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À La Une - Attentats de Paris et de San Bernardino

En Occident, un discours antimusulman décomplexé et d'une violence inédite

Après Donald Trump qui veut interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, l'Australien Tony Abott qui parle de "supériorité" de la culture occidentale.

Les attentats de Paris et de San Bernardino ont libéré en Occident un discours antimusulman d'une violence inédite et largement décomplexé. AFP PHOTO/JEWEL SAMAD

Les attentats de Paris et de San Bernardino ont libéré en Occident un discours antimusulman d'une violence inédite, de l'Américain Donald Trump qui veut interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis à l'Australien Tony Abott qui parle de "supériorité" de la culture occidentale. Et le Front national d'extrême droite qui vient de réaliser un score historique aux élections régionales en France, trois semaines après le carnage qui a fait 130 morts à Paris, n'est pas en reste.

Insensible aux condamnations internationales, le favori pour l'investiture du parti républicain à la Maison Blanche Donald Trump était mardi sur toutes les télévisions américaines pour défendre son idée de barrer l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, estimant que Paris "devrait peut-être" adopter la même stratégie, au vu des "immenses" problèmes que connaît la ville avec sa communauté musulmane.
Il affirme que de nombreux musulmans sont favorables au jihad contre les Américains, et en veut pour preuve que les auteurs des carnages de Paris et de San Bernardino (sud-ouest des Etats-Unis, 14 morts) étaient musulmans.

Les propos incendiaires de M. Trump ont déchaîné un torrent de protestations et la Maison Blanche est sortie de sa réserve habituelle pour enjoindre le parti républicain à couper ses liens avec "un aboyeur de foire" afin de ne pas se laisser entraîner "dans les poubelles de l'Histoire".
Le président américain Barack Obama avait appelé dimanche ses compatriotes à ne pas céder à la tentation de stigmatiser les musulmans, assurant que le groupe Etat islamique "ne parle pas au nom de l'islam".

 

(Lire aussi : La diatribe de Trump contre les musulmans fâche ses partenaires commerciaux dans le Golfe)


En Grande-Bretagne, une pétition sur le site du Parlement britannique appelant à empêcher l'entrée de Donald Trump au Royaume-Uni avait recueilli plus de 70.000 signatures mercredi matin.
Les remous provoqués par les propos polémiques de Donald Trump se sont fait sentir jusqu'en Iran, où le président Rohani a jugé ces déclarations "des plus bizarres", accusant les Etats-Unis d'avoir "eux-mêmes créé le terrorisme". "L'islam est la religion de la bonté et de la paix", a déclaré M. Rohani.

"Pas une terre d'islam"
Mais en Australie, l'ancien Premier ministre conservateur australien Tony Abbott a déclenché une autre tempête en faisant écho aux propos du milliardaire américain.
L'Occident doit "être prêt à proclamer la supériorité évidente de notre culture sur une culture qui justifie le fait de tuer des gens au nom de Dieu", a déclaré M. Abbott dans une tribune publiée mercredi par le Daily Telegraph. "L'islam n'a jamais connu sa propre version de la Réforme et des Lumières, et l'acceptation consécutive du pluralisme et de la séparation de l'Eglise et de l'Etat", ajoute l'ancien séminariste catholique.
Les propos de Tony Abbott ont suscité de vives réactions, le chef de l'opposition travailliste Bill Shorten l'accusant de vouloir diviser le pays.

 

(Lire aussi : Aux États-Unis, la diatribe de Trump renforce le malaise des musulmans)



En France, l'étoile montante du Front National, Marion Maréchal-Le Pen, a affirmé la semaine dernière que les musulmans ne pouvaient être Français "qu'à la condition seulement de se plier aux mœurs et au mode de vie" hérités de l'histoire notamment chrétienne du pays. "Nous ne sommes pas une terre d'islam, et si des Français peuvent être de confession musulmane, c'est à la condition seulement de se plier aux mœurs et au mode de vie que l'influence grecque, romaine, et seize siècles de chrétienté ont façonné", a-t-elle ajouté.

Elle s'inscrit dans le sillage de déclarations d'autres populistes européens: le Premier ministre hongrois Viktor Orban, tenant d'une ligne dure dans le dossier des migrants, estimait en octobre que l'islam "n'appartient spirituellement pas à l'Europe" et établit des règles "d'un autre monde".
Autre habitué de ce type de déclarations, le député anti-islam néerlandais Geert Wilders a salué cette semaine sur Twitter les propos de Donald Trump, disant son espoir de le voir accèder à la présidence des Etats-Unis: "Ce sera bon pour l'Amérique, ce sera bon pour l'Europe. Nous avons besoin de leaders courageux", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien conservateur Benjamin Netanyahu recevra le milliardaire américain le 28 décembre, a-t-on appris mercredi, et ce malgré l'indignation soulevée par ses propos en Israël. Plus de 30 députés israéliens, sur 120, ont adressé une lettre à M. Netanyahu pour lui demander d'annuler cette rencontre et de condamner les paroles de M. Trump.

 

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Les attentats de Paris et de San Bernardino ont libéré en Occident un discours antimusulman d'une violence inédite, de l'Américain Donald Trump qui veut interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis à l'Australien Tony Abott qui parle de "supériorité" de la culture occidentale. Et le Front national d'extrême droite qui vient de réaliser un score historique aux élections régionales...

commentaires (10)

Donald Trump se trompe énormément comme un éléphant. Tout simplement, il faut surveiller sans trompes ni trompettes l'émigration venant d'Asie et d'Afrique. Ainsi le problème serait résolu.

Un Libanais

11 h 03, le 10 décembre 2015

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Commentaires (10)

  • Donald Trump se trompe énormément comme un éléphant. Tout simplement, il faut surveiller sans trompes ni trompettes l'émigration venant d'Asie et d'Afrique. Ainsi le problème serait résolu.

    Un Libanais

    11 h 03, le 10 décembre 2015

  • Racistes ! Point barre.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 12, le 10 décembre 2015

  • Pardon, lire évidemment: les rennes au lieu de rênes. C'est l'effet père Noël.

    Ali Farhat

    23 h 14, le 09 décembre 2015

  • Abbott Costello :L'Occident doit "être prêt à proclamer la supériorité évidente de notre culture sur une culture qui justifie le fait de tuer des gens au nom de Dieu", TOUTE RELIGION DIGERE LA RAISON ET ALIMENTE LA VIOLENCE DE SES GUERRES SAINTES . POUR SE SAUVER TOUT COMME LE JUDAISME ET LE CHRISTIANISME L'ISLAM DOIT OPERER SON AGGIORNAMENTO,SE REFORMER.AUTREMENT IL SERA DEVORE PAR SON CREDO MEDIEVAL. DIEU DE L'HISTOIRE,DIEU DANS L'HISTOIRE DIEU LUI MEME CHANGE EVOLUE AVEC LE TEMPS POUR CONSEREVER SA PERENNITE ET ASSURER SA PROPRE .....GLOIRE. QUANT AUX PETROMAONARCHIES MUSULMANES ET ABSOLUES DE DROIT DIVIN ELLES DOIVENT IMPERATIVEMENT SONGER A EVOLUER VERS DES MONARCHIES DE TYPE CONSTITUIONEL SI ELLES NE VEULENT ETRE BALAYEE COMME LA ROYAUTE D'AVANT LA REVOLUTION FRANCAISE.

    Henrik Yowakim

    18 h 46, le 09 décembre 2015

  • C'est un des buts de la création de l'ei. Il faut remercier les arabies démocratiques du golfe et l'action sioniste qui tient les rênes majeures de la presse en occident. Ainsi elle peut justifier sa "démocratie" face au "terrorisme" Palestinien.

    Ali Farhat

    18 h 27, le 09 décembre 2015

  • Les occidentaux en ont marre de leurs alliés salafowahabites, Marine Le Pen la déclaré à Bruxelles leurs ennemis sont les bensaoudosqataris et leurs alliés sont la Russie de Poutine l'Iran npr la Syrie de BASHAR le héros. Des fanatiques du genre les 2 faces de la même pièce ne pourront pas détourner les consciences des exactions de leurs alliés fanatiques bensaouds. L'abruti chez nous autres libanais serait celui qui dirait que les xtien sont tous de la même veine, alors que des xtiens au Liban refuse cet amalgame raciste qui va dans le sens de la surenchère imbécile. Le phare Aoun est de ceux là.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 23, le 09 décembre 2015

  • En occident on a raison de réagir de cette facon

    FRIK-A-FRAK

    18 h 16, le 09 décembre 2015

  • 1-Le président de l'Egypte Abdel Fattah al-Sissi a eu le grand courage de lancer aux cheikhs d'al-Azhar l'avertissement suivant : "Il faut une révolution dans notre discours religieux, sinon l'islam deviendra l'ennemi de six milliards de personnes dans le monde". C'est à une telle situation qu'on arrive en ce moment. Et les cheikhs rétrogrades d'al-Azhar n'ont fait qu'obliger le président Sissi à se taire. 2-Le wahhabisme en Arabie saoudite, plus vif que jamais, stipule qu'"il faut islamiser le monde par tous les moyens, même au fil de l'épée". En fin de compte et en fait, Daech base sa barbarie sur les enseignements d'al-Azhar et la doctrine wahhabite. Daech c'est l'islam qui refuse toute réforme. Le reste est mensonge. Point final.

    Halim Abou Chacra

    17 h 28, le 09 décembre 2015

  • QUI EN SONT RESPONSABLES ? LES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE ! ILS NE FONT QUE RÉPÉTER QUE TOUS LES TERRORISTES ISLAMISTES QUI UTILISENT LA RELIGION POUR LEURS FORFAITS NE SONT PAS DE L'ISLAM ET N'ONT RIEN À VOIR AVEC CETTE RELIGION... MAIS QUAND LE PRÉLAT RUSSE BÉNIT LA GUERRE SAINTE DE LA RUSSIE CONTRE CES TERRORISTES ( QUE L'ISLAM RENIE ) LA LEVÉE DES BOUCLIERS DE TOUS LES PAYS DE L'ISLAM EST UNANIME !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 49, le 09 décembre 2015

  • Encore une fois, l'Etat Islamique ne represente pas l'Islam.

    Michele Aoun

    15 h 22, le 09 décembre 2015

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