A l'occasion du 72ème anniversaire de l'indépendance du Liban, le Premier ministre, Tammam Salam, a une nouvelle fois pointé du doigt les blocages dont souffre le pays, soulignant que la paralysie des institutions constitue "un crime contre la nation".
L'élection d'un chef de l'Etat devient urgente
"Les difficultés que rencontre le pays ont atteint un niveau qui ne permet plus de tergiversations quant à la recherche de solutions permettant de sortir de l'impasse", a ajouté M. Salam dans une déclaration, appelant à "l'élection d'un chef de l'Etat, dont l'absence fragilise l'équilibre constitutionnel". Le chef du gouvernement a attribué la vacance présidentielle au "bras de fer politique persistant qui affaiblit les institutions, paralyse la vie politique du pays et nuit à l'activité économique".
Le leader du Courant du Futur, Saad Hariri a déclaré samedi sur son compte Twitter que "la vacance présidentielle constituait la plus grande insulte à l'heure où les Libanais fêtent leur indépendance".
La 31e séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise n'a pu se tenir le 11 novembre dernier, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'ayant pas été atteint. Une 32e séance a été fixée au 2 décembre.
La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Le président de la Chambre Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril 2014. Celle-ci n'avait pas débouché sur l'élection d'un nouveau chef de l'État, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum.
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La stabilité politique, bouclier contre le terrorisme
Sur le plan sécuritaire, M. Salam a estimé qu'un retour de la stabilité politique pourrait contribuer à diminuer le risque terroriste, évoquant le double attentat qui a frappé le 12 novembre Bourj el-Brajneh, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Saluant les efforts de l'armée et des forces de sécurité, le Premier ministre a mis en exergue l'importance de resserrer les rangs pour empêcher les terroristes de frapper.
Le chef du gouvernement a aussi déploré les retombées de la situation régionale sur la santé économique du pays. "Les développements régionaux ont privé le Liban d'un nombre de marchés et lui ont infligé le lourd fardeau que représente l'afflux de réfugiés", a-t-il dit, pointant "les capacités limitées du pays" et "le manque de soutien de la communauté internationale".
En outre, M. Salam a appelé les responsables à faire des compromis pour sortir de toutes les crises, et notamment celle des déchets, afin de répondre aux aspirations du peuple. Il a par ailleurs assuré que tous les efforts sont déployés pour libérer les otages militaires enlevés par les terroristes.
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Message de Hollande à Salam
Plus tôt dans la journée, le président français François Hollande avait envoyé un message à M. Salam, dans lequel il affirmait le soutien de la France face aux défis auxquels le Liban est confronté.
Saluant les efforts du Premier ministre, M. Hollande affirme que son pays poursuivra ses efforts pour mettre un terme à la vacance présidentielle et assure que la France se tient aux côtés du Liban face aux défis et aux menaces liés au conflit en Syrie. Il souligne ainsi que Paris continuera à aider le Liban à faire face à l'afflux des réfugiés fuyant les combats et la persécution en Syrie, "un fardeau que le Liban ne peut pas supporter seul".
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09 h 26, le 23 novembre 2015