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Économie - Éclairage

Pourquoi les financements des attentats terroristes sont si difficiles à traquer ?

Des coûts opérationnels peu élevés, des canaux de financement divers, des auteurs qui redoublent d'ingéniosité... Le contrôle des flux suspects n'est pas une mince affaire.

Si les attentats de Paris ont été financés par Daech, le plus probable est que l’argent ait transité sous forme de cash, transporté par des combattants qui auraient regagné l’Europe en se mêlant aux réfugiés. Lexicon/Bigstockphotos

Qui a financé les attentats de Paris ? Par quel biais ? Quel rôle a joué Daech ? Comment repérer les flux suspects ? Les attentats de Paris reposent la question du financement des actes terroristes.

Combien ont coûté les attentats ?
Les spécialistes sont unanimes : les attentats de Paris, avec leur terrible bilan humain, restent sur le plan financier une opération légère. « Il ne s'agit pas de grosses sommes. Ces choses sont bon marché », assure Matthew Levitt, ancien responsable du Trésor américain, aujourd'hui chercheur au Washington Institute, qui évalue à 50 000 dollars le coût de l'opération. Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme, estime aussi à « quelques dizaines de milliers d'euros » l'argent nécessaire pour l'entraînement en amont d'un groupe, les déplacements, les logements, les armes, les munitions.

Qui les a financés ?
Les attaques de vendredi ont été revendiquées par l'État islamique (EI), appelé aussi Daech, considéré comme l'organisation terroriste la plus riche au monde, et qui a formé plusieurs des assaillants lors de séjours en Syrie.
Le groupe dispose de ressources évaluées à 2 000 milliards de dollars (provenant du pétrole, pillage des banques situées sur son territoire, trafic d'antiquités...), dont il tire des revenus annuels de 2,9 milliards de dollars.

A-t-il pour autant pris en charge directement le financement des attentats ?
D'après les enquêteurs, plusieurs transferts suspects auraient été effectués par les assaillants, accréditant la piste d'un soutien extérieur.
Mais les spécialistes soulignent aussi l'importance des circuits locaux et de l'« autofinancement » des auteurs d'actes terroristes. « Les recrues et sympathisants de l'État islamique sont encouragés à trouver leurs propres modes de financement, que ce soit pour rejoindre les territoires qu'ils contrôlent ou pour commettre les attentats à l'étranger », souligne Matthew Levitt.
Par quels canaux ?
Si les attentats ont été financés par Daech, le plus probable est que l'argent ait transité sous forme de cash, transporté par des combattants qui auraient regagné l'Europe en se mêlant aux réfugiés. En cas de financement local, plusieurs canaux sont possibles.
Amedy Coulibaly, auteur de la prise d'otage de Vincennes, avait contracté un prêt à la consommation de 6 000 euros (6 394 dollars), en présentant de faux bulletins de salaire, afin de s'acheter une voiture, ensuite revendue pour acquérir des armes. Les frères Kouachi, responsables de l'attaque contre Charlie Hebdo, avaient pour leur part organisé un trafic de contrefaçons de vêtements et de chaussures de sport. D'autres se sont financés grâce au trafic de drogue.
Mais l'argent peut également être trouvé par des voies tout à fait légales : cartes de paiement prépayées anonymes achetées sur Internet, ou découverts bancaires. En somme, « un financement de proximité qui passe par l'accumulation de petites sommes », observe Valérie Hauser, du cabinet de conseil Solucom, spécialiste des questions de blanchiment.

Quels moyens de contrôle ?
Au niveau international, le G20, les États les plus puissants de la planète, veulent mettre davantage à contribution le Gafi (groupe d'action financière), qui élabore des recommandations pour ses 36 États membres.
En France, Tracfin, service de renseignements dépendant de Bercy, surveille les flux financiers suspects. Renforcé après les attentats de janvier, l'organisme dispose d'une centaine d'agents, dont une dizaine travaillent exclusivement sur les questions terroristes. En 2014, Tracfin, qui s'appuie notamment sur les informations transmises par les banques, a effectué un travail d'enquête sur 3 500 personnes et s'attend à atteindre 5 000 cette année.

Pourquoi est-ce compliqué ?
D'abord parce que les montants en jeu ne sont pas élevés, et que « les terroristes prennent énormément de précautions », en effectuant beaucoup de paiements « en liquide », rappelle Jean-Charles Brisard. « On est dans des systèmes très diffus, il n'y a pas de flux de capitaux importants », ajoute Éric Percheron, responsable de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme à l'Office de coordination bancaire et financière. Difficile, donc, d'empêcher un attentat par la seule surveillance des flux financiers. « Mais on transmet des informations aux autres services. Et c'est l'ensemble de ces éléments qui permettent d'identifier des suspects en amont », souligne un haut fonctionnaire.
(Source : AFP)

Qui a financé les attentats de Paris ? Par quel biais ? Quel rôle a joué Daech ? Comment repérer les flux suspects ? Les attentats de Paris reposent la question du financement des actes terroristes.
Combien ont coûté les attentats ?Les spécialistes sont unanimes : les attentats de Paris, avec leur terrible bilan humain, restent sur le plan financier une opération légère. « Il ne...

commentaires (2)

CAR C'EST DU : PAS VU ! L'OEIL REGARDAIT AILLEURS.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 54, le 21 novembre 2015

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Commentaires (2)

  • CAR C'EST DU : PAS VU ! L'OEIL REGARDAIT AILLEURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 54, le 21 novembre 2015

  • Ces financements sont difficile à traquer parce qu'ils sont protégés par ceux qui font semblant de les combattre...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 41, le 21 novembre 2015

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