sa souveraineté et notre projet. Nul ne pourra nous obliger à voter contre nos convictions et nos principes. Nous n'entrons pas dans les bazars (...). Au lieu de voyager à Paris, en Arabie, en Iran et de tenir des réunions avec des ambassadeurs, il y a plus simple : la Constitution. Veuillez, messieurs les députés, vous rendre à la Chambre et élire un président. Et que celui qui l'emporte, l'emporte », a-t-il noté.
Dans son allocution, le député du Metn a d'abord rappelé les grands objectifs du parti Kataëb : l'édification de l'État de droit, où tous les citoyens seraient égaux devant la loi et où les institutions respecteraient les échéances constitutionnelles et l'alternance au pouvoir ; l'établissement d'un État souverain où il n'y aurait pas d'armes hors du cadre de la légalité, et où l'État disposerait d'une armée et de forces de sécurité fortes à même de protéger le Liban; la mise sur pied d'un État neutre, capable de se protéger des luttes des autres sans se mêler à leurs conflits ; la construction de l'État décentralisé et de la bonne gouvernance ; un État pluraliste au sein duquel chaque individu vivrait dignement.
« Nous nous heurtons à un système politique raté, qui nous a menés là où nous sommes aujourd'hui, qui a mené à une guerre civile, une division et une paralysie des institutions, de sorte que nous sommes sans président de la République, gouvernement et Parlement ; nous voulons changer ce système et le développer. Même si nous élisons aujourd'hui un président, qu'adviendra-t-il demain ? Jouons un instant à Michel Hayek ou Leila Abdellatif. Nous prévoyons dès à présent que nous attendrons encore un an pour élaborer une loi électorale, puis nous arriverons aux élections en nous demandant s'il faut proroger ou non le mandat de la Chambre et du nouveau président », a indiqué Samy Gemayel, en précisant que sur les dix dernières années, seules trois avaient pu témoigner d'un fonctionnement normal des institutions. « Il est temps de reconnaître que notre système politique est le problème et d'aspirer à une logique réformiste qui commencerait par le développement de ce dernier », a-t-il noté.
Pour M. Gemayel, « l'autre problème, ce sont les armes ». « Aucun État au monde ne peut être édifié tant qu'il y a des armes qui échappent au cadre de la légalité », a-t-il indiqué. « C'est pourquoi notre objectif restera de trouver une solution avec tous les citoyens et avec nos frères du Hezbollah pour les convaincre de retourner dans le giron de l'État et pour nous unir face au terrorisme et ceux qui coupent des têtes à l'emporte-pièce », a-t-il ajouté. « Tout le monde mènera cette confrontation, parce que nous irons plus loin que vous dans la défense du Liban contre ceux-là, à travers l'État et notre armée, ainsi que notre solidarité les uns envers les autres », a-t-il souligné, à l'adresse du parti chiite.
Le troisième obstacle, selon le chef du parti Kataëb, c'est la manière avec laquelle les politiques traitent les Libanais. Samy Gemayel a fustigé, dans ce cadre, les ambitions personnelles qui priment l'intérêt du pays, ou encore la politique des petites mesquineries qui dirige bien des choix dans la vie politique, le but étant « d'avoir » l'autre. « La vie politique ne saurait être bâtie sur de l'affect personnel, mais sur des projets. Nous devons nous entraider », a-t-il dit, dénonçant une « pulsion autodestructrice » bien libanaise à cet égard.
Un autre obstacle, selon lui, est la propension à faire allégeance à l'étranger : « Les partis libanais et les politiciens reçoivent leurs décisions de l'extérieur. Il est question aujourd'hui que tel ou tel État va décider qui sera le président, et nous devons attendre que les États s'entendent entre eux pour mettre leurs décisions à exécution. Cela est honteux. C'est un manque de respect de la part de nos hommes politiques, qui hypothèquent leurs décisions à l'étranger et laissent le Liban sans institutions, alors que le peuple est traîné dans la boue, que l'économie se détériore et que les déchets sont sur les routes. Tout cela parce qu'ils se sont vendus à l'étranger. »

Non au mélange entre politique et affairisme
Estimant que « l'allégeance du parti Kataëb est purement libanaise », M. Gemayel a appelé « les hommes politiques à donner la priorité aux intérêts de leurs électeurs et à revenir à leur "libanitude"  ». « Ils jouent avec notre destin depuis dix ans. Et voilà maintenant que nous sommes contraints de choisir entre Assad et Daech ? (...) Il est de notre droit de choisir notre destin. Le peuple vous a élus pour être fidèles à lui, pas à d'autres. Les États ne pourraient pas décider qui sera notre président si des députés, des blocs et des partis n'avaient pas décidé d'eux-mêmes de leur remettre cette décision. Le problème réside chez nous : nous élisons et nous ne demandons pas des comptes. Mais l'heure des comptes approche », a-t-il poursuivi.
Dénonçant « la logique des marchés et des bazars », Samy Gemayel s'est demandé « qu'est-ce que ce pays où les politiques contrôlent la moitié des sociétés détentrices de marchés publics » ? « Où sont la demande de comptes, le contrôle et le conflit d'intérêts ? (...) Il n'est pas permis pour celui qui fait de la politique de se livrer à du commerce, surtout avec l'État, car il profite de sa position pour aider d'autres à générer des commissions », a-t-il dit. « Une partie essentielle des compromis et des marchés comporte une part de business. Comme par magie, lorsqu'il a été question de présidentielle, les réunions autour du gaz et du pétrole ont commencé », a-t-il noté. « Les Kataëb sont là. Comme nous l'avons fait face à Sukleen, nous ferons face à tous les bazars à l'avenir », a souligné M. Gemayel. « Celui qui pense que le dossier du gaz et du pétrole passera sans vérifications internationales et sans transparence totale et appels d'offres transparents a tort. La question est liée à notre avenir et à celui de nos enfants. Cela nous relèvera de la dette publique. Celui qui pense que nous nous tairons ferait mieux de réviser ses comptes dès à présent », a-t-il ajouté.
Revenant enfin à la crise présidentielle et institutionnelle, le chef du parti Kataëb s'en est pris aux députés qui ne remplissent pas leur devoir électoral et qui « ont oublié qu'ils ont été élus pour élire un président ». Il a également fustigé les ministres qui bloquent le Conseil des ministres : « Vous boycottez quoi ? Vous abandonnez vos devoirs à l'égard des citoyens. Vous être en train de laisser les gens dans les ordures et le pays aller à la dérive, sans tête. Vous détruisez le Liban et maintenez le peuple dans la pauvreté (...). » S'adressant aux « zaamat », il les a appelés à « respecter la loi parce qu'ils ne sont pas supérieurs aux citoyens ».

Le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a indiqué hier que la question de l'élection présidentielle est « très simple ». « C'est très simple. Que chaque candidat qui veut être élu président annonce son programme. Si ce programme va de pair avec le nôtre, il est le bienvenu. Sinon, qu'il nous excuse. Nul ne peut contraindre les Kataëb à se désister de leurs...
commentaires (2)

LA LOGIQUE DE L'ILLOGISME... OU LE : LA GHALEB OU LA MAGHLOUB... QUAND SON TOUR VIENDRA... CAR IL VA VENIR... VA OBLIGER TOUT LE MONDE À VOTER CONTRE SES PRINCIPES !!! C'EST LE DESTIN AMER DE TOUTES LES NÉGATIONS QUE LE SORT OU LE CONSENTEMENT ONT RÉUNIS ET ONT OBLIGÉS À S'ENTENDRE ET VIVRE ENSEMBLE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 37, le 14 décembre 2015

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Commentaires (2)

  • LA LOGIQUE DE L'ILLOGISME... OU LE : LA GHALEB OU LA MAGHLOUB... QUAND SON TOUR VIENDRA... CAR IL VA VENIR... VA OBLIGER TOUT LE MONDE À VOTER CONTRE SES PRINCIPES !!! C'EST LE DESTIN AMER DE TOUTES LES NÉGATIONS QUE LE SORT OU LE CONSENTEMENT ONT RÉUNIS ET ONT OBLIGÉS À S'ENTENDRE ET VIVRE ENSEMBLE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 37, le 14 décembre 2015

  • On dirait que je rêve en lisant cette intervention de M Gemayel!! Absolument vrai ce qu'il raconte, mais serait-ce de la pure utopie? Combien je souhaite que ces idées pour une réforme en profondeur du Secteur Public, sans aucune exception, soient réalisables! Un Président de parti politique jeune, qui fait preuve de d'honnêteté, de bonne foi et de connaissance en matière de sciences politiques, quoi de mieux pour un pays qui en a tellement besoin? Bravo M. Gemayel, pourvu que vous ayez assez de forces pour lutter contre les détracteurs de vos valeurs et vos principes.

    Zaarour Beatriz

    14 h 14, le 14 décembre 2015

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