La famille de Saëb Fayad dénonce le laxisme des autorités libanaises

Depuis la disparition de leur fils, Saëb Fayad, un Libanais kidnappé depuis 5 mois dans la Békaa avec un groupe de cinq « touristes » tchèques, la famille n'a plus aucune nouvelle de lui. Lors d'une conférence de presse tenue hier à l'ordre de la presse, l'avocat de la famille, Camil el-Haf, a donné lecture d'un communiqué dans lequel il relève que depuis le rapt, la famille de Saëb n'a pu obtenir la moindre information sur son fils de la part des services de sécurité.
« En dépit des réclamations persistantes de ses proches qui tentent d'en savoir un peu plus sur les otages, les services de sécurité et les responsables politiques n'ont rien fait pour tenter de dévoiler les dessous de ce crime », a dénoncé l'avocat, ajoutant que « le laxisme dont ils ont fait preuve a été jusqu'à considérer ce crime comme étant "un simple fait divers" ».
L'avocat a également stigmatisé le fait que les responsables « ont été jusqu'à accuser indirectement la famille d'être responsable du kidnapping en vue de la libération du frère de Saëb, Ali Fayad », détenu dans une prison tchèque. Pour les autorités de Tchéquie, les cinq « touristes » auraient été enlevés en représailles à l'arrestation de Ali Fayad en République tchèque.
« Soyons clairs, a poursuivi l'avocat en racontant l'échange que l'ambassadeur tchèque a récemment eu avec la famille en lui proposant la libération par son gouvernement de Ali Fayad, en contrepartie de celle des cinq citoyens tchèques. Si ces derniers étaient entre nos mains, Ali Fayad serait aujourd'hui parmi nous et les Tchèques chez eux et toute cette conférence de presse aurait été inutile », a-t-il dit, annonçant des mesures d'escalade auxquelles la famille compte recourir dans les prochains jours.
Et de poursuivre : « Les accusations directes lancées par le gouvernement tchèque contre la famille de Ali et Saëb Fayad et contre leurs amis confère à ce dossier un tournant dangereux tant que les Tchèques ne sont toujours pas convaincus que nous sommes dans une même tranchée et que nous risquons de perdre tous les deux la bataille. » L'avocat a tenu à préciser que tout ce que la famille sait jusque-là, c'est que « la cinquième personne tchèque est un responsable sécuritaire de haut niveau qui entretient une relation avec le Mossad ».