Rumeurs de menaces terroristes : l'Usek annule des célébrations prévues aujourd'hui

Après les attentats de Bourj el-Brajneh, Paris, Bamako, sans oublier l'attaque à la bombe contre l'avion de ligne russe dans le Sinaï, plusieurs pays vivent dans une certaine psychose. Dans ce contexte, les rumeurs se répandent comme une trainée de poudre.

C'est ce qui est arrivé avec un message publié en ligne vendredi par un groupe se disant affilié à Anonymous, un collectif de piratage informatique, et faisant état d'attaques terroristes imminentes en France, en Indonésie, en Italie, mais également au Liban, rapporte le International Business Times.

OpParisIntel révèle dans son message, qu'il détient des informations sur plusieurs attaques prévues à travers le monde et publie une liste des lieux qui seraient visés par les terroriste du groupe Etat islamique. Sur cette liste figurent plusieurs lieux parisiens, ainsi qu'une manifestation féministe. Au Liban, c'est l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek), qui semble être la cible, à en croire OpParisIntel. Toutefois, les motifs ou les dates des attaques ne sont pas précisées. 

(Lire aussi : Les plans des terroristes sont voués à l'échec, assure Kahwagi)

"Nous avons voulu mettre au courant les autorités compétentes, le plus tôt possible, affirme le groupe. Nous avons également voulu montrer à Daech (acronyme arabe de l'EI) que le monde est au courant de ses plans, en espérant que cela le pousse à annuler ses projets".

Sans attendre des preuves sur le bien-fondé de ces informations, l'Usek a reporté sine die un événement qui était censé se tenir au sein de l'établissement. L'Orient-Le Jour a contacté l'Usek pour en savoir davantage, mais aucun responsable n'était disponible pour commenter l'affaire, dimanche. Selon le quotidien an-Nahar, l'événement en question était une réunion pastorale avec un groupe de jeunes. La présidence de l'Université a demandé le report de l'événement "afin d'éviter tout danger potentiel", ajoute an-Nahar.

Toutefois, Anonymous a plus tard publié un message sur l'un des comptes Twitter qui lui sont affiliés, démentant en bloc les informations sur les attaques imminentes et tout lien avec OpParisIntel. "Nous n'avons pas fait circuler des rumeurs sur de possibles attaques de la part de l'EI, et honnêtement, nous ne savons pas d'ou proviennent ces rumeurs", peut-on lire dans le message en question.

(Lire aussi : Couverture des attentats : ce que les télés libanaises n'ont toujours pas appris...)

Protection des lieux de culte

Toujours selon an-Nahar, les forces de sécurité libanaises ont lancé un plan visant à assurer une protection aux églises et mosquées les vendredi et dimanche (jours de célébrations respectivement musulmans et chrétiens), ainsi que d'autres lieux de culte, suite à une demande du Vatican aux pays victimes de persécutions contre leurs minorités religieuses, notamment à l'approche de la saison des fêtes.

Le quartier de Bourj el-Brajneh, dans la banlieue-sud de Beyrouth, a été secoué le 12 novembre par un double attentat-suicide qui a fait 44 victimes et des centaines de blessés. Le lendemain, c'est Paris qui était visé par des attentats terroristes simultanés, faisant 130 victimes et des centaines de blessés. Toutes ces attaques ont été revendiquées par l'EI. Quant à Bamako, l'attaque perpétrée vendredi contre un hôtel prisé par la communauté internationale a fait 19 morts (18 clients et un gendarme) plus deux assaillants. Elle a été revendiquée par les groupes islamistes Al-Mourabitoune et El-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi),

Lire aussi

La guerre contre Daech change la donne, le décryptage de Scarlett Haddad

Salam : Le blocage des institutions, un "crime contre la nation"

Une semaine après les attentats, Paris revit et lutte contre l'oubli 

Pourquoi les financements des attentats terroristes sont si difficiles à traquer ?